Êtes-vous trop vieux pour entreprendre ?

Y a-t-il vraiment un âge pour entreprendre ? L’expérience est-elle un atout ? Existe-t-il d’autres critères qui font qu’un senior a raison de se lancer ?

Créer sa propre entreprise est l’un des nombreux moyens de se retrouver financièrement autonome. Il s’agit également d’une situation qui offre une liberté dont on peut se servir pour vaquer à d’autres occupations importantes. À la base, le fait d’entreprendre relève d’une envie d’autonomie, et c’est pourquoi il serait absurde de lui accoler un âge limite.

Les  idées reçues sur le fait qu’il vaut mieux avoir moins de 50 ans pour se lancer dans l’entrepreneuriat, font partie de ce qui alimentent  la peur. L’Adie  accompagne les entrepreneurs afin que ces idées reçues ne deviennent plus un obstacle. Elle a mené une étude réalisée par l’Institut Think auprès de 1 020 Français âgés de 45 à 69 ans qui nous donne les clefs pour redonner de l’espoir aux « seniors » de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.

Senior, moi ? Mais je suis dans la force de l’âge

91% des interrogés  considèrent qu’être considérés comme seniors à partir de 45 ans,  va à l’encontre de la prolongation de la prolongation de la durée du travail.

78% se sentent encore tout à fait prêts à vivre une seconde jeunesse professionnelle !

Selon l’étude : « La force de l’âge confère aux seniors la confiance dans leur capacité à entreprendre. Avec le sentiment de ne plus rien avoir à prouver (66%) et d’avoir plus d’expérience (51%), les seniors estiment également être dotés des principales qualités professionnelles pour entreprendre comme la capacité de travail (51%), les compétences issues de leur expérience (43%) et la persévérance (28%). Même si le poids de l’âge n’est pas éludé par près de la moitié des personnes interrogées, ils refusent pour autant d’y voir un critère bloquant pour 71% des sondés. »

60 ans est « le nouveau 45 ans »

Si les séniors sont globalement confiants et ouverts vis à vis de l’entrepreneuriat et sont bien conscients de leurs atouts, à partir de 60 ans, l’âge est plus fortement ressenti comme un frein.

Selon l’âge, la nature des freins n’est pas la même. « Si les quadra et les quinqua sont surtout freinés par le risque financier que représente l’aventure entrepreneuriale, les plus de 60 ans, quant à eux évoquent plutôt un manque d’énergie et l’approche de la retraite, même s’il sont quand même 1/3 à déclarer qu’ils se sentent capables d’entreprendre. »

Le manque d’argent, le principal frein

Pour l’ensemble des seniors, toutes tranches d’âges confondues, le principal frein (33%) à l’entrepreneuriat est le manque d’argent.

Se poser la question d’entreprendre sur le tard

Pour les jeunes entrepreneurs, le souci de vouloir posséder et diriger sa propre entreprise part d’une volonté de se différencier des autres. Il s’agit ici d’une volonté de créer quelque chose de nouveau. Cette fougue remarquée chez les plus jeunes pousse le plus souvent les personnes au-delà de 40 ans à se poser la question s’ils ne sont pas trop vieux pour créer une entreprise. Une inquiétude justifiée par le fait que les personnes plus âgées ont plutôt pour objectif de préparer l’avenir de leur famille, et sans doute par l’image de dynamisme, de contrainte et de fatigue véhiculée par l’entrepreneuriat.

L’âge ne compte pas toujours

Mais il n’y a pas d’âge approprié pour entreprendre. De nombreux entrepreneurs du monde contemporain se sont lancés après avoir franchi la barre de la quarantaine, de la cinquantaine, voire de la soixantaine. On peut entreprendre à tout âge et dans tous les domaines. Le romancier Marcel Proust, a réussi à sortir son premier livre à 42 ans après de nombreux échecs. Même s’il ne s’agit pas d’entrepreneuriat à proprement parler, cet exemple prouve à quel point il ne faut pas se formaliser et considérer qu’à un certain âge, vous ne pouvez plus innover. C’est tout simplement faux !

L’expérience comme un atout

Au contraire, lorsqu’on a passé le cap des 40 ans, les expériences et les acquis permettent de mieux se lancer dans la démarche de création d’entreprise. À cet âge, on a déjà eu à faire face à des difficultés en tout genre. On sait comment réagir dans telle ou telle situation. En plus de cela, on apparaît compétent et expérimenté et l’on a tendance à se faire plutôt confiance, même en face de situations compliquées. Par ailleurs, des études ont montré que les personnes les plus motivées à entreprendre sont celles âgées de 25 à 35 ans ainsi que la tranche d’âge 45-55 ans. Qu’on se le dise !

Capitaliser sur le réseau

Une personne dite « senior » (35 ans et plus) possède toutes les raisons de se lancer en entrepreneuriat. Pour réussir sur le tard, il faut avant tout se forcer à faire des rencontres car elles pourraient être déterminantes. N’hésitez pas par exemple à rencontrer des personnes qui comme vous hésitent à se lancer pour une raison d’âge trop élevé. Capitaliser sur ses expériences, son réseau et ses compétences sont les bases pour réussir sur le tard.

Ainsi, la Française Muriel Gerlach, 49 ans, a créé son entreprise Bio Creative dans le domaine écologique, qu’elle maîtrisait depuis de nombreuses années. Après un licenciement inattendu, elle a su se relancer grâce à ses compétences.

À partir de 35 ans jusqu’à 50 ans, vous êtes donc dans la tranche d’âge propice pour entreprendre, car vos compétences jouent clairement en votre faveur. Entreprendre après 35 ans est une façon de mettre en avant toutes les compétences et aptitudes acquises afin de créer une entreprise dans un secteur que vous connaissez bien. Lancez-vous !

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