Application : La start-up GEEV lève trois millions d’euros

Le Boin coin du gratuit. C’est le surnom que la start-up GEEV propose à son application de dons d’objets entre particuliers, lancée en avril 2017. Elle vient d’effectuer en juillet 2018, une levée de fonds de trois millions d’euros, auprès des fonds d’investissement Daphni, Omnes  ainsi que BNP Paribas Développement. Plusieurs business angels, dont Emmanuel Guyot, cofondateur de Digitick, ont également participé à ce premier tour de table. Objectif avec cette levée de fonds : améliorer les fonctionnalités de sa plateforme et renforcer sa présence dans l’Hexagone et à l’international. Zoom sur cette start-up.

D’une page Facebook à une application mobile

Créée en 2015 par Florian Blanc et Hakim Baka, la start-up bordelaise GEEV propose une application mobile de don et de récupération d’objets entre particuliers. Le concept est né d’un constat des deux fondateurs. Fatigués de voir autant d’objets tous les jours abandonnés dans les rues de la capitale, ils décident de créer un groupe sur Facebook, intitulé « AdopteUnObjet », pour permettre aux personnes de donner ou de récupérer gratuitement toute sorte d’objets dans Paris. Petit à petit, les groupes se sont multipliés dans plusieurs grandes villes françaises comme Lyon, Bordeaux et Marseille. Mais rapidement, les dirigeants ont compris que le réseau social de Mark Zuckerberg s’avérait limité pour ce type d’activité, avec trop de messages et peu de mise à jour des annonces. Ils décident donc de lancer leur propre application mobile en avril 2017, « AdopteUnObjet » devenant ainsi GEEV.

Les fonctionnalités de GEEV

Disponible en version mobile sur Android et iOS, l’application est simple d’utilisation et repose sur la géolocalisation. Les utilisateurs, dénommés les « Geevers », peuvent publier une annonce en quelques secondes et visualiser les annonces d’objets près de chez eux. Ils pourront de façon totalement gratuite, donner ou récupérer des trésors jusque-là abandonnés et jetés, comme des paires de chaussures, du mobilier ou des articles électroniques. Une messagerie instantanée est intégrée afin de permettre aux utilisateurs de discuter en privé et de réserver les objets. Cette dernière n’affiche néanmoins que quatre messages à la fois afin d’éviter des demandes trop importantes auprès des donateurs. Les utilisateurs obtiennent des crédits, sous forme de bananes, qui font référence au symbole de l’application, un singe. Chaque crédit permet de répondre à une annonce ou de dévoiler l’adresse d’un objet repéré autour de soi et s’obtient selon la fréquence d’utilisation de l’application. Cette fonctionnalité permet à chaque membre d’avoir une chance de recevoir un objet.

Les résultats et les perspectives futures de la start-up

Aujourd’hui, GEEV comptabilise plus d’un million de téléchargements et annonce avoir offert une seconde vie à plus de 600 000 objets. L’entreprise a renforcé ses effectifs pour atteindre vingt personnes. Avec les trois millions d’euros obtenus, la start-up souhaite poursuivre le développement de la plateforme en améliorant les fonctionnalités. L’un des fondateurs, Hakim Baka nous précise que « de nouvelles versions de l’application ainsi que la version site web vont sortir d’ici la fin de l’année.» La société souhaite également renforcer sa présence à l’échelle nationale : « Nous sommes déjà présents dans les quinze plus grosses villes de France, comme Paris, Strasbourg, Nantes et Marseille. Nous espérons une diffusion plus large sur le territoire même si cela va prendre du temps.».

L’entreprise va effectuer des tests dans plusieurs grandes villes internationales : « Nous sommes déjà bien implantés à Montréal. Nous sommes en train de nous lancer à Toronto. Nous espérons nous déployer à New York, Londres et Berlin d’ici la fin de l’année.» Une autre levée de fonds est certainement prévue l’année prochaine selon le dirigeant : « Nous n’aurons pas atteint notre niveau de rentabilité espéré cette année. Notre ambition de s’étendre à l’international demande énormément de moyens. Cette prochaine levée va nous permettre de le faire. »

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