Les grandes marques visent l’éco-responsabilité

Parmi les industries les plus polluantes au monde figure en tête de liste le secteur textile . La mode se classe au deuxième rang de la pollution mondiale par son activité. Des grandes marques comme H&M et Zara changent leur collection en magasin toutes les deux semaines, et créent ainsi une surproduction qui impacte la planète et ses ressources. Pour devenir éco-responsable, les grandes marques du textile visent l’éco-responsabilité et ont déclaré s’engager auprès du Global Fashion Agenda dès 2020.

Les substances chimiques pour la production et la fabrication des fibres, le gaspillage des ressources provoqué par la surconsommation de vêtements, et la pollution générée par la fabrication des vêtements dans les pays situés loin des pays où ils seront vendus , la mode est l’une des industries les plus polluantes au monde.

Selon le rapport de la Fondation Ellen MacArthur , l’industrie de la mode produit 20 % des eaux usées mondiales et 10 % des émissions mondiales de carbone, soit plus que l’ensemble des émissions provenant des vols internationaux et de la navigation maritime.
Fléau qui est aggravé par la teinture des textiles, deuxième pollueur d’eau dans le monde,.

La fabrication à moindre coût, une cause de la pollution

Le buzz ?

Les grandes marques comme H&M et Zara ont dernièrement connu des bad buzz sur leurs moyens de production. En octobre 2017, on a accusé la marque H&M de brûler plus de 12 tonnes de vêtements invendus par an, loin de présenter l’image d’une entreprise éco-responsable. Zara quant à elle a subi les foudres à la suite des révélations sur la rémunération des ouvriers de certaines usines. Ils ne seraient pas payés pour le travail réalisé. Mais le premier point évoqué lors d’une politique éco-responsable reste la pollution car les marques sont très peu respectueuses de l’environnement. Leurs produits contiennent de nombreux produits chimiques, ensuite rejetés dans l’eau par les usines de fabrication.

Le pétrole ?

La surproduction de la confection du polyester de ces marques célèbres a eu pour retombées une augmentation de 294% par rapport à 2000. Cette matière issue du pétrole fait de la mode une des premières industries polluantes. La pollution s’infiltre non seulement dans les sols à travers les produits chimiques évacués dans les eaux, mais aussi dans l’air à cause des moyens de distribution, dans la production de coton et bien d’autres. Pour réaliser un seul t-shirt, les impacts sont bien trop lourds.

Pour contrôler leur impact écologique et développer une pensée éco-responsable chez ces grandes entreprises, la Chine, pays producteur de ces marques a mis en place un outil de contrôle. Appuyé par le gouvernement et une ONG Chinoise, il retrace à l’aide d’une carte la pollution de certaines entreprises à l’issue de leur production. L’impact des marques comme le groupe Inditex (Zara, Pull & Bear, Massimo Dutti, Bershka…), Gap, Puma, Target, Esprit et New Balance est dénoncé grâce à cette carte interactive. Ce contrôle permet aux entreprises d’avoir un regard lucide sur leurs activités et envisager enfin l’éco-responsabilité. Une telle initiative de la Chine, aide aussi le consommateur à se faire son avis sur la production de son vêtement et à faire pression envers les grandes marques pour qu’elles changent leur manière de faire.

Une visée éco-responsable

Dans le but d’agir contre la pollution du secteur de la mode, le Global Fashion Agenda (organisation à visée éco-responsable dans le secteur du textile) a lancé un appel à plusieurs marques. 64 grandes entreprises de la mode ont accepté de signer un accord avec le GFA pour améliorer la production des vêtements. Ils se doivent d’être davantage durables et recyclés au mieux pour impacter le moins possible l’environnement. Le GFA a instauré de nombreuses recommandations pour conduire les marques à une pratique éco-responsable. La stratégie à mettre en place concerne quatre grands axes : un système circulaire, collecter les vêtements usagés et invendus, les vendre ou les donner et en dernier, augmenter la production de vêtement issu du recyclage. La conception circulaire vise à créer un système créant très peu de déchets et ayant peu d’impacts sur l’environnement.

