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LinkbyNet place l’humain au cœur de sa stratégie d’entreprise

LinkbyNet place l’humain au cœur de sa stratégie d’entreprise

L’entreprise Linkbynet fait partie des ténors français sur le marché de l’infogérance. Mais surtout, la société apparaît comme un véritable exemple en matière de responsabilité sociétale et environnementale, tant ses fondateurs axent leur stratégie sur le bien-être au travail. Reportage en Seine-Saint-Denis, dans des locaux… atypiques !

L’entreprise de technologie Linkbynet a tout d’une société classique. Ici, en apparence, tout a l’air normal. Chiffre d’affaires en hausse (45 millions d’euros prévus en 2015), nombre de salariés incroyablement élevé (près de 650 collaborateurs), 8 implantations en France et à l’étranger. La PME va bien et témoigne d’une belle croissance. Sauf que la « normalité » semble s’arrêter au moment où vous franchissez la grille du 5 Rue de l’Industrie, siège implanté à Saint-Denis, dans le 93.

Bienvenue à « LBN Valley ».

À peine passé les portes battantes du siège de l’entreprise, l’immense toboggan en inox qui trône devant l’entrée focalise toute l’attention, au même titre que la partie de billard endiablée qui se joue au bout du couloir. Vous venez d’entrer au sein du siège social de Linkbynet, savamment intitulé « LBN Valley ». Ce bâtiment est l’expression la plus visible de l’engagement de l’entreprise et de ses deux fondateurs, Stéphane et Patrick Aisenberg. L’édifice de 4000 m² situé à Saint-Denis bénéficie du label Minergie, une certification suisse qui garantit des performances énergétiques très élevées et une construction respectueuse à la fois de l’environnement et du confort de ses utilisateurs.

De nombreux éléments limitent la consommation énergétique, à l’image des stores orientables automatiquement ou des éclairages qui s’adaptent en fonction de la luminosité extérieure.

Côté chauffage et climatisation, le bâtiment exploite au maximum les ressources naturelles. Deux puits creusés à plus de 70 mètres de profondeur permettent de prélever de l’eau à une température quasiment constante de 12°C pour chauffer ou refroidir le bâtiment.

Une politique RSE appuyée.

Les enjeux environnementaux et sociétaux occupent une place importante chez Linkbynet. Amorcée très modestement par le tri sélectif, le recyclage des cartouches ou la limitation des impressions, la démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) prend une place prépondérante dans le quotidien des collaborateurs depuis 2012, date à laquelle LBN Valley est sorti de terre. L’adhésion de l’ensemble des collaborateurs à un modèle d’entreprise humaine et consciente des enjeux du développement durable conduit Linkbynet à développer ses initiatives et à sensibiliser ses partenaires et clients au-delà de ses seuls collaborateurs.

Bien-être et sensibilisation sociétale au cœur de la stratégie.

L’environnement n’apparaît pas comme le seul pilier de la politique RSE définie par la boîte. Les aspects sociétaux et économiques semblent eux aussi au cœur de la stratégie mise en place par les fondateurs. Linkbynet encourage l’engagement solidaire de ses collaborateurs, notamment via Microdon et l’arrondi sur salaire. Celui-ci permet à chaque collaborateur de reverser tous les mois les centimes de sa fiche de paie à certaines associations caritatives comme « SOS Villages d’enfants » ou « Action Contre la Faim ».

Le développement durable ?

D’un point de vue économique, les fondateurs ont également mis en œuvre une écoparticipation en émissions de gaz de tous les serveurs de l’entreprise. Concrètement, tous les clients de l’entreprise ajoutent une somme forfaitaire à leur souscription. Linkbynet la reverse au projet Action Carbone de la Fondation Good Planet de Yann Arthus Bertrand. Enfin, côté RH, la politique de la boîte s’articule essentiellement autour du bien-être et de l’épanouissement.

Un cadre de travail agréable

Les dirigeants de l’entreprise proposent à leurs collaborateurs un cadre de travail agréable et ludique, un management de proximité et des formations pour les faire évoluer. Stéphane et Patrick Aisenberg tentent d’insuffler un esprit particulier, le « LBN Spirit » qui caractérise la culture de l’entreprise. « On ne peut pas d’un côté fournir à nos clients un service de très haute qualité et de l’autre côté imposer à nos collaborateurs notre unique vision des choses » détaille Patrick Aisenberg, cofondateur.

