Dans la vie d’un entrepreneur, l’administratif ressemble souvent à une pièce que l’on repousse au lendemain… jusqu’à ce qu’elle devienne impossible à ignorer. Factures en retard, documents égarés, échéances fiscales oubliées : autant de petites erreurs qui peuvent coûter très cher. Pourtant, selon une étude QuickBooks de 2023, près de 52 % des petites entreprises perdent en moyenne 5 heures par semaine à rattraper des erreurs administratives. Voici les fautes les plus courantes et comment les éviter.
1/ Reporter l’administratif “quand on aura le temps”
C’est probablement l’erreur numéro 1. Entre la production, la vente, la relation client et les imprévus du quotidien, l’administratif passe souvent en dernier. Pourtant, les conséquences sont réelles :
- 35 % des entrepreneurs déclarent avoir déjà payé des pénalités pour déclaration tardive (étude Sage, 2024).
- Les retards de facturation impactent directement la trésorerie.
Le bon réflexe : se bloquer un créneau hebdomadaire pour traiter les papiers. 45 minutes suffisent souvent pour éviter des heures de rattrapage.
2/ Mal classer ou éparpiller les documents
Carnet de notes, mails, Drive, WhatsApp, factures PDF… Le chaos documentaire est un classique.
Résultat : pertes d’informations, doubles paiements, documents introuvables lors d’un contrôle ou d’une clôture annuelle.
Selon IDC, les entreprises perdent jusqu’à 20 % de leur temps à chercher des documents.
Le bon réflexe :
- un seul espace de stockage,
- un système de classement simple (ex : “Clients / Fournisseurs / Administratif / Banque”),
- et tout numériser immédiatement.
3/ Sous-estimer l’importance des échéances fiscales et sociales
Les rappels automatiques ne suffisent pas toujours. La fin d’année, la TVA, les déclarations CNSS, l’impôt… Chaque retard peut entraîner des majorations. Les TPE accumulent en moyenne entre 300 et 1 000 € de pénalités par an simplement par mauvaise gestion des dates (source : Fédération des PME, 2023).
Le bon réflexe :
→ un calendrier dédié aux obligations légales, visible et partagé si possible.
→ systématiser les alertes plusieurs semaines à l’avance.
4/ Gérer les factures au feeling
Facturer trop tard, oublier une facture, ne pas relancer un client… Ce sont des erreurs très courantes et pourtant très coûteuses. Selon une étude de Sellsy (2023) :
- 72 % des indépendants ont déjà oublié d’émettre une facture,
- 1 facture sur 4 est payée en retard,
- les retards clients peuvent réduire la trésorerie de 15 % en moyenne.
Le bon réflexe : utiliser un logiciel qui automatise : factures → envoi → suivi → relances.
5/ Tout faire soi-même, même quand on n’a pas les compétences
La comptabilité et le juridique ne s’improvisent pas.
Beaucoup d’entrepreneurs préfèrent économiser au départ et “faire au mieux”. Résultat :
- erreurs dans la TVA,
- contrats mal rédigés,
- charges mal anticipées,
- bilans à corriger,
- perte de temps et d’argent.
L’Ordre des experts-comptables estime que 40 % des nouveaux entrepreneurs font des erreurs significatives lors de leur première année.
Le bon réflexe : externaliser ce qui demande une expertise, même partiellement.
6/ Ne pas séparer finances personnelles et professionnelles
Un grand classique des premières années : un seul compte bancaire pour tout gérer.
Pourtant, cela complique :
- les déclarations,
- le suivi de trésorerie,
- les justificatifs,
- et la compréhension réelle de la santé financière de l’entreprise.
Conséquence : 1 entrepreneur sur 3 découvre trop tard qu’il dépense plus que ce que l’activité génère (étude Bpifrance Le Lab, 2023).
Le bon réflexe : ouvrir un compte dédié, même si on est micro-entrepreneur.
7/ Négliger les contrats et conditions générales
Un accord oral, un message WhatsApp ou un mail peuvent sembler suffisants… jusqu’au jour où un litige apparaît. Selon la Mediation des Entreprises, 80 % des conflits commerciaux auraient pu être évités par un document clair dès le départ.
Le bon réflexe : contrats simples, écrits, signés — même pour un petit montant.
8/ Ne pas sauvegarder ses données
Un ordinateur qui plante, un téléphone perdu, un disque dur non sauvegardé… Et parfois des mois de travail disparaissent. L’ANSSI estime qu’une PME peut perdre jusqu’à 30 % de son activité après une perte de données importante.
Le bon réflexe : une sauvegarde cloud + une sauvegarde locale automatique. Rien de compliqué.
9/ L’administratif n’est pas une charge, mais un filet de sécurité
La gestion administrative n’est pas la partie la plus excitante de l’entrepreneuriat. Pourtant, c’est elle qui protège, structure et sécurise le business. Les erreurs ne sont pas une fatalité : elles s’évitent avec des habitudes simples, un peu d’organisation et les bons outils.
Un entrepreneur qui maîtrise son administratif, c’est un entrepreneur plus serein, plus crédible… et surtout plus libre de se consacrer à ce qui compte vraiment : développer son activité.

