Manners : Il n’y a pas d’âge pour entreprendre

Nicholas de Roüalle, 26 ans, s’est lancé il y a deux ans dans l’aventure de Manners, aux côtés de ses deux associés. Son ambition : rendre le travail temporaire accessible, transparent et instantané grâce à une plateforme intelligente qui simplifie et automatise la mise en relation entre entreprises et indépendants.

À peine sorti d’un master en commerce international, Nicholas de Roüalle lance sa propre entreprise, Cucumber, à l’âge de 23 ans. Le pied à l’étrier, le jeune entrepreneur crée, un an plus tard, Manners, un service de mise en relation entre des indépendants qualifiés et des entreprises qui ont des besoins ponctuels en personnel. À croire qu’il a l’entrepreneuriat dans le sang.

Faire le pont entre entreprises et indépendants

Nicholas de Roüalle, vêtu d’un jean et d’un simple polo noir, tire l’idée de Manners de sa propre expérience personnelle : « Je suis moi-même passé par des agences d’intérim. J’étais mal payé et ne pouvais récupérer mon chèque qu’à la fin du mois, lance le dirigeant, cheveux bruns, yeux marron et laissant s’exprimer nerveusement sa gestuelle italienne. Les agences de travail temporaire sont coûteuses, peu réactives, pas assez digitalisées et les offres qu’elles proposent ne correspondent pas toujours avec nos attentes », enchaîne-t-il. Renforcer ses équipes lors d’un évènement, d’une opération marketing ou lorsqu’on enregistre un pic d’activité. Autant de besoins auxquels répond le service depuis sa création en mars 2016.

Côté indépendants, micro-entrepreneurs ou freelances, il s’agirait de bénéficier d’offres d’emploi adaptées à leur localisation, disponibilités et compétences pour bénéficier de compléments de revenus. Côté entreprises, une sélection sous forme d’entretiens individuels réalisée au préalable par l’équipe de Manners facilite leur recherche de profils qualifiés. « « Manners » signifie « Bonnes manières » en anglais. Ce nom souligne nos gages de qualité et un savoir-être », assure-t-il, légèrement courbé sur sa chaise du fait de sa grande taille. Le leitmotiv ? « A brand is a promise. »

Embarquer, mais accompagné

Le jeune dirigeant n’en est pas à son galop d’essai en matière de création d’entreprise. Cucumber, une map pour se retrouver entre amis, proposer des évènements et du contenu, en est la preuve. Le succès n’étant, certes, pas au rendez-vous, mais la détermination de celui que ses associés qualifient de « fédérateur » le pousse à retenter une nouvelle aventure. Premier objectif : dénicher des associés.

Parmi ses amis d’enfance, il intègre Benjamin Delacour (au poste de Directeur Général, ndlr), un maillon « solide et rigoureux », dans l’aventure. « Je suis quelqu’un d’un peu fou et qui va à dix mille à l’heure. J’avais besoin de rigueur », confie Nicholas de Roüalle dit aussi « le capitaine », comme le surnomment ses associés. Six mois plus tard, les deux cofondateurs sont rejoints par Mathias Villar, le créatif, qui s’occupe notamment de la partie technologique. L’équipe au complet, le bateau peut prendre le large.

Partir de rien

L’aventure de Manners débute dans une chambre de 9 m² transformée en bureau, une première « landing page » (« page d’atterrissage », en français, sur laquelle arrive un internaute après avoir cliqué sur un lien, ndlr), un chien qui vagabonde dans l’appartement et des « Manners » qui font la queue dans le couloir. Deux livrets A de 15 000 euros chacun et de la « love money » (dont le montant ne nous a pas été communiqué, ndlr) leur permettront par la suite de s’installer dans de vrais locaux, avenue Marceau, dans le VIIIème arrondissement de la Capitale.

Aujourd’hui, ils forment une équipe de quatorze personnes, comptent 350 entreprises clientes et plus de 1 000 « Manners » actifs. Pour l’heure, les trois associés se concentrent sur une levée de fonds dont l’objectif est d’atteindre les 600 000 euros. « Elle devrait nous permettre de passer de 14 à 20 collaborateurs, d’améliorer notre algorithme et de renforcer notre maillage sur le territoire national », se réjouit le dirigeant. Réalisée sur Sowefund, la levée permet aux business angels comme aux particuliers d’investir. Nicholas de Roüalle revient sur ce choix stratégique : « Chez Manners, la communauté est essentielle. Nous voulions nous ouvrir à elle en lui donnant la possibilité de devenir actionnaire. » Si tout se passe bien, un nouveau tour de table pourrait avoir lieu, cette fois, pour dupliquer le modèle en Europe.

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