Rendre heureux les collaborateurs

« Un collaborateur heureux au sein de l’entreprise fournira un meilleur service au client. à notre modeste niveau, nous désirons sortir de la routine « métro boulot dodo » et sensibiliser nos collaborateurs à ce qu’il se passe dans le monde extérieur. Savoir ce qu’est une ruche, comment elle fonctionne, quel est notre impact en tant que consommateur sur les ressources de notre planète constituent autant de points clés sur lesquels nous espérons ouvrir l’esprit de nos équipes. »

Une aventure entrepreneuriale en famille.

Les frères Aisenberg sont aux commandes de Linkbynet depuis sa création en 2000. De plus jeune, Stéphane, quitte l’école juste après le Bac. Il travaille pendant 13 ans avec son père dans une entreprise familiale de distribution de matériel informatique. « J’ambitionnais de rentrer à Sciences Po » explique le cofondateur. « Mais je me suis rendu compte au bout d’un mois que ce n’était pas fait pour moi car j’avais envie d’entrer immédiatement dans la vie active. Très conscient de cela, mon père m’a dit à cette époque : « Tu n’as pas fait Sciences Po, tu feras Sciences Vie ». Les mots résonnent encore dans ma tête. » Son frère Patrick les rejoint après l’obtention de son BTS comptabilité.

Comme un symbole de leur facétie, les deux frères lancent Linkbynet le 1er avril 2000, en pleine explosion de la bulle internet. « D’une entreprise qui distribuait du matériel informatique, nous avons dû faire évoluer notre métier vers le service, puis vers l’hébergement et l’infogérance. » C’est le début d’une aventure entrepreneuriale entre frères. Très vite, les caractères des deux associés s’avèrent complémentaires. « Patrick s’est lancé dans l’informatique car il s’agit pour lui d’une vraie passion. De mon côté, je suis passionné par la relation à l’autre, ce qui fait de nous deux des dirigeants complémentaires » précise Stéphane.

Dès le démarrage, les rôles se répartissent efficacement. Patrick prend en charge l’ensemble de l’environnement technique et technologique, quand Stéphane s’occupe des domaines commerciaux, RH et financiers. « Au départ, la répartition des rôles était très claire, ce qui nous a permis d’obtenir un franc succès rapidement. Avec le temps, la répartition devient de plus en plus diffuse, grâce à l’arrivée de Julien Trassard en tant que numéro 3 de l’entreprise » détaille le cofondateur.

Le sens de la relation client aux origines de la stratégie.

« Venant d’un métier ou les marges étaient faibles, nous devions afficher un sens inégalé de la relation client », détaille Stéphane Aisenberg. « à l’époque, de nombreux clients faisaient les girouettes et passaient d’un hébergeur à l’autre. Grâce à notre sens de la clientèle, nous avons signé de nombreux contrats de référence dès le début comme Michelin, St Gobain ou Sodexo. Ils sont d’ailleurs encore nos clients aujourd’hui. » Patrick et Stéphane placent très vite le sens de la prestation de service de qualité au cœur des valeurs de l’entreprise. Une nécessité dans un secteur « où la conquête du client est une difficulté et la perte de celui-ci est un drame », précise Stéphane.

Une santé financière impeccable.

Côté financement, les deux fondateurs se lancent uniquement avec l’apport en capital des actionnaires initiaux. L’entreprise devient rentable à la vitesse de l’éclair. « Nous avons adopté une gestion en bon père de famille » explique Stéphane. « Il était hors de question de réaliser des exercices déficitaires. Nous avons été attentifs à la rentabilité de chaque deal. » La croissance ne tarde pas à venir.

La première année, l’entreprise réalise quasiment 1 million d’euros de chiffre d’affaires et embauche presque 10 personnes. Puis, le chiffre monte à 2 millions la seconde année et trois millions l’année suivante. En 2004, les entrepreneurs ouvrent une antenne à l’Ile Maurice, puis s’installent en région : Nantes en 2007, Lyon en 2011. La société se développe aussi au Canada, au Vietnam et à Honk-Kong. Aujourd’hui, l’entreprise est totalement autofinancée et Linkbynet possède un endettement quasi nul. Les entrepreneurs projettent même une croissance de l’ordre de 20 % en 2016.

Transmettre la liberté de l’entrepreneuriat.

