
Le retard de paiement est un problème qui peut toucher les grandes entreprises et les PME tout autant. Ses répercussions sont toutefois plus lourdes chez les sociétés en voie de développement qui ont souvent besoin de fonds pour alimenter leur trésorerie.
Retards de paiement : un véritable frein pour la croissance des PME
Les retards de paiement constituent un problème de taille surtout pour les PME qui font preuve de beaucoup de tolérance afin de commercialiser leurs produits et d’asseoir leur réputation dans un marché très concurrentiel. Les crédits finissent toutefois par s’accumuler et par bloquer la croissance de ces entreprises naissantes. La médiation interentreprises rapporte que 20% des faillites qui touchent les PME sont dues à un retard de paiement.
Aux délais de paiements habituels s’ajoutent les retards non comptabilisés. Ce qu’il faut savoir, c’est que les clients utilisent de plus en plus de moyens détournés pour déroger aux paiements :
-facture incomplète
-adresse défaillante
-retard d’émission de bon de commande
Plus qu’un simple problème, les retards de paiements nuisent à l’économie française. La Banque de France affirme qu’en 2013, ces retards ont coûté près de 15 milliards d’euros à la trésorerie. Un chiffre considérable qui explique le désarroi dans lequel se retrouvent nos PME.
Les retards de paiements : un phénomène de cascade
Les PME subissent des retards de paiements et deviennent ainsi victimes du manque de rigueur des grandes entreprises dont elles sont les fournisseurs. Malheureusement, cela finit par créer un phénomène de cascade puisque ces PME n’arrivent plus à payer par la suite leurs employés ou fournisseurs. Numericable-SFR a fini par acquérir la mauvaise réputation de l’entreprise qui ne paie pas ses fournisseurs. Bouygues Telecom, Valeo et Vinci sont également connus comme des mauvais payeurs.
La source du problème reste alors les grandes entreprises qui profitent de leur situation confortable et de leur réputation. De l’autre côté, les PME hésitent à signaler les mauvais payeurs de peur de perdre un gros client. Mais cette attitude hésitante est en voie de changer. Par exemple, la PME dijonnaise « Pacotte et Mignotte », fabricant de fenêtres, n’a pas hésité à saisir la médiation interentreprises pour des retards de paiement.
Comment y remédier ?
1-Avoir recours aux conventions d’affacturage qui consiste à vous faire payer par une entreprise spécialisée plutôt que par le client. Même si le montant de créance est réduit, vous avez au moins la certitude d’être payé dans les délais prévus.
2-Essayer d’obtenir un contrat de cautionnement (si vous êtes en position de force). C’est le dirigeant qui s’engage auprès de vous au lieu de la société.
3-Sur vos documents, indiquez clairement vos conditions de paiement : clauses de résiliation, clauses pénales, intérêts de retard. Ces indications permettent de sécuriser votre contrat et d’en assurer l’efficacité.
4-Avant de penser aux poursuites judiciaires, essayez de récupérer votre dû avec une procédure de médiation inter-entreprises. Si cette initiative ne marche pas, pensez à une mise en demeure par avocat. Cette démarche vous permettra de convaincre votre débiteur de vous payer avant de passer aux poursuites légales.