L’O.B.O. ou la transformation de son capital professionnel en liquidité

Par AYMERIC BINET | FONDATEUR | FINANCIÈRE GUIZOT

L’OBO (Owner By Out) est une variété de LBO. Il s’agit d’une opération à effet de levier au service de la gestion patrimoniale…

A l’approche de la cinquantaine, un dirigeant d’entreprise se pose des questions sur le devenir de sa société et la transformation de son patrimoine professionnel en patrimoine privé. à plus long terme, cette technique de gestion de patrimoine contribue par sa simplicité de mise en œuvre à préparer la transmission de son entreprise aux enfants ou à un tiers. La cession ne se fera pas brutalement mais par un désengagement progressif.

Par exemple, un père veut faire rentrer sa fille dans le capital de son entreprise et « liquidifie » 50 % de ses titres. Pour sa société, valorisée à deux millions d’euros, il va effectuer un OBO. La société holding créée a vocation à détenir 100 % de l’entreprise productive. Le dirigeant apporte donc à la holding 45 % de ses actions en nature qui dotent la holding d’un capital de 900 000 €. Dans un même temps sa fille apporte 100 000 € à la holding qui totalise un million d’euros. Ses fonds propres lui permettront de faire un emprunt d’un million dans un établissement bancaire sur 7 ans. L’argent de ce prêt réglera cash au dirigeant 50 % de ses titres restant. à l’issue de ce montage, le chef d’entreprise détient 90 % de sa société et sa fille 10 %.

Le principe

Le dirigeant crée une holding et joue le rôle de son propre repreneur, il vend donc en quelque sorte à lui-même la société dont il est propriétaire par l’intermédiaire de la holding de reprise. à la suite de la cession, le dirigeant engendre donc des liquidités qu’il va réinjecter en partie dans la holding. Un emprunt devra être fait par la holding pour combler les liquidités du dirigeant prises pour son patrimoine personnel. Le chef d’entreprise garde tout de même le contrôle de son entreprise par le biais de la holding.
Pour le bon fonctionnement de ce montage, il faut que l’entreprise remonte régulièrement des dividendes à sa holding pour rembourser l’emprunt contracté. Le remboursement du crédit ne doit pas dépasser plus de 50 % des bénéfices de l’entreprise pour ne pas compromettre ses objectifs de développement.

Au point de vue fiscal, le prix de cession dégagera sans doute une plus-value pour le dirigeant imposable à l’impôt sur le revenu à 18 %, les cotisations sociales additionnelles seront également à verser à hauteur de 11 %. Mais les liquidités produites vont rééquilibrer le patrimoine du chef d’entreprise, car souvent 75 % de ses possessions se résument à sa société.

Conseil

L’OBO ou vente à soi-même donne donc la possibilité au dirigeant de retirer du cash de son entreprise avant la cession. Ces projets n’ont donc pas besoin d’attendre la retraite.

Article par AYMERIC BINET | FONDATEUR | FINANCIÈRE GUIZOT

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