Francis Mulot : un entrepreneur caméléon

L’expérience entrepreneuriale, Francis Mulot connaît bien. Depuis plus de 35 ans, cet homme épanoui par son travail nous a raconté son parcours…que les aléas de la vie ont fait dévier plus d’une fois, mais Francis. M a toujours rebondi.

Les débuts dans l’entreprise familiale

Francis Mulot devient entrepreneur très jeune. Il commence dans le bâtiment en reprenant l’entreprise familiale qu’il dirige de 1973 à 1997. Jeune entrepreneur, il emploie jusqu’à 110 personnes sur Pontoise. Cette première expérience n’est pas vaine même si Francis. M quitte l’aventure en 1997 suite à la transmission de l’entreprise à un collaborateur après un passage par un dépôt de bilan. L’entreprise porte toujours le nom de son fondateur, « Mulot »

Les dérives de la lassitude

En 1990, l’héritier de l’affaire « Mulot » tente d’enclencher un développement d’entreprise en construisant un nouveau siège avec une utopie sociale. Celle-ci consiste à organiser l’entreprise non plus en hiérarchie mais en réseau avec des collaborateurs garants de chacune des activités. Malheureusement, la limite du système instauré par Francis. M se précise.

Le bâtiment construit à l’effet de la volonté de développement est inauguré par les salariés en 1991. Cette démarche participative vise à fédérer tout le monde. Mais le marché en 1993 ne « casse pas des briques » dans le domaine du bâtiment. Et l’année 1997 sera fatale.

Président de la fédération du bâtiment du Val d’Oise de 1990 à 1997, notre entrepreneur s’engage entièrement sur la démarche qualité. De sa lassitude de piloter des gens, Francis. M reconnait là une des raisons du dépôt de bilan de l’entreprise « la lassitude, quand cela vous prend, vos collaborateurs le sentent et la dynamique de l’entreprise devient nulle ».

Les années creuses

Après la liquidation de son entreprise en 1997, Francis. M part sur une activité de conseil précédée d’une période d’inactivité d’un an, jusqu’au jour où il ne reçoit ni ne donne plus d’appels. Il se rend alors compte que c’est à lui seul de développer son projet pour sortir de cette situation. Un groupe d’amis entrepreneurs qu’il rencontre une fois par mois le soutient et lui promet de l’accompagner. Chaque fois, il entendait « Francis, nous t’aiderons le jour où tu auras un nouveau projet » tandis qu’il se répétait « facile à dire, difficile à recevoir… ». En effet, dès que Francis. M a un nouveau projet sur l’aide au passage aux 35 heures, ses amis lui confient immédiatement la gestion de cette démarche dans leurs entreprises. Voyant de nouveau la lumière, Francis. M se répète la même phrase : « retrouvons nos propres forces et encore faut-il être accompagné pour aller les rechercher ».

Un nouveau départ

Quelques années après la réalisation de ce projet, l’entrepreneur se dirige en 2002 vers une activité de recrutement, fort des recrutements faits dans sa vie antérieure. Il travaille même pour Pôle Emploi de 2002 à 2006 dans le but d’accompagner les demandeurs d’emploi. Puis il rencontre BNI (Business Network International) en 2007 et développe alors ce réseau leader de la recommandation d’affaires dans le Val d’Oise. Aujourd’hui, il compte 12 groupes et plus de 230 membres. Mais d’entrepreneur du bâtiment à entrepreneur associatif il n’y a qu’un pas pour Francis. M. Membre du club de tennis de Cergy, Francis. M en prend la présidence en décembre 2005 pour assurer le développement du club en faisant construire par la ville de Cergy un nouveau complexe tennistique de 4 courts couverts, club house, vestiaires et salle de formation. Il sera inauguré en Mai 2012 par Yannick NOAH qui lui donnera son nom, avec un match exhibition devant 3.500 personnes. Pour cet homme que nous avons eu la chance de rencontrer, c’est évident, « on peut être entrepreneur dans tous les domaines »

QUESTIONS :

Si vous n’aviez pas hérité de l’entreprise familiale depuis deux générations, seriez-vous devenu entrepreneur ?

Je pense que le fait de devenir entrepreneur était intrinsèque. Mon côté entrepreneur s’explique par le fait que je suis le dernier enfant d’une famille de cinq, et du coup, j’ai sans doute toujours senti le besoin de prouver que j’existais. Cela fut pour moi une force. Mais aujourd’hui j’ai encore à donner même si je n’ai plus besoin de prouver ce dont je suis capable. Ce qui m’est absolument nécessaire, c’est de me libérer de l’affection que je dois recevoir aujourd’hui et de ne plus en être dépendant très vite. Pour cela, je me dirigerai sans doute vers une démarche de sagesse spirituelle.

Vous avez été employeur durant de nombreuses années : quels sont les trois mots qui vous caractérisent le mieux en tant que tel ?

« Faire confiance » parce que la personne en face de vous le ressent. Faire confiance, c’est donner le droit de rater ; « valoriser » par le compliment, par la reconnaissance de ce qui fonctionne et de ce qu’il reste à améliorer. Tout est dans la relation et la manière d’être avec l’autre ; enfin, « reconnaitre » car un compliment ne change pas votre mode de vie, mais il encourage votre collaborateur à donner plus de lui-même.

Vous êtes nouveau retraité et vous continuez malgré tout : diriez-vous que vous êtes un entrepreneur dans l’âme ?

Ma retraite n’est qu’un moyen de subsistance qui m’est apporté parce que j’y ai droit. Seulement, je compte poursuivre mon activité d’indépendant. Je compte enfin développer une démarche de lâcher prise auprès des dirigeants qui le voudront. Il faut permettre aux dirigeants de découvrir que leur bien être et la confiance engendre des ondes positives sur ses salariés et son entreprise.
C’est cela que je souhaite promouvoir dans les années à venir, que ce soit dans l’entrepreneuriat, dans le milieu de la générosité, auprès des créateurs et des repreneurs : toutes ces personnes, il faut les aider à se réaliser, et donc les accompagner.

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