L’entrepreneure française qui révolutionne l’e-education

Sarah Nafaa fait partie des entrepreneures françaises les plus prometteuses de sa génération. En juin 2015, elle a lancé Mooky Skills, une plateforme d’« adaptative learning » utilisant les contenus MOOC. Portrait d’une jeune femme aussi talentueuse que déterminée.

Entrepreneure à 23 ans et pourquoi pas ?! Le parcours de Sarah Nafaa, 23 ans en témoigne. Durant ses années lycées en filière scientifique, elle est déjà impliquée au conseil municipal des jeunes à la mairie de Rueil-Malmaison (92). « L’occasion de me familiariser avec la gestion de projets et le travail en équipe, compétence qui me servira après coup en tant qu’entrepreneure », commente la jeune femme dont le sourire témoigne de sa jovialité naturelle.

Impatiente d’entrepreneuriat

Bac en poche, elle aspire à travailler très vite et s’oriente vers un BTS assistant manager en alternance. Durant deux ans, elle travaille dans une entreprise de réassurance où paradoxalement, sa soif d’entreprendre commence à naître. Sarah n’attend pas la fin de son contrat pour passer l’action. Elle commence à s’investir dans le projet Mooky Skills dès sa deuxième année d’alternance. « Et puis une fois mon diplôme en poche, j’ai décidé de ne pas remettre les pieds sur les bancs de l’école, poursuit la jeune entrepreneure. A la suite du hackathon qui a lancé Mooky Skills, je suis rentrée chez moi toute excitée et j’ai dit à mes parents : “Papa, Maman je vais créer une boite“. Je ne sais pas trop si j’y croyais moi-même à ce moment-là (rires) ! »

Le déclic lui est venu lorsqu’un de ses supérieurs lui dit qu’elle apprendra plus dans l’entrepreneuriat que n’importe quelle école de commerce. « Et puis à vrai dire, je pense que je l’ai senti au plus profond de moi. Il y a eu un enchaînement d’événements qui me montraient toute la même direction. Et qu’on croit ou pas au signe, quand ça pointe vers l’aventure, vous foncez ! », s’exclame Sarah.

Mooky skills fleuron français de l’« adaptive learning »

Passionné d’éducation et de digital, Sarah part du principe que chacun développe ses propres chemins d’apprentissage. Elle imagine donc une plate-forme web sur laquelle les gens ont accès aux dernières technologies « d’adaptive learning », notamment les contenus MOOC (massive online open courses), en plein développement à l’heure actuelle. Des prestations de services complètent l’interface technologique : conseil en dispositif de formation, mise en place de projets pédagogiques dans les entreprises, accompagnement en ligne, suivi et statistiques grâce à l’interface manager, certification et bilan annuel des formations. Les prospects visés en priorité sont les entreprises souhaitant faire de la formation en interne pour leurs employés. D’ailleurs, le premier client de Mooky Skills est une société. Coup de maître de la jeune entrepreneure, c’est ce premier contrat qui a financé le développement de la plateforme ! Elle se remémore : « J’avais l’idée, l’énergie, la passion pour faire, mais clairement pas l’argent pour développer mon produit. J’ai donc adopté cette stratégie. C’était un pari osé et cela a fonctionné ! »

Ne pas se relâcher

Un an après son lancement, Mooky Skills est sur de bonnes bases. Mais pour Sarah Nafaa, le challenge ne fait que commencer et les difficultés sur le chemin sont nombreuses : « Dans l’entrepreneuriat, les difficultés sont absolument partout, on ne peut pas vraiment dire que telle ou telle chose est simple. Cependant, la difficulté qui en amène beaucoup d’autres est encore une fois le financement, au risque de faire encore dans le cliché. C’est compliqué de trouver des structures de financement, et quand bien même on en trouve, il faut accepter des contrats quelque peu risqués, alors quand on ne s’y connait pas trop. Il faut pouvoir compter sur l’œil d’un expert. Une autre difficulté et qui n’est pas des moindre, c’est l’attente. Une attente, certes active puisqu’on fait tout pour arriver à nos objectifs, mais une attente qui s’étalent sur des mois durant lesquels on avance un peu dans le brouillard, même accompagné d’un business plan et d’un prévisionnel. Au final, on n’a pas vraiment de boussole. »

Se satisfaire des petits comme des grands pas

La clef de Sarah pour naviguer au fil des tempêtes ? Savoir se satisfaire des petites comme des grandes victoires : réussir un pitch dans une conférence tout comme signer un nouveau contrat par exemple. « Mais le mieux reste la fierté ressentie lorsqu’on présente notre produit et qu’on voit la curiosité et l’entrain dans les yeux de nos interlocuteurs », ajoute-t-elle. Cette énergie, la digital entrepreneure compte bien la mettre au service de ses aspirations. Avec son équipe, elle réfléchit à différents produits pour les prochaines années tous autour de l’éducation, l’ancrage et la formation. Un déploiement à l’international est prévu notamment pour confronter son produit à toutes les cultures d’apprentissage, selon ses termes. Une levée de fonds courant 2017 est envisagée à cet effet.

Elle conclut avec les conseils qu’elle donnerait à un entrepreneur qui souhaite se lancer : « Je lui dirai d’accepter que son produit évolue selon ce que ses utilisateurs en feront. Ensuite, je lui dirai de ne pas attendre d’avoir un produit parfait avant de le vendre. Aussi, c’est important de fixer des grands objectifs comme des plus petits. Cela permet de valider rapidement des succès quotidiens et donc de moins avoir l’impression que rien n’avance. » 23 ans, une vision et déjà une grande maturité entrepreneuriale. Observez bien la suite du parcours de Sarah Nafaa. Il risque bien de vous inspirer.

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