Répondre aux attentes du GFA

Pour répondre aux attentes du GFA, H&M a déclaré s’engager pour collecter plus de 25 000 vêtements usagés par an. Quant au groupe Inditex, il souhaite investir dans des postes de designers pour envisager la création de vêtements avec une conception circulaire. Les grandes entreprises prennent un tournant décisif pour redorer l’image de leur marque et de leurs produits. Dans une époque où la conception préoccupe le consommateur, l’éco-responsabilité devient un critère capital à prendre en compte par les marques. Elles restent souvent soumises à une cadence de production élevée pour produire toujours plus dans le but de garder leur rythme d’une collection toutes les deux semaines engendrant des pratiques dégradantes. Le GFA propose la solution de créer des vêtements à base de fibres recyclées évitant de générer toujours plus de polyester et de vêtements traités à base de produits chimiques.

Dans l’accord signé avec l’organisme, chaque marque s’est engagée à respecter des objectifs clairs, à accomplir d’ici 2020. Pour le groupe Kering (détenteur de Dior, Balenciaga et Gucci) il s’agit d’envisager une revalorisation des matériaux employés dans la production. Le groupe a déjà fait un pas dans une démarche éco-responsable grâce à l’arrêt de la fourrure dans la fabrication de ses vêtements.

Pour Veja ?

Pour Veja, une marque française de baskets le pas a déjà été franchi, elle a choisi de reconsidérer sa production, l’utilisation du coton bio et du caoutchouc sauvage d’Amazonie favorise une politique éco-responsable. La basket produite au Brésil et suivie directement par les équipes françaises s’attache à des normes plus respectueuses de l’environnement. Elle coûte environ sept fois plus cher contrairement aux autres baskets confectionnées en Chine, mais l’argument éco-responsable valorise la marque. Elle a dû faire face pour réaliser cet enjeu à des sacrifices et repenser son organisation.

En janvier 2020, Global Fashion Agenda, qui mène plusieurs initiatives en faveur de la protection de l’environnement depuis 2009, a accueilli trois nouveaux partenaires associés. Il s’agit de Zalando, Tal Apparel et VF Corporation. Elles ont rejoint les partenaires associés actuels qui sont Allbirds, Crystal International, Erdos Group, Everlane, G-Star Raw, Ganni, Outland Denim et Selfridges Group.

Dans un communiqué, David Schneider, co-PDG de Zalando a transmis son intention « La vision de Zalando en matière de développement durable est d’être une plateforme de mode durable avec un impact net positif pour les personnes et la planète. Cela signifie que nous devons constamment améliorer notre propre entreprise et faciliter l’identification et l’achat de mode plus durable par les clients. Nous collaborons avec des partenaires solides pour faire face aux problèmes fondamentaux de durabilité de notre industrie et façonner un avenir plus durable pour la mode. C’est pourquoi nous sommes heureux d’avoir Global Fashion Agenda à nos côtés en tant que partenaire clé et nous pensons que nous pouvons faire la différence ensemble ».

Se remettre en question

Les grands groupes du textile doivent se remettre en question et être mis en garde par des organisations comme le GFA pour envisager d’autres pratiques respectueuses de l’environnement. Par ailleurs, la mode éco-responsable retient l’adhésion des nouvelles générations et deviendra le credo des générations suivantes.  Améliorer son image et développer une entreprise passent par de nouveaux critères car les enjeux qui se profilent à l’horizon se situent aussi bien au cœur de la croissance que de la protection de la planète et de ses habitants.

Vestiaire Collective s’associe à la marque danoise Ganni

 Vestiaire Collective, leader mondial de la vente de seconde-main, vient de signer un partenariat avec la marque danoise Ganni pour mettre en exergue ses stocks de pièces de seconde main et vintage.

Baptisée « Old + New = Now », l’opération dévoile une série de vidéos présentant modèles, artistes et décoratrices danoises en vogue réunies sous le hashtag de #GANNIGIRLS, partageant leurs conseils sur les meilleures manières d’intégrer la mode circulaire à son vestiaire ou de distiller les bonnes pratiques mode écoresponsables.


Engagée depuis 2019 sur l’up-cycling autour de la plateforme GANNI Repeat qui permet aux adeptes de la marque de louer des pièces archives et vintage, et depuis 2020 autour de la charte écoresponsable « Gameplan » (qui souhaite atteindre une série d’objectifs écoresponsables dans les 3 prochaines années ndlr), la marque fondée par Ditte et Nicolaj Reffstrup à Copenhague, affirme donc son ancrage dans l’économie circulaire.

La marque, qui fête ses 21 ans cette année, connaît depuis quelques années une accélération de son développement et est notamment présente dans 35 pays à travers 600 revendeurs et 27 magasins. 

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