Wonderbox, le « réalisateur de rêves »

Leader sur le marché des coffrets cadeaux et de la vente d’activités de loisirs, Wonderbox poursuit sa croissance en France comme à l’international. Son leitmotiv : vivre une aventure. Immersion dans l’entreprise qui a le pouvoir de faire d’un rêve, une réalité.

« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. »

La citation d’Antoine de Saint-Exupéry inscrite au milieu de montgolfières sur l’une des portes des locaux reflète l’esprit de Wonderbox. Quartier Saint-Lambert, dans le 15ème arrondissement de la Capitale, un immeuble de 2 500 m², répartis sur cinq étages, abrite les 180 salariés de l’entreprise. Spécialisé dans les coffrets cadeaux et la vente d’activités de loisirs sur internet, le service de W Group « permet d’offrir simplement des expériences », explique sa cofondatrice, Bertile Burel. Elle poursuit : « Il consiste à acheter un coffret dans lequel se trouve un chèque-cadeau valable pour une expérience [pour laquelle le choix de la date revient au bénéficiaire, ndlr] ainsi qu’un livret présentant l’activité. » Si le best-seller reste « Nuit Insolite » avec la possibilité de dormir dans une maison d’hôtes, une yourte, une cabane suspendue dans les arbres ou même un tipi, le choix des activités comme des lieux reste large. Du week-end en amoureux, au repas gastronomique et à la thalasso, en passant par le saut en parachute, il est possible de choisir parmi plus de 65 000 activités.

Un voyage de noces autour du monde…

C’est en revenant de leur voyage de noces que Bertile Burel et James Blouzard ont l’idée de Wonderbox. En pleine période de Noël, alors qu’ils rentrent d’un tour du monde, les deux globe-trotteurs se rendent dans les grands magasins afin d’offrir des cadeaux à leurs proches. « Nous venions de passer six mois avec un short, un tee-shirt et des baskets, et nous n’avions jamais été aussi heureux avec si peu. Nous ne voulions pas acheter un parfum ou une simple cravate, mais partager ce que nous venions de vivre », raconte la cofondatrice de Wonderbox. Ils se mettent alors en quête de trouver des expériences de vie telles qu’une randonnée à cheval en Mongolie ou faire du surf à Hawaï… Mais la tâche se révèle fastidieuse. « Pour un simple massage, il fallait trouver nous-mêmes le masseur et prendre rendez-vous avec lui », explique-t-elle. De là, le concept de Wonderbox germe dans la tête du couple d’aventuriers. En janvier 2004, ils fondent l’entreprise et, au mois de décembre suivant, ils lancent leur site internet avec leurs deux premiers produits : Adrénaline et Turbo, qui permettaient d’avoir accès à une vingtaine d’activités sportives en France comme du rafting, du pilotage de voitures de course ou encore du saut à l’élastique.

Vivre une aventure.

Au rez-de-chaussée, les locaux donnent sur un grand espace de vie lumineux, où trônent quelques petits canapés et fauteuils. Un présentoir affiche fièrement des dizaines de coffrets de la marque. Si les murs restent blancs, des poteaux peints en bleu (pour « séjour & weekend »), rouge (« restaurant & gastronomie »), rose (« beauté & bien-être »), orange (« sport & aventure ») et vert (« multi-thèmes »), selon les étages, rappellent le code couleur des activités de Wonderbox. Actuellement leader sur son marché, le service puise sa force dans sa culture d’entreprise, si l’on en croit sa cofondatrice : « Mon mari et moi avons créé Wonderbox pour partager certaines expériences vécues et émotions ressenties car cela a du sens. Et, dans nos recrutements, nous sélectionnons des profils qui détiennent cette même envie et qui perçoivent l’entreprise comme une aventure. ». Un programme interne « Testeur de rêves » permet à chaque salarié d’expérimenter, une fois par an, l’une des activités contenues dans les coffrets, avec des crédits allant jusqu’à 500 euros (ils bénéficient également de 30 % de réduction sur l’ensemble des box, ndlr). L’idée demeure qu’ils fournissent, à la fin de ladite activité et en tant que « client mystère », un compte rendu sur la qualité de la prestation délivrée par le partenaire. « Nous ne faisons pas que commercialiser les expériences, nous les vivons ! », s’exclame Bertile Burel, avant de poursuivre : « Automatiquement, lorsqu’on fait quelque chose avec le cœur, que l’on vend un produit ou service que l’on apprécie et que l’on a envie d’offrir, ça cartonne. »

« Faire avec ce qu’on a ».

À chaque étage des bureaux, l’agencement est identique. Une porte décorée d’une image représentant l’une des activités de la marque, sur laquelle est inscrite une citation, ouvre sur un open-space. Seules quelques pièces, vitrées, sont fermées. Un baby-foot, des jeux de société et un écran plat, mais aussi une cuisine à l’américaine dotée de grandes tables, sont prévus pour les temps libres des salariés. Et, plusieurs fois par semaine, des corbeilles de fruits et même des « food trucks » (« camions de nourriture », en français, qui sont disposés dans la cour de l’immeuble, ndlr) leur sont proposés. Des photos de salariés placardées au mur, des affiches illustrant les activités contenues dans les coffrets Wonderbox et même des citations inspirantes, décorent les cinq étages des locaux. Avant d’être rentable grâce à l’achat d’expériences, à la vente de coffrets ainsi qu’à un modèle de réservation inspiré de celui des agences de voyage, la question du financement s’est posée. Au départ, lever des fonds n’a pourtant pas constitué une priorité pour Bertile Burel et James Blouzard. « Nous nous sommes aperçu que lever de l’argent représente un vrai défi. Cela prend un temps fou et n’aurait pas nécessairement servi notre business », lance la cofondatrice. Un peu de « love money », à laquelle s’ajoutent leurs propres réserves personnelles (soit près de 6 000 euros, ndlr), suffisent à lancer l’activité. « Nous avons adopté la stratégie de faire avec ce qu’on a. Nous avons travaillé à fond et dépensé peu pour générer le plus rapidement possible du chiffre d’affaires », poursuit-elle. Mais au bout de cinq années d’existence, la donne change : « Avec la crise, nous nous sommes finalement dit qu’il fallait lever tant qu’on le pouvait. Et c’est ce qu’on a fait. » Grâce à un tour de table estimé aux alentours des 3,9 millions d’euros en 2009, Wonderbox entre dans une phase d’hypercroissance. Neuf ans plus tard, le chiffre d’affaires du groupe (qui se compose de la marque de coffrets cadeaux belge, Vivabox, rachetée en 2015, du leader néerlandais des coffrets cadeaux, Gift for you, racheté en 2017, du spécialiste des bons plans week-end, Wonder Weekend et, récemment, du n°2 du coffret cadeau au Portugal, Lifecooler, ndlr) avoisine les 220 millions d’euros.

