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AdTech : ces start-up qui mettent en œuvre la publicité du futur

À l’heure où les Smartphones, ordinateurs, tablettes et objets connectés se multiplient et que le e-commerce s’impose durablement dans le monde, le marché de la publicité n’a plus rien avoir avec celui d’hier. La révolution numérique a complètement bouleversé ce secteur, avec une mutation constante et l’apparition de nombreux acteurs, notamment ceux de l’AdTech, diminutif de « Advertising Technology ». Faisant référence aux technologies publicitaires digitales, ce domaine rassemble des solutions novatrices qui permettent d’optimiser l’achat et la vente d’espaces publicitaires. Pour déployer le futur visage de la publicité, des start-up font leur entrée en proposant leur expertise et leur innovation. Zoom sur deux d’entre elles.

Conformément aux précisions de Magna/IPG Mediabrands (entreprise américaine développant des stratégies d’information, d’investissement et d’innovation pour les médias, ndlr), les dépenses publicitaires mondiales devraient augmenter de 6,4 % cette année pour afin d’atteindre 551 milliards de dollars. Quant au marché publicitaire en ligne mondiale, il a atteint 228,44 milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2017 selon eMarketer (société américaine d’études de marché, ndlr). Dans l’Hexagone, il a dépassé les quatre milliards d’euros l’an dernier, d’après l’Observatoire de l’e-publicité. Alors que les investissements mondiaux dans les entreprises de l’AdTech ont chuté de plus de 30 % en 2016, la France a progressé en faisant ce secteur, le troisième en termes de levées de fonds avec 286 millions d’euros sur 2 milliards au total. Pour développer la publicité de demain, des start-up proposent leurs solutions technologies innovantes.

Kino-Mo et son ventilateur holographique Hypersvn

Des publicités qui prennent vie et semblent voler dans les airs. C’est l’exploit que la start-up britannique Kino-Mo fondée par Kiryl Chykeyuk en 2012, a réussi à effectuer avec sa solution intitulée Hypervsn. Elle prend la forme d’un ventilateur fonctionnant grâce à un système d’hélices composées d’un faisceau LED. La grande vitesse de rotation de l’objet permet de le rendre invisible et donne l’illusion d’un hologramme fluide en trois dimensions et en haut résolution projetant des images ou des vidéos. Conçu pour être monté sur des murs ou à l’aide de cloisons mobiles ainsi que brancher sur des prises standards, il est extrêmement léger, 2,8 kilos au total, consomme peu d’énergie, environ 65 watts et fonctionne 24 heures sur 24. Ce projecteur est contrôlé à distance via une plateforme de gestion dédiée permettant de créer et de planifier ces visuels tout en collectant des données et analyses. Un moyen efficace d’attirer et captiver des clients potentiels, de stimuler les ventes et transmettre une image innovante de sa société. Selon Vadzim Tsitou, associé de l’entreprise sur le marché asiatique, des commerçants ont vu leurs ventes augmenter de 30 %, leur chiffre d’affaires de 47 % et leur clientèle de 35 % grâce à la technologie. Les centres commerciaux, les casinos et les marques s’en servent pour afficher de nouveaux produits, des indications ou leur logo dans la vitrine ou à l’intérieur de leurs établissements. Le client peut ainsi voir flottés dans les airs, des chaussures de sport, un téléphone portable ou encore un hamburger. Hypervsn a déjà été utilisée par des sociétés telles que Coca-Cola, McDonald’s, Red Bull, Adidas, Intel et Carrefour. La start-up a également créé une technologie équivalente permettant d’utiliser les roues d’un vélo pour visualiser des hologrammes publicitaires.

Vyking et ses solutions de réalité augmentée

Lancée en 2015 par Matthew Klimpke et Thibault Marion de Procé, la start-up Vyking est spécialisée dans l’application de la réalité augmentée au Marketing en proposant des solutions pour les marques, l’e-commerce et les plateformes mobiles. Avec un objectif, celui de normaliser les expériences publicitaires immersives d’un nouveau genre. Elle propose la création de kits de développement par le biais de sa technologie de vision par ordinateur et par son système de suivi du visage en 3D. S’ajoute également un service d’analyse et des outils de création en trois dimensions. Pour toute marque ou plateforme d’applications, l’entreprise propose des solutions utilisant la reconnaissance faciale et gestuelle. Un mode « Immerse Face Lenses » (« Lentilles Immersives » en français, ndlr) permet aux utilisateurs d’interagir avec celui-ci en devenant par exemple via son Smartphone, un super-héros emblématique. Quant à « Immersive World Lenses » il modifie la réalité existante et son environnement en ajoutant des visuels 2D/3D comme une voiture ou des flocons de neige. Du côté du e-commerce, la start-up peut effectuer des simulations d’essai avec des graphiques 3D haut de gamme. Via une application de marque ou d’entreprise, des clients peuvent en direct depuis leur téléphone portable et en fixant l’appareil sur leur visage, essayer du maquillage, des bijoux ou des lunettes. Les consommateurs ont également la possibilité de tester des paires de chaussures virtuelles s’adaptant à leur pied, directement avec l’écran de leurs Smartphones avant de décider ou non de l’acheter en ligne. Des marques comme Nike et Lascote ont été séduits par ce procédé et l’ont appliquée dans leur stratégie marketing.

Avec leurs différentes technologies, ces start-up mettent en place la publicité du futur. Dans cet univers de l’AdTech, nombreuses sont les jeunes pousses à se développer, mais leur part est moindre face à des géants du numérique comme Google et Facebook. Ils ont captent plus de 92 % du marché de la publicité en ligne sur mobile en France en 2017 selon l’Observatoire de la e-publicité. Avec cette concentration des parts de marché sur les puissantes sociétés de Larry Page et Sergueï Brin ainsi que de Mark Zuckerberg, le nombre de sociétés indépendantes de l’AdTech a chuté de 21% en cinq ans, selon Luma Partners (banque américaine d’investissement spécialisée dans les médias numériques et le marketing, ndlr). L’Autorité de la concurrence (autorité administrative indépendante française luttant contre les pratiques anticoncurrentielles et d’étudier le fonctionnement des marchés, ndlr) approfondit depuis mars dernier son examen du marché  et cette position écrasante des firmes de la Silicon Valley. Elle penserait potentiellement engager une enquête contentieuse en cas de non-respect des règles de concurrence.

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