Changer le nom de sa société : comment faire ?

Dans la longue vie d’une entreprise, il arrive que le nom initialement choisi ait besoin d’un petit lifting. Les raisons sont multiples : le nom ne correspond plus à l’activité, à une implantation internationale, ne fédère plus et n’est jugé peu en phase avec l’époque. Il peut aussi s’agir d’un changement qui intervient en même temps que le départ d’un fondateur qui a décidé de vendre. Autant de raisons de se lancer dans l’aventure du changement de nom de société.

Le nom ne correspond plus à son activité

Un grand classique : un entrepreneur crée sa société en 1980. Il souhaite un nom descriptif pour que les clients comprennent immédiatement de quoi il s’agit. Artisan plombier, il appelle alors sa société « Plomberie Services » . Mais en 1994, il décide de proposer aussi des services de menuiserie, puis de couverture, puis de tout ce qui touche au bâtiment, tous corps de métiers confondus. Alors, forcément, « Plomberie Services » , c’est un peu court…et surtout le nom n’est plus représentatif des activités. 

Cet entrepreneur qui souhaite un nouveau nom purement descriptif afin que les clients comprennent bien va devoir ainsi le changer. Il pense à des noms qui commencent par exemple par « Bati  » ou cherche le nom d’un animal qui évoque la construction : le Castor. Mais voilà, des « Bati.. », il y en a beaucoup et le castor est un peu utilisé. Vous devinez à qui nous faisons allusion. 

Quelques règles

S’il possède spontanément quelques avantages, un nom descriptif est de moins en moins une solution. Tout d’abord, parce qu’il limite le développement d’une activité qui peut au fil de l’évolution de la société, changer de nature. Les exemples ne manquent pas dont ceux de la Compagnie générale des Eaux, devenue par la suite Vivendi en 1998, puis Veolia Environnement ! France Telecom qui est devenue Orange, Covoiturage.fr : Blablacar, Voyages-sncf :  oui.sncf avec inoui (tgv), ouigo (tgv lowcost), ouibus (autocar),  ouicar (location de voiture entre particuliers), Gdf suez : Engie, Le nouvel observateur :  L’obs, Relentless : Amazon

L’autre inconvénient est d’ordre juridique. Avant tout, un nom doit être libre et ne pas avoir été utilisé par une autre société ou même déposé par un particulier auprès de l’INPI au titre de marque. Négliger une vérification, c’est prendre le risque de se voir obligé de changer de nom et bien souvent de payer des frais d’avocats, voire des pénalités au premier déposant. Sans parler des frais générés par le fait de changer tous les supports de communication, papeterie, prospectus, enseigne, etc.

Le choix d’un nom de société décalé

Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de nommer sa société n’importe comment. Mais entre le nom purement descriptif qui limite son développement et un nom poétique « Les carrosses d’antan » pour un carrossier, il existe des solutions alternatives efficaces. L’important, c’est le message que l’on souhaite transmettre à travers le nom. Ce message peut être la traduction d’une notion plus ou moins large : l’humain, la qualité, le service, le sérieux… Encore faut-il le faire de façon originale au risque de retomber dans un nom descriptif, pas simplement d’une activité cette fois, mais d’une notion que d’autres utilisent déjà. L’intérêt d’une marque décalée réside dans le fait qu’elle permettra à l’entreprise de grandir sans jamais se poser la question de l’accord entre son nom et son activité.

Le changement de dirigeant

Prenons un autre exemple : le fondateur de la société cède son activité. Seulement voilà, l’entreprise porte son nom ! Les deux restent donc intimement liés et cela ne va pas sans poser quelques problèmes. Car si le vendeur peut souhaiter qu’une fois parti, l’entreprise qu’il a créée change de nom, l’acheteur risque de voir partir certains clients et de perdre instantanément une des valeurs de la société : son nom et ce qu’il symbolise.

Quelles sont les solutions ? Vendre à une personne qui porte le même nom ? Soit. Mais s’il n’est pas de la même famille, cela risque d’être un peu compliqué. Le fondateur peut négocier une part variable, considérant que le prix de vente devra intégrer ce risque si on oblige l’acheteur de changer le nom de la société qu’il rachète. Autre possibilité : il peut anticiper la vente et changer le nom de la structure quelques années plus tôt.

Et l’attachement au nom, alors ?

Reste l’attachement au nom que l’on a l’habitude d’entendre et de voir depuis tant d’années. Changer le nom de société demeure, de ce point de vue, un véritable saut dans le vide. Il nécessite bien souvent la présence de professionnels et demande de réaliser une communication tout azimut aussi après des clients, des partenaires, des réseaux sociaux, des organismes officiels…

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