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Intégrer les bons réseaux !

Agathe Wautier, CEO et co-fondatrice de The Galion Project

Agathe Wautier, CEO et co-fondatrice de The Galion Project, nous partage ses secrets pour développer votre réseau. Interview d’une fondatrice qui a su fédérer autour d’elle les entrepreneur(e)s de la tech dans une ambiance décontractée.

Le galion project, qu’est-ce que c’est ?

Nous nous définissons comme le think tank des entrepreneurs en hyper croissance. C’est un raccourci car en réalité il y a deux piliers. Le premier est un véritable réseau de partage entre pairs, que nous souhaitons sanctuariser. C’est par là d’ailleurs que tout a commencé. Le deuxième est le think tank grâce auquel nous créons des outils et partageons des idées pour aider l’écosystème tout entier. Nous réfléchissons à choisir un terme plus approprié car celui-ci a des connotations politiques qui sous-entend que nous sommes des lobbyistes alors qu’en réalité nous ne produisons que des outils et des publications qui sont réalisés par les entrepreneur(e)s pour les entrepreneur(e)s. Nous n’avons pas d’agenda politique même si nous avons conscience d’avoir une influence. Aujourd’hui nous sommes principalement présents en France, à New-York, San Francisco et à Londres et réfléchissons à nous internationaliser encore davantage.

Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de créer ce réseau ?

C’est venu petit à petit. J’avais envie de changer de travail car la liberté me manquait. Quand j’ai démarré The Galion Project, je ne me rendais pas compte de ce que cela allait générer. C’est parti d’une rencontre avec un entrepreneur puis avec d’autres, qui ont suscité le besoin de nous voir plus souvent. Nous avons senti une envie des entrepreneur(e)s de la French Tech de créer une respiration, un endroit où ils pouvaient échanger entre eux sans cabinet de conseils, venture capital ou avocats.

Pourquoi est-ce important d’être dans des réseaux aujourd’hui ?

Énormément de choses passent par le réseau : c’est une des clés de la réussite. Il est plus difficile de faire tout, tout seul. On va plus vite quand on est entouré. Le fait de connaître les bonnes personnes au bon moment aide à déclencher des actions et à accélérer. Pour certain(e)s entrepreneur(e)s, le Galion est un moyen de briser leur solitude et de résoudre des problèmes ensemble.

À l’heure des réseaux sociaux, pourquoi un réseau physique ?

Je suis convaincue que le passage par la rencontre physique est fondamental. C’est à ce moment-là que des affinités profondes se créent et que les gens nouent des liens forts entre eux. Les discussions en physique peuvent durer des heures : les entrepreneur(e)s viennent pour vivre le moment présent. En ligne ou par téléphone, ils ou elles ont un agenda serré.

Bien évidemment, chez les dirigeants, la passion de l’entrepreneuriat est le premier point commun. Ils peuvent parler de leur business sans tarir. L’idée d’ajouter une dimension sport pendant laquelle on partage des aventures fortes fait tout de suite tomber des barrières. Vivre des moments intenses ensemble ça marque à vie, et surtout ça donne envie de revoir les personnes avec lesquelles tu as vécu cette expérience. Les entrepreneur(e)s de la French Tech sont sursollicité(e)s. Le Galion propose un format différent des déjeuners, diners ou autres meet-up. Les Galion breaks se déroulent sur 2 ou 4 jours, nous partons faire du kite, du ski ou du yoga : les entrepreneurs peuvent vraiment déconnecter. Ils s’offrent l’une des denrées les plus rares de nos sociétés contemporaines : du temps pour réfléchir, échanger et partager. Cela leur permet d’accélérer leur business sans contraintes.

Quelles sont les bonnes pratiques quand on intègre un réseau ?

Cela va paraître facile et évident mais c’est de lui accorder du temps : si tu ne dédies pas de temps au réseau, tu n’en retires rien. Mon conseil est de choisir le réseau qui nous correspond et qui nous est utile par rapport à nos objectifs : pur business, développement personnel, lobbying etc… Contrairement aux apparences, je suis moi-même assez timide et dois donc faire un effort pour être à l’aise dans « les réseaux ». C’est la raison pour laquelle j’ai créé un réseau différent, décontracté où tout le monde peut échanger d’égal à égal. Mon conseil : « Inutile de courir tous les réseaux, mieux vaut en choisir un ou deux et leur dédier du temps. » En ce qui concerne le Galion, je demande aux entrepreneur(e)s de participer au moins à un dîner par trimestre et de faire un Galion break tous les 18 mois à 2 ans. C’est le minimum.

Comment on choisit finalement son réseau ?

