Les initiatives en entreprise en faveur du handicap

La nuit du handicap s’est déroulé dans 20 villes de France le 9 juin, elle a proposé des activités, des animations, des spectacles et des apéros qui ont rassemblé des personnes porteuses de handicap ainsi que des personnes valides. Cet évènement avait pour objectif de briser les préjugés et permettre à chacun de profiter de l’occasion pour partager un bon moment. Avec un milliard de personnes vivant avec un handicap dans le monde, il est évident que le handicap ne peut être ni écarté ni sous-estimé car les personnes handicapées rencontrent de véritables difficultés au quotidien en matière d’emploi, d’accès à la scolarité ou même pour se déplacer. Différentes initiatives et solutions peuvent être mises en place pour établir une réelle solidarité et transformer le poison des idées reçues en remède.

Une volonté de remettre l’emploi au cœur de la vie des handicapés

Le handicap heurte la sensibilité des Français et les laissent désarmés et incapables d’affronter. Dans un sondage OpinionWay pour La nuit du handicap, ils sont encore 26 % à ressentir de la gêne face à une personne handicapée. Les réactions diffèrent en fonction des personnes, mais il s’agit d’un élément difficile à maîtriser et cela s’applique aussi au monde de l’entreprise. Le handicap pour bon nombre de personnes constitue un frein à l’embauche. 500 000 personnes possédant ce statut sont au chômage et 100 000 ont été licenciés pour inaptitude. Ce constat vraiment alarmant conduit le gouvernement à mettre en place des mesures pour favoriser l’accès à l’emploi aux personnes non valides. La loi impose depuis 1987 dans le secteur privé et 2005 dans le secteur public, un taux de 6 % de personnes handicapées au sein d’une entreprise d’au moins 20 salariés. Bien qu’il s’agisse d’une obligation, les entreprises privées possèdent en moyenne un taux de 3,4 % et celles du secteur public, devancent heureusement avec 5,2 %.

Véritable sujet de société, 40 % des Français pensent que le handicap reste un frein considérable pour accéder à un emploi. Et 88 % des interrogés du sondage OpinionWay pour La nuit du handicap estiment que certains recruteurs passent à côté d’un profil qualifié seulement parce que le candidat est en situation de handicap. Ce comportement est révélateur des idées reçues qui mènent à des situations difficiles à vivre pour les handicapés et leur famille. En édictant une loi, le gouvernement compte simplifier les démarches des employeurs. Les entreprises pourront à partir du 1er janvier 2020 remplir la Déclaration obligatoire d’emploi d’un travailleur handicapé (DOETH) au sein de la DSN (Déclaration sociale nominative). En proposant des mesures qui favoriseront l’emploi direct ainsi que la formation, le gouvernement souhaite supprimer les freins et obstacles en tous genres et améliorer l’insertion des travailleurs handicapés.

Une ouverture sur les personnes non valides en entreprise

Pour beaucoup de personnes, leur handicap génère des moqueries et des regards pesants. Rarement bien accueilli en entreprise car les salariés ne savent pas comment réagir face à une personne en situation de handicap. Pour que l’insertion professionnelle et sociale soit simplifiée, les Français se disent prêts à côtoyer davantage le handicap afin que leur perception change et qu’ils puissent améliorer leur comportement. Parmi les 1038 sondés, 74 % souhaitent passer plus de moments avec des personnes handicapées. Ce type d’initiative pourrait éviter l’isolement et engendrer l’insertion auprès des entreprises. Des associations existent pour aider l’insertion. « Premier pas », par exemple, est une association qui à travers des reportages sur des entreprises qui favorisent l’emploi aux personnes non-valides, sur des entrepreneurs ou des managers en situation de handicap ainsi que la présentation d’innovations dans ce secteur, tente de changer le regard des gens mais aussi leur permet d’acquérir des compétences et des manières d’agir.

Afin d’éviter l’isolement et la non-insertion professionnelle des handicapés, envisager d’y réfléchir au sein des entreprises peut développer des comportements altruistes et créer la cohésion des équipes. Un dispositif intitulé le Duoday permet d’accueillir une personne non valide au sein de l’entreprise durant une journée. Il s’agit de former un duo durant cette journée avec un salarié volontaire. L’intérêt de ce dispositif sont doubles, la personne handicapée peut découvrir un métier, une spécialisation tout en assistant le salarié. Quant à ce dernier, il change son regard sur le handicap et découvre son potentiel à aider les autres. La personne non valide pourra exploiter ses capacités et ses talents aux côtés du salarié et lui faire découvrir que le handicap s’arrête à la porte de la défaillance de son corps.

Le handicap : un impact aussi sur l’entourage

Dans le secteur professionnel, le handicap n’impacte pas seulement les personnes non valides. Les parents d’enfants handicapés rencontrent eux aussi des difficultés. Dans une « enquête Famille & Handicap, OpinionWay pour la Mission Nationale Accueils de loisirs & Handicap», 6 576 parents ont été interrogées à propos de leur quotidien et des difficultés qu’ils rencontrent. Dans 88 % des foyers où se trouve un enfant handicapé, l’un des deux parents doit mettre sa vie professionnelle entre parenthèses, en général, il s’agit souvent de la mère. Pour beaucoup, cette situation a lieu à cause du temps consacré aux soins et au suivi médical, à la charge administrative ainsi qu’au manque d’établissements spécialisés. Le foyer qui accueille un enfant handicapé nécessite de revoir son organisation et l’un des deux parents doit s’organiser avec son entreprise ou directement cesser son activité.

Développons notre humanité pour mieux vivre ensemble devrait être la devise des entreprises.

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