Interview de Cyril Paglino, ancien champion de break dance, ancienne star de l’émission Secret Story… et surtout serial entrepreneur à succès qui vient de vendre son entreprise, Wizee.
Votre parcours est assez atypique pour un entrepreneur ?
Oui, sur mon CV aucune expérience ne semble en lien l’une avec l’autre. Et pourtant, toutes mes « vies » précédentes m’ont apporté des choses qui me servent concrètement aujourd’hui dans ma vie entrepreneuriale, que ce soit au niveau du mental ou de mon réseau. Malgré tout, je pense que j’ai toujours eu cette envie d’entreprendre, ce besoin de liberté, de création, de dépassement de moi…
Vous avez donc fait vos premières armes en tant que champion de break dance ?
C’est bien ça. Lorsque j’étais adolescent, le break dance a été une vraie révélation pour moi. Je m’y suis engagé avec passion et j’ai enchaîné les récompenses. J’ai gagné plusieurs fois de suite les tournois de France et d’Europe avec mon équipe et j’ai fait le tour du monde pour participer à des concours ou des représentations. En 2007, après une carrière déjà bien chargée et un corps qui commençait à en subir les effets, j’ai décidé de mettre un terme à ma carrière de danseur. Je suis alors rentré à Paris avec la volonté de me lancer dans l’entrepreneuriat.
Puis cela a été l’aventure Secret Story… Comment l’avez-vous vécue ?
à mon retour à Paris, j’ai rapidement reçu un message de la société de production Endemol sur mon compte Myspace. Elle me proposait selon ses termes de faire de la « figuration dans une maison » pour un salaire tout à fait honorable ! Ayant vécu les années précédentes aux quatre coins du monde, je n’avais pas suivi le déchainement médiatique provoqué par l’émission Secret Story. J’ai pensé donc avoir à faire à un bon plan qui allait me permettre de bien gagner ma vie pendant 2 mois, tout en étant oublié par le public quelques jours après ma sortie. Or, les choses ne se sont pas exactement passées comme je l’avais prévu… L’émission a fait un carton et la célébrité m’a suivi à mon retour dans la « vraie vie ». Mais le quotidien de V.I.P ne m’attirait pas. Ce que je voulais, moi, c’était créer mon entreprise.
Alors vous avez enchaîné avec une première expérience entrepreneuriale ?
Trois mois après la fin de l’émission, j’ai créé ma première entreprise, le site de rencontres Nid2Love. L’argent gagné lors de l’émission m’a permis de vivre alors que je me démenais pour faire décoller mon entreprise. La téléréalité peut être un bon moyen de financer l’entrepreneuriat ! Au bout d’un an, j’ai finalement décidé de mettre fin à cette entreprise qui ne fonctionnait pas. Une première expérience soldée par un échec, mais qui m’a permis d’apprendre mon nouveau métier d’entrepreneur dans le monde du digital.
Vous avez fait ensuite un petit retour dans la vie de salarié. Pourquoi ?
Je ne suis pas resté longtemps au chômage. Le groupe Lagardère m’a appelé pour me proposer un poste au sein de la rédaction du site de Première. Je ne pouvais pas refuser une telle offre ! Ma troisième carrière, celle de journaliste, a alors démarré. Pendant un an et demi, j’ai profité d’être immergé dans le monde du web pour parfaire mon apprentissage du digital. En parallèle, je potassais des livres sur l’entrepreneuriat, le marketing… De même, je me rendais à de nombreuses conférences sur l’entrepreneuriat. J’étais déterminé à combler toutes mes lacunes pour réussir ma prochaine création d’entreprise. Car, malgré cet écart dans la vie salariale, je ne m’étais pas détourné de ma passion pour l’entrepreneuriat.
C’est à ce moment là que vous avez créé Wizee ?
Oui, je n’ai pas été long à me lancer de nouveau dans la création d’entreprise. J’ai monté Wizee, une régie publicitaire digitale, avec un ami dès 2010. L’entreprise aide à la fois les célébrités à gérer leur communication sur Internet et les marques à nouer des contrats avec des stars. Bénéficiant du réseau dans le showbiz que j’avais eu l’occasion de me créer au cours de ma carrière de danseur, puis en étant convié à de nombreuses soirées très « selects » par la suite, ma start-up a pu décoller vite et devenir rapidement rentable. Nous avons fait en 2012 une levée de fonds de 300 000 € auprès de business angels prestigieux tels qu’Oleg Tscheltzoff de Fotolia ou Simon Istolainen de Mymajorcompany pour accélérer notre développement.
Vous êtes vous-même également business angel ?
En effet, je m’investis dans plusieurs autres projets dans les secteurs du digital et du « food » en tant qu’investisseur. Je n’apporte pas des sommes très élevées, mais je suis présent pour conseiller les entrepreneurs que je soutiens et leur faire bénéficier de mon réseau. Je m’apprête d’ailleurs à investir dans une start-up d’un secteur que je ne connais pas du tout mais qui me passionne, la robotique.
Vous avez récemment vendu Wizee, racontez-nous.
Oui tout à fait, nous avons vendu Wizee à l’agence de publicité Change, qui va pouvoir porter l’entreprise à un nouveau niveau de développement. Cette vente me permet de vivre une nouvelle fois l’expérience du salariat, au sein de l’agence Change que j’ai intégrée. Cette expérience va me permettre de me plonger au sein d’une structure plus importante et de perfectionner ainsi mes compétences en management.
…avant de créer une nouvelle entreprise ?
Oui, je sais que ma passion pour l’entrepreneuriat me rattrapera bientôt ! Je suis déjà en train de réfléchir au prochain challenge, la création d’une nouvelle entreprise, d’ici deux ans sûrement. Le projet est déjà à l’étude, l’associé est trouvé, mais top secret sur le reste ! Seule information que je peux vous donner : ça va cartonner !
Au final, que vous ont apporté vos expériences précédentes ?
Ma carrière sportive de haut niveau m’a donné une aptitude à l’effort intense et répété, ainsi que le goût pour la compétition, deux qualités nécessaires je pense pour mener une entreprise à la réussite. J’ai gardé cette envie de tout donner pour être le meilleur, même si cela demande de faire des sacrifices. J’ai conservé de mes précédentes « carrières » également un bon réseau de célébrités qui m’a permis de faire grandir rapidement mon activité. Et mon passage par la téléréalité ne m’a pas « grillé » dans le monde entrepreneurial, loin de là.