Les prêts d’honneur, une solution pas limitée à un effet de levier

Les prêts d’honneur font fureur parmi les dispositifs de financement à la création ou à la reprise d’entreprise. Il faut dire qu’ils ont pour but de renforcer les apports personnels du créateur / repreneur d’entreprise. Seule contrainte réelle et pas la moindre : ils vont de pair avec un financement bancaire.

Un produit qui a pour but un effet de levier

Il s’agit avant tout d’un prêt personnel accordé au créateur ou repreneur d’entreprise en tant que personne physique pour un montant allant de 2 000 € à 90 000 € en fonction de l’établissement prêteur. Comme il est personnel, c’est à vous de rembourser le prêt car les fonds vous sont prêtés à vous. Il est ensuite apporté au compte courant de la société. Celle-ci rembourse en général les fondateurs au même rythme que les échéances. On parle d’effet de levier car le fait d’augmenter votre apport augmente la capacité d’emprunt de l’entreprise. Il est généralement estimé que pour 1 euro en prêt d’honneur, le banquier en accorde 7.

Le prêt d’honneur, à quoi ça sert ?

Si le créateur n’a pas emprunté avant sa création d’entreprise de l’argent à la banque, il disposait peut-être de la capacité à s’endetter notamment s’il était salarié. On peut donc se demander à quoi il sert en dehors de son effet de levier. Déjà, il s’agit d’un prêt accordé à taux zéro et sans garantie ni caution. Bien que vous n’ayez pas de caution et que le nom de « prêt d’honneur » peut prêter à confusion, vous restez tenu de le rembourser, même si le projet prend fin. Sauf en cas d’erreur de gestion, ce n’est pas le cas pour le crédit bancaire et vous pouvez protéger vos biens personnels en cas de faillite si vous avez opté pour une forme juridique qui sépare les deux patrimoines.

Autre avantage par rapport au prêt bancaire qui l’accompagne, il n’est pas dédié à l’achat de matériel par exemple. Il peut donc être utilisé pour la trésorerie de l’entreprise et participe au financement global du projet. Il peut notamment servir à financer le fameux besoin en fonds de roulement (BFR).

Comment l’obtenir ?

C’est un prêt qui est accordé sur dossier. Il n’est donc pas automatiquement donné. Votre demande est examinée par un comité constitué d’experts comptables, de banquiers, de chefs d’entreprises. À la suite de celui-ci, la décision peut vous octroyer entre 2 000 € et 50 000 € et jusqu’à 90 000 € pour les entreprises innovantes. Tous les organismes qui le proposent ne donnent pas les mêmes montants. Ils sont ainsi plus faibles chez France Initiative (9 200 € en moyenne) que chez Réseau Entreprendre (30 000 €). D’autres organismes peuvent intervenir et ils sont considérés comme une aide publique indirecte puisque les associations qui les octroient sont en général alimentées par les structures étatiques tels que la Caisse des Dépôts, Conseils Régionaux, Conseil départementaux, etc.). Prenez en compte que les instructions sont généralement longues et peuvent durer plusieurs mois. Il vous faudra donc vous armer de patience.

ATTENTION À bien utiliser l’accompagnement et le prêt bancaire.
Lorsque vous acceptez un prêt d’honneur, vous vous engagez aussi à avoir un suivi personnalisé qui implique une rencontre tous les 3 mois avec votre tuteur dans l’organisme qui s’avère être également un dispositif d’accompagnement. Enfin faites attention à bien utiliser votre prêt bancaire car les fonds pourraient être retirés par l’organisme s’il s’apercevait que vous n’utilisez pas ce premier.

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