Comment attirer les médias quand on est entrepreneur : l’art de devenir une histoire qui compte

Il existe deux catégories d’entrepreneurs : ceux qui attendent qu’un journaliste les appelle… et ceux qui créent les conditions pour qu’on parle d’eux. Mais, dans un monde où chaque seconde amène un nouveau projet, une nouvelle start-up ou une annonce qui se bat pour un peu d’attention, attirer les médias n’est plus une question de chance. C’est une stratégie. Et souvent, une histoire bien racontée.

Un journaliste ne cherche pas une entreprise… mais un angle

C’est la première chose que les entrepreneurs oublient souvent. Les médias ne veulent pas “présenter une marque” : ils veulent raconter quelque chose qui touche, surprend ou éclaire.

Quand un journaliste ouvre ses mails, il ne lit pas des dizaines de entreprises… il lit des histoires. Et les histoires qui retiennent son attention ont trois ingrédients simples :

  1. Un enjeu clair : Pourquoi cette info est importante maintenant ?
  2. Une dimension humaine : Qui se cache derrière ce projet ?
  3. Un impact réel : Qu’est-ce qui change pour les clients, la ville, le secteur ?

Les entrepreneurs qui comprennent ça cessent de “communiquer” pour commencer à “raconter”.

Trouver son histoire : l’exercice que peu d’entrepreneurs font

Beaucoup pensent n’avoir “rien d’exceptionnel” à raconter. Pourtant, les médias sont remplis d’histoires de gens ordinaires qui ont fait quelque chose différemment.

L’exercice est simple : Demande-toi qu’est-ce qui, dans ton parcours, pourrait toucher quelqu’un qui ne te connaît pas ?

Peut-être :

  • tu as lancé ton entreprise après avoir remarqué un problème réel dans ton quotidien ;
  • tu as créé une solution que personne n’avait imaginée ;
  • tu as traversé un obstacle qui donne du courage aux autres ;
  • tu as observé une tendance que les médias ne voient pas encore ;
  • tu apportes une innovation simple mais essentielle dans ton secteur.

En bref : ce qui te semble “normal” peut être, pour un journaliste, le début d’un sujet.

Le moment parfait pour attirer l’attention

Tu peux avoir la meilleure histoire du monde, mais si elle arrive au mauvais moment, elle passe inaperçue.

Les médias réagissent fortement à trois types de timing :

1. L’actualité chaude (“hot news”)

Une nouvelle réglementation, un changement de comportement, une tendance émergente…
Si ton activité apporte un éclairage sur un sujet dont on parle déjà, tu deviens immédiatement utile aux journalistes.

2. Un jalon concret dans ton entreprise

  • Un lancement
  • Un partenariat
  • Un chiffre marquant
  • Une innovation
  • Une étape franchie (ex : 1 000 clients)

Les médias aiment les faits. Pas les promesses.

3. Les temps forts du calendrier

Noël, rentrée, été, inflation, examens, périodes de consommation… Les médias cherchent toujours des expertises reliées à l’actualité du moment. Si ton histoire s’inscrit dans un rythme que tout le monde connaît, elle devient plus facile à publier.

Le communiqué qui ne finit pas dans la corbeille

Le piège classique : des communiqués trop longs, trop commerciaux, trop centrés sur soi. Un bon communiqué ressemble davantage à un petit article qu’à une publicité.

Il répond clairement à :

  • Quoi ?
  • Pourquoi maintenant ?
  • Pourquoi c’est important ?
  • Pour qui ?

Et surtout : il doit tenir en une page.

Le ton doit être simple, factuel, humain. En lisant ton mail, le journaliste doit penser :
“C’est clair, c’est utile, ça m’aide à raconter quelque chose.”

La relation avec les journalistes : la vraie clé

Attirer les médias ne se fait pas en un mail, ni en un jour. C’est une relation qui se construit, comme n’importe quel partenariat.

Quelques règles qui changent tout :

  • Ne jamais envoyer le même message à tout le monde : personnalise 2 phrases.
  • Comprendre la ligne éditoriale : on ne propose pas la même info à un média économique et à un média lifestyle.
  • Donner avant de demander : parfois, partager une analyse, une tendance, un chiffre suffit à créer un lien.
  • Être réactif : une demande journalistique a souvent une durée de vie de quelques heures.
  • Rester disponible : un journaliste se souvient toujours d’un expert fiable et joignable.

Les entrepreneurs qui s’en sortent le mieux ne sont pas ceux qui ont “la meilleure communication”, mais ceux qui se révèlent utiles aux journalistes.

La présence en ligne : la vitrine qui rassure

Avant de parler de toi, un journaliste va te chercher.

Il veut vérifier :

  • ton sérieux
  • ton expertise
  • ton activité réelle
  • ta cohérence

Un site clair, une page “À propos” humaine, et une présence simple mais régulière sur les réseaux suffisent souvent à crédibiliser ta démarche médiatique. Pas besoin d’être viral : il faut être cohérent.

L’erreur fatale : attendre de “mériter” l’attention

Beaucoup d’entrepreneurs pensent qu’ils seront prêts un jour, quand l’entreprise sera “assez solide”.
La vérité : les médias parlent souvent avant que l’entreprise soit grande. C’est même ce qui les aide à le devenir. Si tu attends le moment parfait, tu risques surtout qu’il n’arrive jamais.

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