Un lancement à l’international… difficile.

Présent à la fois en France, Espagne, Italie, Suisse, Belgique, Hollande et, récemment, au Portugal, l’internationalisation a posé quelques problèmes au démarrage de l’activité. « Nous revenions d’un tour du monde et, après avoir traversé tous ces pays, il nous semblait évident de faire un lancement mondial », dévoile Bertile Burel. En 2006, les deux associés ouvrent, simultanément, Paris et New York. Mais voilà, tout ne se passe pas comme prévu. « Si c’était si facile, tout le monde ferait des lancements internationaux », ironise la cofondatrice. « Nous n’étions que deux et le décalage horaire nécessitait d’être opérationnels 24h / 24. Au bout de deux ans, épuisés, nous avons préféré nous recentrer, dans un premier temps, sur le marché français. »

La « Wonder attitude ».

« N’aie pas peur de l’échec », « Crée l’effet Waouh dans ce que tu fais », « Sois créatif, think out of the box », « Joue-la collectif et entraîne les autres »… Autant de commandements inscrits dans la « Wonder Attitude ». Chez Wonderbox, les salariés n’ont pas tant d’obligations sur le plan horaires, mais plutôt au niveau des objectifs. « Nous sommes basés sur le résultat et n’imposons pas de contraintes particulières », lance Bertile Burel. Elle confie : « Chacun détient une partie variable dans son salaire, du commercial à la personne à l’accueil. Le n+1 décide du pourcentage à attribuer selon le travail effectué et fixe des objectifs trimestriels. » D’un autre côté, Wonderbox, c’est aussi « convivial et sympathique » avec une « ambiance à la Google », comme le décrivent plusieurs de ses collaborateurs autour du distributeur de boissons fraîches et snacking. « Nous ne manageons pas des salariés mais des êtres humains qui passent pas mal du temps de leur vie au travail », lance la cofondatrice. Prendre en compte les personnes dans leur ensemble, une partie de leur vie privée inclue, c’est là l’une des valeurs de l’entreprise, d’après Bertile Burel : « Un individu heureux professionnellement donnera le meilleur de lui-même. »

Une ambiance festive !

« Célèbre tes victoires. » Un crédo qui fait, lui aussi, partie de la culture de Wonderbox. « Chaque signature de gros contrat ou même une simple bonne nouvelle est une occasion de déboucher le champagne ! », lance avec enthousiasme la cofondatrice. Célébrer confère, selon elle, la force et l’envie de repartir de plus belle. Sans doute l’une des raisons pour laquelle les membres de l’entreprise s’adonnent, régulièrement, à la fête. Regarder des matchs de foot, se réunir autour d’un sapin lors de la période de Noël et s’offrir des cadeaux, aménager un parking en aire de jeux, organiser une grande soirée annuelle avec les collaborateurs implantés dans d’autres pays jusqu’à 5 heures du matin… « Nous pensons que, dans la vie, on ne progresse que si l’on célèbre nos victoires. » Dans les bureaux situés à Paris, des activités de team building (accrobranche, courses de voitures, kayak…), du running avec un coach, des paris sportifs, des cours d’œnologie mais également des massages sont mis en place pour le bien-être des salariés. « L’entrepreneuriat peut, certes, être difficile à certains moments. Il faut savoir dépasser ses peurs, mais lorsque cela fonctionne, c’est génial. C’est la jonction entre la vie sauvage et le développement économique de la France », lance Bertile Burel, avant de conclure : « Il n’y a pas meilleur job en matière de liberté. Entreprendre demeure une belle aventure. »

Les grandes valeurs de l’entreprise

  1. Aventure. Nous faisons vivre des aventures uniques aux gens. Un certain nombre de nos salariés sont de grands voyageurs et proviennent, parfois même, de différents pays. Wonderbox, c’est à la fois aimer l’aventure, voir la vie comme une aventure, mais aussi percevoir l’entreprise comme une aventure.
  2. Dépassement de soi. Nous laissons les salariés extrêmement autonomes mais, en contrepartie, nous voulons qu’ils s’investissent pleinement dans l’entreprise. S’ils ne sont pas challengés, il n’y a aucun intérêt. Ce qu’on veut, c’est grandir avec eux, d’où notre croissance.
  3. Innovation. Nous avons pitché entre nous, et avons finalement opté pour « ADN », même si le « N » d’ « innovation » ne constitue pas la première lettre (rires). L’innovation renvoie au fait de se poser la question de savoir ce que nous pourrions faire de différent pour nous améliorer et aller encore plus loin.
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