En fonction de ses objectifs du moment et de ses envies. L’essentiel est de se fixer un ou des objectifs clairs et de bien cerner la raison pour laquelle on intègre ce réseau. On sous-estime en France l’importance des réseaux en général alors que dans les milieux anglo-saxons, ceux-ci sont plus développés et très efficaces. On vient y chercher un véritable « retour sur investissement ».

Quels sont les principaux apports du galion en l’occurrence ?

Le mieux serait de le demander aux membres. De manière subjective, je pense qu’il apporte un moment de respiration et une prise de recul sur son activité. L’entrepreneuriat est un vrai marathon : il faut des moments pour s’oxygéner et reprendre des forces. Le Galion est le lieu idéal pour cela. Il permet de sortir de son entreprise, de prendre du temps pour soi et de rencontrer ses pairs.

Même s’ils sont très bien entourés avec les meilleurs associés, investisseurs ou salariés, les entrepreneurs sont souvent seuls face à des décisions difficiles. Il n’existe rien de mieux que de rencontrer d’autres personnes qui ont vécu la même situation et qui peuvent te conseiller. Il ne s’agit pas de juger ou de dire comment faire mais de partager son expérience. Ensuite, il y a des diners thématiques avec des sujets techniques et plus philosophiques. Nous avons également mis en place une plateforme qui réunit toutes les publications et nous utilisons Telegram, qui permet de poser des questions spontanées à la communauté.

Comment est-ce que tu utilises les réseaux sociaux ?

J’ai beaucoup moins le temps qu’avant, je les utilise surtout à usage professionnel. Pour le pro : c’est LinkedIn et pour le perso : Instagram où je peux passer des heures. LinkedIn me permet de relayer un certain nombre d’articles mais aussi de faire de la veille. Sinon je passe le plus clair de mon temps sur Whatsapp qui est le meilleur outil pour échanger avec mes entrepreneur(e)s . C’est une vraie messagerie. Je n’ai pas de stratégie de « personal branding » poussée sur les réseaux sociaux.

L’idéal est de définir une stratégie sur les réseaux sociaux, avec une ligne éditoriale claire et des objectifs précis. Chaque réseau a sa cible et ses codes, on ne parle pas de la même façon sur Linkedin, Facebook ou Instagram. A mon sens, il faut choisir le réseau sur lequel on va investir du temps. Comme pour les réseaux physiques, mon conseil est de choisir celui qui nous ressemble, se fixer des objectifs et être rigoureux.

Est-ce qu’il y a des bonnes pratiques ?

Bien sûr ! Les entrepreneur(e)s les plus doué(e)s en la matière sont tous très rigoureux(ses) : ils ou elles publient souvent, rebondissent sur l’actualité, apportent leurs réflexions personnelles ou commentent l’écosystème. Ceux que je suis écrivent des tribunes ou des articles longs dans lesquels ils partagent leurs expériences. Je pense à Simon Dawlat, Céline Lazorthes, Frédéric Mazzella ou encore Tatiana Jama et Alice Zaguri qui sont pour moi des exemples en la matière. En tout cas, c’est très utile car les réseaux sociaux permettent de créér son propre média et de s’adresser directement aux gens, sans filtre.

Y a-t-il une complémentarité réseau physique–social ?

Oui. Personnellement, je suis plus réseau physique même si certaines personnes arrivent à se créer des personnages publics uniquement par le biais des réseaux sociaux. Selon moi, la rencontre physique permet plus de profondeur, on ne pourra jamais remplacer une rencontre « les yeux dans les yeux». N’oublions pas que 80 % de notre langage est non verbal !

As-tu un conseil ?

Pour moi, savoir construire son réseau, le maintenir et l’enrichir est une des clés pour réussir. Il faut y dédier du temps. Personnellement, j’ai commencé́ un CRM où je note le maximum d’informations après avoir pris un café avec une nouvelle personne. C’est un fichier que je mets à jour régulièrement. C’est un vrai travail au quotidien mais cela m’aide à structurer mon réseau et solliciter les personnes au bon moment. Ensuite, faire partie d’un réseau comme Le Galion par exemple, me semble aujourd’hui essentiel car il permet à la fois de développer son entreprise et de grandir soi même.

Une anecdote au galion ?

Il y en a plein ! Ce sont toujours des histoires extraordinaires de rencontres. Comme ce sont des entrepreneurs, ils ont toujours envie de changer le monde. Alors quand on les met ensemble naissent naturellement des projets extraordinaires. Ils ou elles s’associent pour monter des entreprises, co-investissement, s’entraident et parfois même rachètent les sociétés les un(e)s des autres. Il faut suivre ! 

« Pour moi, savoir construire son réseau, le maintenir et l’enrichir est une des clés pour réussir. Il faut y dédier du temps. »

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