RSE : louable mais mes salariés s’en balancent !

L’intégration de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ne se décrète pas. Les dirigeants sont essentiels pour définir une stratégie alignée sur les enjeux environnementaux et sociaux. Mais son efficacité dépend de son appropriation et de son engagement par les collaborateurs. Pourtant, dans de nombreuses entreprises, la RSE reste perçue comme une initiative déconnectée du quotidien, imposée d’en haut sans réelle adhésion des équipes. Ce désintérêt soulève une question clé : comment amener les salariés à s’approprier la RSE ? L’objectif est qu’ils la perçoivent comme un levier de performance collective, et non comme une contrainte supplémentaire.

Pourquoi la RSE peine parfois à mobiliser les salariés ?

Le manque d’adhésion des collaborateurs aux initiatives RSE s’explique selon plusieurs facteurs. D’abord, l’absence de lien direct entre ces engagements et leur travail quotidien. Si la RSE se limite à des déclarations d’intention ou à des actions symboliques, elle perd toute crédibilité. Perçue comme un simple outil de communication, elle risque de provoquer le scepticisme, voire les moqueries des salariés qui refusent d’être pris pour des naïfs.

Le supplément de transparence est un autre frein et les collaborateurs peuvent voir la RSE comme une contrainte de plus, venant s’ajouter à des exigences déjà élevées. Si les bénéfices concrets de la démarche ne sont pas clairement expliqués, l’enthousiasme risque de s’effriter rapidement. La RSE apparaît parfois comme la dernière lubie du moment des ressources humaines.

Enfin, un manque de cohérence entre le discours et les actions de l’entreprise peut susciter du scepticisme. Lorsqu’une entreprise vante la transition écologique tout en multipliant les vols ou prône l’éthique sans l’appliquer en interne, le décalage devient évident. Ce manque de cohérence fragilise la confiance des salariés et décrédibilise l’engagement RSE.

Transformer la RSE en moteur d’engagement

Pour éviter que la RSE ne reste un concept abstrait, elle doit être intégrée au plus près des préoccupations des salariés. La première étape consiste à relier ces engagements aux réalités du travail. Plutôt que de se limiter aux grands principes généraux, il est essentiel de montrer comment le RSE peut concrètement améliorer le quotidien des collaborateurs.
Certaines entreprises ont su créer cet alignement en impliquant directement leurs équipes dans la définition et la mise en œuvre de leur stratégie RSE. Chez Interface, fabricant de revêtements de sol engagé dans l’économie circulaire, les salariés sont sensibilisés à l’impact de leurs activités. Ils sont également encouragés à proposer des idées pour réduire les déchets et optimiser la gestion des ressources. Ce type d’initiative fait de la RSE un levier d’innovation accessible à tous, plutôt qu’un enjeu réservé à la direction.

L’incitation par la reconnaissance et la valorisation des efforts individuels est également un levier puissant. Lorsque les collaborateurs constatent que leurs actions ont un impact réel et sont reconnues, leur engagement s’accroît. Certaines entreprises organisent des défis RSE pour récompenser les idées et comportements vertueux. Ce type d’initiative permet d’impliquer activement les salariés et d’ancrer la RSE dans la culture de l’entreprise.

Créer des passerelles entre la RSE et le bien-être des collaborateurs

La RSE ne doit pas être perçue uniquement comme un engagement envers la société et l’environnement, mais aussi comme un levier pour améliorer la qualité de vie au travail. Une entreprise écoresponsable qui néglige ses employés risque de provoquer leur désengagement. Il ne s’agit en aucun cas de faire des actions paillètes qui masquent la réalité. Les salariés ne sont jamais dupes.

L’introduction de nouvelles pratiques en faveur du bien-être des collaborateurs s’inscrit pleinement dans une logique RSE. Des entreprises ont mis en place des politiques favorisant l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, avec des horaires flexibles ou des dispositifs de télétravail adaptés. Ces mesures, en plus d’appuyer l’engagement des salariés, s’intègrent dans une démarche globale de responsabilité sociale.
Les initiatives de solidarité interne peuvent également jouer un rôle clé. De plus en plus d’entreprises offrent à leurs salariés la possibilité de consacrer une partie de leur temps de travail à des missions bénévoles. Ces initiatives, renforcent le sens et l’engagement au sein des équipes.. Ce type d’engagement permet non seulement de développer le sentiment d’appartenance, mais aussi de donner davantage de sens au travail quotidien.

Faire de la RSE un élément structurant du management

L’adhésion des salariés passe aussi par l’exemplarité du management. Un discours RSE limité à la communication institutionnelle reste lettre morte s’il n’est pas incarné au quotidien par les managers. Sans relais concret dans la gestion interne, ces engagements peinent à mobiliser les équipes.
Les entreprises qui réussissent à fédérer leurs équipes autour de la RSE sont celles où les managers incarnent ces valeurs et les traduisent en actions concrètes.

Chez Schneider Electric, l’engagement pour l’efficacité énergétique s’applique autant en interne que dans l’offre faite aux clients. Les managers sont formés à intégrer la durabilité dans leurs décisions et à encourager leurs équipes à adopter des pratiques responsables.

Former les collaborateurs à la RSE et à ses enjeux est une autre approche efficace. Des séances de sensibilisation ou des ateliers collaboratifs créent une culture commune. Ils intègrent ces valeurs dans le fonctionnement de l’entreprise. Certaines organisations vont plus loin en proposant des formations spécifiques sur les pratiques durables adaptées à chaque métier. 

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