Se développer sur les micro-marchés : une fausse bonne idée ?

Avec la saturation de nombreux marchés et la concurrence accrue qui y règnent, beaucoup de dirigeants sont tentés d’investir les micro-marchés où le nombre d’entreprises positionnées est moindre. Qu’est-ce qu’un micro-marché ? Quels en sont les avantages ? Même s’il apparaît séduisant de s’y aventurer, quels sont aussi les risques encourus ?

Les micro-marchés

Comme l’indique son nom, un micro-marché, également appelé marché de niche, est un créneau d’activité de petite taille, qui compte souvent peu de clients et d’entreprises intervenantes. La production y est moindre car la clientèle est en effet limitée ; l’offre répond dans ce cas à une demande ou un besoin bien particulier d’un certain type de consommateurs.

Ceux-ci peuvent également être des marchés porteurs, c’est-à-dire amenés à se développer demain de façon considérable pour devenir des marchés de masse, comme ce fut le cas pour les cosmétiques bios, l’alimentation halal ou encore l’achat-revente de produits d’occasion par exemple. A l’inverse, il peut aussi s’agir de secteurs d’ampleur qui s’amoindrissent et tombent en déclin avec le temps. Ce fut notamment le cas pour l’entreprise Kodak avec l’arrivée des appareils photos numériques. Enfin, les marchés peuvent subir des effets cycliques, comme les disques vinyles par exemple qui sont tombés en désuétude pour redevenir un produit à la mode ces dernières années.

Ces créneaux d’activité peuvent concerner tous les secteurs et sont souvent issus d’un travail de segmentation et d’analyse des marchés déjà existants et de taille plus importante, plutôt que de réelles innovations. Ils attirent principalement les petites et moyennes entreprises, les plus grosses préférant les délaisser au profit des produits et services à plus forte croissance. En France, on distingue aujourd’hui les marchés des tests ADN pour les animaux, des mini-éoliennes pour la clientèle des particuliers ou de génie végétal par exemple.

Pourquoi investir les micro-marchés

Le faible nombre d’intervenants est le principal critère de décision poussant les entreprises à s’aventurer sur les marchés de niche. La pression concurrentielle qui y est moindre offre en effet plusieurs avantages que les marchés de masse ne procurent pas. D’une part, la rentabilité des entreprises y est plus forte car en situation de quasi-monopole, elles sont plus libres de fixer leur prix et donc leurs niveaux de marges, et le plus faible nombre de clients impliquent aussi qu’elles peuvent déterminer des budgets de communication ou de recherche et développement moins importants. D’autre part, cette clientèle justement est plus fidèle car les entreprises ont entre autre mieux identifié leur profil et leurs besoins. La situation de ces organisations est donc généralement plus stable, et notamment en période de crise économique.

Les risques à connaître avant d’investir les micro- marchés

Si les marchés de niche représentent donc une belle opportunité pour les entreprises, certains inconvénients doivent cependant être pris en compte avant de s’y lancer, et l’étude de marché révèle alors toute son importance. En effet, celle-ci permet d’une part d’analyser le comportement des concurrents qui peuvent exercer de fortes pressions à l’entrée d’un nouvel arrivant, comme c’est souvent le cas. D’autre part, elle met en évidence les moyens financiers et autres besoins en investissement nécessaires pour démarrer l’activité, qui peuvent s’avérer extrêmement importants et très risqués. Ces deux critères peuvent donc décourager l’entrepreneur dans son projet, mais un troisième facteur peut aussi l’influencer dans sa décision. Le nombre de clients étant moins important, la perte de même un seul d’entre eux est dangereux et peut conduire à la mort de l’entreprise. Enfin, à moins que ces marchés s’avèrent porteurs, les perspectives de développement et de croissance y sont restreintes.

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