Depuis 15 ans, le quotidien des entrepreneurs a considérablement évolué. Aujourd’hui, la journée de Stéphane est principalement rythmée par les déplacements et les contacts avec le client. Les deux fondateurs se ménagent également quelques plages horaires pour organiser des réunions en interne avec leurs collaborateurs, afin de préserver l’esprit qu’ils désirent insuffler. « Les « LBN cafés » constituent des moments d’échanges, qui permettent d’éviter la paralysie des idées.

Nous voulons à tout prix éviter que, si quelqu’un développe une idée à l’échelon N-16, cette dernière ne remonte jamais les échelons. C’est crucial de partager pour innover ! » C’est ce même souci du partage qui pousse les entrepreneurs à vouloir transmettre leur désir de liberté, acquise avec l’entrepreneuriat. « Je reste persuadé que l’entrepreneuriat est une forme de liberté exceptionnelle. Comme toute liberté, elle apporte son lot de contraintes et de difficultés. En aucun cas il ne s’agit d’un long fleuve tranquille. Mais elle permet de se réaliser pleinement », décrypte Stéphane. « Nous avons eu la chance, mon frère et moi, d’actionner notre propre liberté. Nous voulons transmettre cela à nos équipes. »

Responsabiliser les collaborateurs.

Convaincus que l’individu a tendance à s’autolimiter en permanence, Stéphane et Patrick ont mis sur pied il y a quelques mois une démarche « Lean » (comprendre : démarche d’amélioration en continu) au sein de l’entreprise en vue de responsabiliser toujours plus les collaborateurs. Amorcée avec l’entreprise LYN Consulting depuis juin 2015, sous la houlette du consultant Dominique Assouline, l’initiative porte déjà ses fruits.

Le matin de notre arrivée, une réunion est justement organisée avec un pôle d’ingénieurs. Sous les directives du responsable Hassan Benali, 14 collaborateurs échangent, à l’aide de post-it, sur les problèmes rencontrés dans leurs tâches. Chacun apporte sa pierre à l’édifice et tente de résoudre les soucis des uns et des autres. « Le but consiste à rendre les équipes plus responsables et à faire en sorte que les prises de décisions deviennent plus efficaces » précise Hassan. « Cela permet de responsabiliser les collaborateurs qui prennent tous en main le projet global. »

LinkbyNet, emblème de l’entreprise libérée.

Au regard de son fonctionnement, de la stratégie mise en place par ses fondateurs et de sa politique RSE, Linkbynet apparaît clairement comme l’expression la plus complète de l’ « entreprise libérée », terme popularisé par Isaac Getz, professeur à l’ESCP Europe, en 2009.

« Avec le recul, nous nous rendons compte que nous avons fait de Linkbynet une entreprise libérée dès le départ de façon spontanée sans forcément en être conscients »  s’étonne Stéphane. « Au fur et à mesure du développement de l’entreprise, nous avons mis en place des couches intermédiaires de management, comme un réflexe. Nous nous sommes rendu compte, alors que l’homme avait toujours été au cœur de nos préoccupations, que ces strates déresponsabilisaient les collaborateurs ! Notre objectif est absolument de revenir à cette attention portée à l’humain. Au sein d’une entreprise, il existe des ressources d’intelligence colossales dont les collaborateurs sous-estiment parfois le potentiel. »

Une démarche efficace

La démarche portée par les frères Aisenberg semble efficace, à tel point que certains collaborateurs ayant quitté l’entreprise quelques années auparavant y reviennent pour terminer leur carrière. D’autres ont gravi les échelons un à un, pour devenir aujourd’hui chef de projet avec de grandes responsabilités. Un effet positif de leur politique RSE, qui constitue le principal motif de satisfaction des frères Aisenberg aujourd’hui. « J’ai lu un texte qui s’intitule ‘La réalisation de soi à travers l’autre’ » détaille Stéphane. « Ce titre résume à lui seul la joie incommensurable que nous éprouvons à voir grandir les collaborateurs dans notre entreprise. »

En quittant les lieux ce jour-là, nous ne pouvons-nous empêcher de penser que Linkbynet fait office d’OVNI sur la planète économique actuelle. Une appellation que réfutent les frères Aisenberg, pour lesquels « la seule chose importante reste de préserver cet épanouissement des individus dans un univers professionnel. »

à l’heure où les cas de burn-out explosent (près de 12 % de la population active française en serait victime, ndlr), l’infogéreur semble pourtant apporter des solutions concrètes à un problème sociétal de grande ampleur. Ce qui donne matière à réfléchir…

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