Le Management à l’américaine peut-il s’adapter à nos entreprises ?

En pleine période de remise en question, il est légitime de s’interroger sur sa méthode de management. Est-elle adaptée ? Efficace ? Lorsque le doute s’installe, pourquoi ne pas jeter un œil du côté de nos voisins ? Les mentalités des sociétés américaines et les nôtres ne semblent pas être si opposées l’une à l’autre. En témoignent les alliances de nombreux groupes tels que JolieBox et BirchBox, et ce, malgré une différence de culture. Le Management à l’américaine peut-il s’adapter à nos entreprises ?

Le management à l’américaine, peu sont ceux qui en ont réellement connaissance et pourtant, tous en parlent ! Nous pourrions le définir par le fait de laisser à son employé le libre-arbitre de ses choix. D’une certaine manière, ce type de management prône l’indépendance et l’autonomie. De plus, il offre un panel de possibilités conséquent à l’individu, qui peut ainsi s’épanouir tant sur le plan personnel que professionnel. L’un n’allant pas sans l’autre, sa plénitude suscitera son investissement. Alors, est-ce que la culture dans laquelle nous avons baigné et les mœurs de notre société s’accordent avec ce type de management ? Ce sujet amène à une véritable controverse…

Bercés d’illusions mais pas dupes !

Beaucoup d’entre nous espèrent et convoitent un idéal de travail dont les valeurs seraient conformes aux convictions personnelles, laissant place à une délégation des tâches, un travail d’équipe ainsi qu’un professionnalisme pointu. Malheureusement, la réalité à laquelle nous sommes confrontés est tout autre. En effet, culture du pouvoir et individualisme où chacun se laisse bercer par ses émotions sont notre lot commun.

Le modèle américain : une alternative alléchante.

L’une des propriétés les plus connues du management américain est l’effacement des codes hiérarchiques et du même coup, de la verticalité. La souplesse dans laquelle vos salariés évoluent les responsabilise immanquablement. Leur moteur de motivation ne se base plus sur la présence du dirigeant. Ils puisent en eux-mêmes leurs désirs de travail afin de satisfaire le client ou encore les objectifs personnels qu’ils se sont fixés. Aussi, des entreprises telles que Google ou Gandi ont instauré une « free week ». Cette liberté dont bénéficient les employés suscite une innovation singulière de la part de ces derniers. Il va sans dire que ce mode de fonctionnement n’est valable que lorsque l’entreprise accorde une confiance d’or à son équipe. Celle-ci se sentira valorisée et le travail fournit s’en verra amélioré.

Cependant, ce type de management n’est applicable qu’au sein de secteurs d’activités particuliers et il ne tient qu’à vous d’évaluer à quel point votre entreprise peut en tirer, ou non, profit.

Elémentaire mon cher !

Si nous venons de mettre en lumière les diverses façons de responsabiliser ses équipes afin d’en tirer le meilleur, le comportement inverse est en revanche à éviter. Mettre trop de pression comme stimulant… peut s’avérer néfaste ! Un employé dominé par un sentiment de peur fournira un travail bien moins élaboré qu’à son habitude… perte de motivation et par conséquent de productivité deviendront des phénomènes récurrents. L’image de l’entreprise s’en verra très affaiblie. Vous l’aurez compris, tout est très lié en matière de management..

« Tu vis le rêve américain, sauf qu’à la fin tu te réveilles… »

L’Amérique fait rêver des gens de tous horizons, mais il n’en reste pas moins que ce système comprend des failles. Souvenons-nous du groupe General Electric et ses pratiques douteuses en 1980. L’entreprise pratiquait ce qu’on appelle le « classement par niveau de performances », dans son appellation originelle le « Forced ranking ». Ce mouvement donnait lieu à des vagues de licenciements, subies par les salariés faisant partie de ceux considérés comme « moins bons ». Cette méthode avait essentiellement pour dessein de lutter contre la léthargie. A ce sujet, le 27 mars 2013, la Cour de Cassation a condamné cette pratique selon laquelle les salariés sont classés par groupe de performances en fonction de quotas préétablis, au nom d’un manque d’objectivité et de pertinence. Aux Etats-Unis, les opposants du « forced ranking » l’appellent aussi le « rank and yank », ce que l’on peut traduire par « ranger avant de débarrasser ». Un nom qui ferait presque oublier qu’un système d’évaluation devrait avoir pour but principal le développement des salariés eux-mêmes.

Adéquation entre ce mode de gestion et nos mœurs ? La question demeure intacte … car très subjective. Il arrive souvent que la culture de l’une des entreprises prenne le pas sur l’autre et cela au détriment des salariés !

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