La guerre sans merci de vélos et scooters en libre-service

Depuis plusieurs mois, la seconde génération de Vélib fait parler d’elle mais hélas pas en bien. L’entreprise franco-espagnole Smovengo a remporté l’appel d’offres de la Mairie de Paris face à JC Decaux, le détenteur des vélos parisiens depuis 10 ans. Mais depuis son arrivée sur Paris, l’entreprise a du mal à relever le défi et a permis à la concurrence de se glisser dans la place qu’elle a laissée vacante. Les entreprises de transports en libre-service se multiplient et tentent toutes de devenir les pionnières de leur secteur en faisant des propositions alléchantes.

Vélib VS les vélos sans stations

En 2017, la Mairie de Paris a décidé de ne pas poursuivre le contrat des Vélib avec l’entreprise JC Decaux qui avait été reconduit depuis 2007, soit 10 ans. Elle a choisi une entreprise montpelliéraine intitulée Smovengo mais depuis ses débuts, elle accumule les difficultés en tous genres. L’entreprise, qui devait avoir 600 stations opérationnelles pour le mois de janvier, en avait seulement 250 début février.
De quoi perturber les utilisateurs fans de Vélib ! Sur les 1400 stations prévues pour le printemps, Smovengo est loin de les avoir implantées. La conséquence est sans appel car les utilisateurs se dirigent de moins en moins vers ce service. Ils risquent à la fin de leur trajet de ne pas pouvoir déposer leur vélo faute de stations et se retrouver le vélo à la main avec un compteur qui tourne. De plus les problèmes de maintenance tant sur les stations et les véhicules sont en constante augmentation. La promesse de ces nouveaux vélos décrits comme plus légers enthousiasmait pourtant plus d’un Parisien. L’entreprise et la Mairie de Paris font désormais face à une multitude de plaintes. Profitant de cette carence, d’autres entreprises ont trouvé un filon à exploiter pour s’imposer.

La concurrence défie Smovengo et la mairie de Paris

Pour répondre à la demande des Parisiens, d’autres entreprises de vélos en libre-service sont venues s’installer dans la capitale. Elles se nomment Obike, gobee.bike, Mobike ou encore Ofo et proposent des vélos colorés et attractifs qui n’ont pas besoin d’être déposés à une station. Les utilisateurs peuvent les récupérer là où ils ont été laissés par d’autres personnes et l’application fait le reste. Les entreprises comptent bien séduire un secteur fructueux au sein de la capitale et en profitent pour proposer des tarifs alléchants sans abonnement. Elles ont rencontré un véritable engouement, mais le vandalisme de la part des utilisateurs les a refroidis pour continuer.
Comme les utilisateurs n’ont pas d’abonnement et qu’ils utilisent seulement une application certains n’hésitent pas à maltraiter les vélos. Pas vu, pas pris ! À cause de leur incivilité et des dégâts causés, l’entreprise gobee.bike a fait le choix de quitter les villes françaises et européennes à la grande déception des amateurs de bicyclettes en libre-service. Les autres entreprises venues d’Asie résistent encore pour le moment. Mais la Mairie de Paris a déclaré prévoir une taxe pour cette concurrence « déloyale » de ces vélos itinérants afin de les démotiver. Les deux modèles de vélos se disputent désormais la capitale dans une guerre sans merci.

Tous les arguments sont bons pour se démarquer

Les vélos en libre-service ne sont pas les seuls à être impactés par cette rude concurrence.
Les entreprises de scooters rencontrent aussi les mêmes difficultés car aucune d’entre elles n’a de contrat avec la Mairie de Paris. Pour se développer elles misent sur les prix, la qualité, le nombre de véhicules disponibles ainsi que la maintenance avec pour objectif de s’implanter à l’international. Pourtant les grandes villes du monde entier sont généralement déjà équipées. Pour se démarquer, il faut savoir s’imposer avec des arguments forts. Avec ses scooters en libre-service, l’entreprise Mober a vécu une concurrence si rude, que ces scooters aux allures vintage ont été présents seulement quelques mois sur les pavés de Paris. Dans toutes les grandes villes, des nouveaux arrivants repartent aussi vite qu’ils sont venus à cause d’une concurrence effrénée et la bonne combinaison est très difficile à trouver.
Certains comme Cityscoot préfèrent afficher un prix un peu plus élevé, mais proposent une maintenance régulière et de qualité car assumer la gestion et la maintenance est un challenge. Ces deux éléments concernent aussi les applications, la plupart de ces entreprises en possèdent une. Le problème peut alors venir de la performance de celle-ci et de son optimisation.

Un marché international

Que ce soient les vélos, les scooters ou encore les voitures en libre-service, la concurrence devient réellement accrue dans toutes les plus grandes villes. Les nouveaux arrivants rencontrent des difficultés à se faire une place, mais le problème n’est pas seulement français. À l’international, le secteur plaît et les utilisateurs sont friands de ces vélos ou scooters. Toutes les villes de France ont désormais leurs vélos attitrés, mais les jeunes entreprises n’hésitent pas à tenter l’aventure pour s’implanter aux risques de se brûler les ailes. C’est le cas des entreprises chinoises Ofo et Obike déjà installées un peu partout dans le monde. Elles ont compris le filon à exploiter en proposant des vélos sans abonnement et en libre-service n’importe où. Cependant, la qualité bas de gamme et les vélos laissés n’importe où commencent à excéder les citoyens qui parfois préfèrent les bannir pour un temps. À Amsterdam, les vélos itinérants ont été interdits à cause d’un manque de respect de l’espace des citoyens et des riverains.

Depuis 2007, le nombre de locations totales dépasse les 324 millions et, aujourd’hui, à Paris, 238.000 kilomètres par jour sont parcourus en Vélib. Et il est facile de comprendre pourquoi ce secteur séduit tant. La concurrence cherche à se démarquer avec des petites attentions pour les utilisateurs. Mais pour perdurer sur le secteur, un bon business model est fortement conseillé.

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