Les écosystèmes européens qui concurrencent la Silicon Valley

Durant les années soixante-dix, la vallée de Santa Clara en Californie fût qualifiée de Silicon Valley en raison de sa concentration inédite d’entreprises spécialisées dans les semi-conducteurs et l’informatique. C’est dans cette vallée devenue mythique qu’apparut le phénomène des start-ups, ces jeunes pousses qui, émergeant du néant, se hissent aujourd’hui au rang de géant technologique. Ce succès de la concentration de matière grise a depuis fait des émules. L’Europe a créé plusieurs « Silicon Valley » ayant vocation à concurrencer leur modèle américain.

Une ambition à l’échelle européenne

Comme toute « success story« , la Silicon Valley fait rêver y compris au sein de la commission européenne. La commissaire en charge de la société numérique, Neelie Kroes, a en effet déclaré que cette dernière était « cool et sexy » pour expliquer son attractivité. Dans les faits, les dirigeants européens souhaitent encourager la création d’incubateurs d’entreprises par pôle et renforcer la crédibilité et la notoriété de ceux existants en facilitant leur interconnexion. Et l’Europe compte déjà de nombreux écosystèmes incubateurs de start-ups ! Arrêtons-nous sur trois des plus dynamiques.

1. Sophia Antipolis

Fondée en 1969 dans le département des Alpes-Maritimes, elle s’étend sur 2400 hectares, compte 1400 entreprises, 5000 étudiants chercheurs et génère 31000 emplois et 6 milliards d’euros de PIB par an ! Elle est la plus importante technopole de France et d’Europe consacrée aux technologies de l’information et de la communication (TIC), du multimédia, des sciences de la vie (médecine, biochimie et agronomie), de l’énergie, de la gestion de l’eau, des risques et du développement durable.

Parmi ses grandes réussites, on note par exemple, la définition de la norme GSM. En son sein, l’incubateur PACA-EST, créé en 2001, valorise des compétences et le transfert des technologies issues des laboratoires universitaires et organismes de recherche publics pour favoriser l’émergence de start-ups. Il a déjà soutenu plus de 100 projets.

2. Londres Tech City

Né en décembre 2010, le programme Tech City vise à faire de Londres un centre technologique de niveau mondial. Situé autour du quartier émergeant du Silicon Roundabout, dans l’Est de la capitale, il attire depuis de nombreux designers, créatifs et jeunes entrepreneurs. Un programme baptisé « Future 50 » fait office d’incubateur en facilitant la croissance des start-ups les plus prometteuses. Sur les 50 sélectionnées, quatre ont réussi leur introduction en bourse et treize autres ont levé des fonds pour un total de 260 millions de livres. Elles ont créé plus de 15 000 emplois.

3. Berlin, la Silicon Allee

Très innovantes, les start-ups berlinoises se regroupent dans la Schönhauser Allee, surnommée localement Silicon Allee. Le gouvernement fédéral et la mairie de Berlin ont pris de nombreuses initiatives favorisant le développement de ce secteur à Berlin. Plusieurs incubateurs et pépinières à start-ups y sont implantés : la Factory de Google, la Start-Up Academy et la fameuse Rocket Internet. Cette dernière s’est rendue célèbre en lançant, avec le succès que l’on sait, Zalando et Jamba. En outre, un nouvel hub à start-ups devrait voir le jour sur l’ancien aéroport de Tempelhof.

Force est de constater que l’Europe ne manque pas d’écosystèmes aptes à concurrencer la Silicon Valley et que la France s’y positionne par ailleurs très bien. Le futur technopôle de Paris-Saclay en cours d’aménagement devrait regrouper à terme entre 20 et 25 % de la recherche scientifique française. La Silicon Valley n’est décidément plus seule !

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