La recette de la réussite est, en alimentation comme en business, à la fois simple et gourmande. Une louche de connaissances saupoudrée de savoir-faire, l’expérience comme verre doseur et une bonne dose d’audace. Vous ne rentrerez plus dans votre cuisine par hasard ! Et si ces mets culinaires vous parlaient entrepreneuriat
Le coq au vin, façon famille
C’est maison, Monsieur ! De tradition ancestrale. La volaille, chez ces cuisiniers de mère en fils, doit se chercher dans le poulailler, au fond du jardin. Ici pas de chichi ni de googlisation pour savoir comment faire mariner le coq. C’est une recette de famille dont les petits secrets se transmettent de génération en génération à l’abri des regards et dès que le petit dernier a décidé de tremper un doigt dans la casserole. La transmission est au cœur de la recette entrepreneuriale dans un pays où 83 % des entreprises françaises sont des entreprises familiales mais où seulement 1 entreprise sur 10 est belle et bien reprise par la génération suivante.
S’il est essentiel de savoir que pour cuisiner le coq au vin, il est préférable d’utiliser un vin tannique, il fait bon aussi d’avoir les conseils d’un paternel quand vient le temps de continuer l’activité. De nature pérenne, basée sur la confiance et la loyauté, la vision du chef d’entreprise-cuisinier s’échelonne à long terme : résister aux crises et transmettre les secrets ancestraux. Attention toutefois au poids de l’héritage quand arrive son tour de ne pas décevoir les convives !
Le risotto aux noix de St-Jacques, la patience a du bon
Remontez vos manches ! Voici une recette qui va vous donner du fil à retordre pour près d’une demi-journée. 1 heure : c’est le temps de préparation nécessaire pour imprégner le riz du bouillon de légumes que vous avez préalablement cuisiné. 2 h le temps de repos nécessaire à votre risotto, placé au frais. 30 minutes correspondent au temps de cuisson des galettes de risotto au four ou à la poêle. 20 minutes de plus vous permettent de faire revenir les noix de St-Jacques et de dresser les assiettes. Une poignée de minutes suffit pour emporter le tout dans des ventres affamés ! La patience a du bon et pas seulement en cuisine !
Dans l’entrepreneuriat, une boite n’acquiert pas sa renommée du jour au lendemain. C’est une affaire de mijotage en plusieurs étapes, toutes savamment surveillées. Bâtir son entreprise c’est surtout une recette du coup par coup où l’on teste et on recadre, un peu plus de poivre, davantage de safran, pour qu’au final le service ou produit proposé soit tout simplement aussi savoureux qu’un risotto.
Le loup de Méditerranée sauce chocolat-citron, l’expérience du goût
La timidité vous est interdite. En choisissant d’être aux fourneaux, vous décidez d’exprimer votre personnalité. Vous ne pouvez pas proposer le même service sur le marché que l’un de vos concurrents. Votre plat entrepreneurial se doit d’innover, d’être goûteux, subtil, différent de tout ce qui peut se trouver ailleurs. Pour stimuler votre créativité, faites des mélanges comme celui, en cuisine, du sucré et du salé. Qui aurait pensé que le chocolat pourrait se marier langoureusement au loup des mers, tonifié par du citron et du piment ?
Seuls ceux qui osent, prennent le risque d’échouer mais aussi de charmer leurs invités/clients par un plat tout à fait inattendu et atypique ! Ne braquez pas vos yeux sur les réactions des autres ou sur le livre de recettes. En vous faisant confiance, vous vous faites d’abord plaisir. Vous ouvrez surtout grandes les vannes de la créativité et de l’audace. Un plus pour les papilles !
La baguette, les basiques à l’honneur
En cuisine, certaines règles ne peuvent pas être enfreintes. Par exemple, pour faire chez vous votre baguette comme un professionnel, vous ne pouvez pas faire l’impasse sur certaines étapes. Tout boulanger vous le dira, le pétrissage se fait en général en 15 à 20 minutes en deux étapes, entrecoupées par un temps d’arrêt qui permet à la pâte de s’acidifier. Modifier la technique de pétrissage a des conséquences sur le produit final. Il en va de même pour le pointage, c’est-à-dire le moment où la pâte se repose. Imaginez une baguette dans laquelle la levure n’aurait pas fait effet !
Tout comme un boulanger entend chanter sa pâte, un entrepreneur-cuisinier connaît les basiques de son entreprise. Il sait les fondamentaux de sa profession et ne tergiverse pas sur les règles qu’il a mises en place. Les étapes en entrepreneuriat et en cuisine ont un sens et doivent être suivies, au moins en ce qui concerne les basiques. Sinon, vous risquez de gâcher votre préparation et de perdre potentiellement de l’argent.
Le nougat noir, le timing fait la différence
Vous connaissez la recette ? Elle paraît simple. Pour cuisiner du nougat noir, gourmandise typique de Provence, il faut du miel, des amandes et quelques peaux de mandarines préalablement séchées. C’est tout ! Et pourtant, les moins avertis ont beau tester la recette, le résultat sera toujours soit trop mou soit trop dur. Pour réaliser un nougat parfait, les connaisseurs savent qu’il ne suffit pas d’attendre 7 à 8 minutes. Il faut que le miel perle ! Le bon timing fait toute la différence.
Un excellent produit propulsé sur le marché trop tôt ou trop tard n’atteindra pas le même succès que s’il est lancé au moment opportun. Être capable de discerner ces petits signes qui font les grandes différences dans les préférences et les habitudes des consommateurs, c’est être capable de reconnaître quand le miel perle. Avis aux cuisiniers-entrepreneurs amateurs ! Il est bon d’être sur le qui-vive, en alerte constante. Mais quand vient le temps de passer aux actes, avoir une touche d’expérience paie toujours.
Quinoa au curry et blanc de poulet, l’épreuve du sans-gluten
La maladie cœliaque, maladie chronique de l’intestin, engendre une intolérance au gluten. Le hic ? C’est un calvaire pour cuisiner ou manger des plats qui soient appropriés ! Le gluten est présent dans de très nombreux aliments sous une forme masquée et dans les plats cuisinés. Une torture pour les méninges à l’heure du repas…. Une belle aubaine pour le fait-maison ! Pas de panique, des recettes existent pour contourner les risques sitôt que la maladie est diagnostiquée, en cuisinant, par exemple, le quinoa plutôt que du riz ou des pâtes.
Tout comme les menus spéciaux, les risques et les pièges, en entreprise, doivent être parfaitement cernés pour que le dirigeant-cuisinier s’occupe de sa popote sans broncher. Si l’entrepreneur sait qu’il marche sur un fil, il est capable de jouer avec les exigences du marché et sa faible marge de manœuvre pour changer la donne. Il doit aussi être capable d’anticiper et de s’organiser pour à tout moment réinventer son produit. Une capacité d’adaptation à l’environnement extérieur qui n’a rien à envier à un chef étoilé !