Quel impact du Brexit sur les start-up françaises ?

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Depuis que la Grande-Bretagne a annoncé sa sortie de l’Europe, le vieux continent retient son souffle. Les Français, notamment, se montraient plutôt sceptiques quant aux conséquences de ce geste. Toutefois, les jeunes pousses de l’Hexagone expatriées outre-Manche ne semblent pas inquiètes, le Brexit représente-t-il vraiment un réel obstacle ?

Londres, cinquième ville française mondiale

La capitale britannique demeure aussi célèbre pour… ses Français ! Impossible de se déplacer dans les rues sans y entendre la langue de Molière et pour cause : Londres compte environ 225 000 habitants venus de l’Hexagone. Ce chiffre la place, selon les estimations de divers médias, de la 44ème jusqu’à la cinquième ville de France à échelle mondiale. De nombreux étudiants voient en cette capitale une terre d’accueil, environ 25 000 d’entre eux envahissent la ville chaque année. Le taux de chômage relativement plus faible attire mais Londres a aussi son influence sur les entreprises. Dans le classement de la Banque Mondiale, intitulé « Doing Business 2017», le Royaume-Uni occupait la onzième place dans la liste des pays où créer sa start-up s’avère le plus facile. En comparaison, la France arrivait en 27ème position, loin devant l’Italie 63ème et l’Allemagne 114ème. Suite à l’annonce du Brexit, le 23 juin 2016, beaucoup de porteurs de projets et d’investisseurs craignaient que les choses n’empirent. Les formalités de création d’entreprise se révèlent pourtant plus faciles que dans l’Hexagone…

Avant le Brexit : des dispositifs Anglais simplificateurs

Il existe de multiples raisons pour lesquelles les entreprises françaises s’exilent en Grande-Bretagne. La rapidité pour créer sa société constitue l’une des plus célèbres. Le dispositif anglais prévu à cet effet se trouve aux antipodes du système administratif français, réputé pour sa lourdeur. Une « Ltd » (Private Limited Company, équivalant à peu près à notre SARL et qui consiste en une société par actions limitant la responsabilité des actionnaires, ndlr) se construit de façon très libre et peut officiellement voir le jour en seulement 24 heures. Le registre des sociétés anglaises « Companies House », délivre aux entrepreneurs des statuts standards « Articles of Association », bien qu’il reste possible de rédiger des statuts uniques afin de simplifier les rôles de chacun, directeur ou actionnaire, sur le long terme au sein de l’entreprise. La responsabilité de ces derniers reste d’ailleurs limitée à leur investissement de départ dans la firme, même s’il se situe à hauteur d’une livre sterling. L’administration française présente beaucoup plus de complications. Elle exige de publier chaque nouvelle entreprise dans un journal officiel, de déposer un dossier au Centre de Formalités des Entreprises avant de faire enregistrer ses statuts au centre des impôts… En comparaison, le dispositif britannique paraît bien moins pénible et les entrepreneurs ne s’y trompent pas. Cependant, depuis l’annonce du Brexit, les entreprises expatriées dans la capitale anglaise se demandent si les choses ne risquent pas de se corser…

Les dispositifs prévus par le Brexit

La sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne en inquiète plus d’un. Les dirigeants d’entreprise français ayant choisi l’outre-Manche pour s’implanter ou se développer redoutent des mesures drastiques les coupant des autres pays. Voté il y a à peine un an, le Brexit et ses mesures continuent de se mettre en place actuellement. Parmi celles annoncées en novembre 2016 par Theresa May, un emprunt du pays de 143 milliards d’euros sur cinq ans, afin d’amortir le ralentissement prévu pour 2017. L’objectif consiste aussi à stimuler les sociétés locales, le gouvernement a donc prévu d’investir dans diverses infrastructures. Le secteur routier devait notamment recevoir 1,5 milliard d’euros de financement. Les domaines d’activités spécialisés dans Internet et l’immobilier devaient se voir respectivement allouer 1,2 milliards et 1 ,6 milliards d’euros. Une mesure particulière était également suggérée pour encourager les firmes locales comme étrangères implantées sur le sol britannique : la baisse de l’impôt sur les sociétés. Déjà plus faible outre-Manche avant le Brexit, ce taux devait passer de 20% à 19% en 2017, puis 17% d’ici 2020. Cette annonce avait tout de même inquiété plusieurs investisseurs et entrepreneurs européens à l’époque mais qu’en est-il aujourd’hui ?

Un an plus tard, une situation finalement peu inquiétante

Les entrepreneurs français expatriés en Angleterre ne semblent plus aussi effrayés. Lors du vote de sortie de l’Union Européenne, ceux-ci considéraient cette actualité comme un « désagrément » plutôt que comme un réel « problème de fond ». Ce sentiment régnerait toujours actuellement d’après une étude de Willis Towers Watson (société internationale de conseil, courtage et de solutions logicielles, ndlr) dénommée « Talent and Rewards Brexit ». L’état des lieux dressé par cette analyse, menée auprès d’une centaine de responsables RH, est loin de s’avérer désastreux. Laurent Termignon, directeur de l’activité du cabinet de conseil, indiquait : « Le Brexit est un événement majeur pour les entreprises ayant une forte présence au Royaume-Uni mais la plupart le considèrent davantage comme une perturbation qu’un problème de fond. Cette confiance relative est encourageante quant à leurs perspectives de développement, mais de nombreuses sociétés s’inquiètent clairement de savoir si elles pourront conserver la totalité de leurs équipes travaillant au Royaume-Uni et attirer et rémunérer des talents provenant du reste de l’UE. » La peur de ces entrepreneurs expatriés réside davantage dans la difficulté à faire venir des investisseurs ou clients étrangers dans leur entreprise. 36% d’entre eux déclaraient craindre qu’une telle chose se produise. Pour tenter de contrer ce phénomène, 15% des firmes interrogées confiaient avoir déjà ajusté des primes de compensation du coût de la vie pour les expatriés, tandis que 12% disaient l’envisager.

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