La levée de fonds, une nécessité ?

Contrairement à ce que nombre d’économistes ont pensé les levées de fonds ont toujours le vent en poupe dans cette crise inédite. Les jeunes pousses françaises ont réalisé  en mars 2021, avec 545 millions d’euros levés en capital risque : le retail a récolté 225 millions d’euros, les e-RH 97 millions d’euros et  les biotech 47,7 millions.

Une levée de fonds pour mener au succès 

D’après une étude réalisée par Dell, le passage de la start-up à la scale-up reste difficile pour 78 % des entrepreneurs. Difficultés pour créer son entreprise, manque de capitaux et d’investisseurs, de fonds propres : la vie des dirigeants est jalonnée d’obstacles qu’il faut savoir éviter. Après avoir trouvé un business model compétitif et réussi à s’implanter sur un marché de niche, les professionnels demeurent confrontés à de nombreux défis.

Pérenniser leur croissance et se développer en font partie intégrante. Si aujourd’hui la scale-up emblématique du web, BlaBlaCar, se valorise à plus de 1,6 milliard de dollars avec une implantation dans 22 pays, c’est qu’elle a su asseoir sa position dominante sur le marché. La start-up française spécialisée dans le covoiturage a, pour ce faire, annoncé une levée de fonds record en 2016 de 177 millions d’euros. Et cette « licorne » a réussi le pari de multiplier par 10 son chiffre d’affaires après seulement quatre ans d’existence et un peu plus de 100 millions d’euros de fonds propres. Sollicitée auprès des fonds d’investissement américains Lead Edge Capital et Insight Venture Partners, cette levée a permis une accélération notable de sa croissance. Passant du modèle freemium au premium l’année précédente, cet investissement massif est, pour ainsi dire, venu concrétiser la stratégie économique de la multinationale. 

Une arme économique à double tranchant 

Une levée de fonds ne correspond pas seulement à une simple prise de participation dans le capital d’une entreprise, mais doit également venir compléter une stratégie économique donnée. Avant d’envisager de lever des fonds, un business model se doit d’être scrupuleusement étudié par ses dirigeants. Une potentielle perte d’indépendance peut d’ailleurs en découler. Décidée trop tôt, pour un montant trop important ou tout simplement ne correspondant pas à l’état du marché, la levée de fonds peut se révéler catastrophique.

De nombreuses start-up pourtant prometteuses, à l’instar de l’Usine à Design, Pay By Touch ou WebVan, se sont retrouvées dans cette situation. Dans le premier cas, une levée de fonds de 5,4 millions d’euros à peine six mois après la création de l’entreprise a eu raison de son succès. Positionnée sur un marché porteur des technologies digitales, Pay By Touch a, quant à lui, connu un échec retentissant à cause d’une gestion calamiteuse de son dirigeant. Enfin, avec une levée d’un montant astronomique de 800 millions de dollars, WebVan a rapidement fait faillite en multipliant les investissements hasardeux. 

Investisseurs et sources de financement 

L’ouverture du capital à des investisseurs externes se doit d’être mûrement réfléchie du côté des dirigeants de start-up. Si lever des fonds demeure un moyen optimal pour valoriser une start-up et exploiter l’ensemble de son potentiel en France ou à l’étranger, encore faut-il savoir s’entourer des bons associés. Détenir une vision à long terme sur l’entreprise constitue une étape cruciale, mais également se doter d’un business plan rigoureux doit accompagner une première levée de fonds. De même, le choix des investisseurs reste capital et varie selon son secteur d’activité. Le rôle du dirigeant demeure de cibler les investisseurs et de leur présenter un projet viable économiquement, et surtout compatible avec leurs intérêts. Plusieurs sources de financement sont à la disposition des créateurs d’entreprise comme c’est le cas pour la « love money », business angels, capital-risqueurs ou encore des fonds d’amortissement.

Particulièrement tendance aujourd’hui, le crowdfunding se présente comme le moyen de créer son entreprise en faisant appel aux dons des internautes. Si la love money, ou argent des proches, s’avère suffisant pour le lancement d’une entreprise individuelle, les start-up à fort potentiel et qui envisagent à long terme de se tourner vers l’international, exigent souvent un financement plus important. Il est question de disposer de plusieurs milliers voire millions d’euros. Dans ce type de cas, les business angels et capital-risqueurs constituent une source de financement plus adaptée. SmartAngels, la plus connue des plateformes françaises de financement des start-up est exclusivement consacrée à l’accompagnement des entrepreneurs. Avec une base de données de plus de 28 000 investisseurs et 25 millions d’euros déjà collectés au profit des start-up, la plateforme a pour mission d’accélérer le développement des jeunes entreprises. 

Une prise de participation dans le capital de l’entreprise 

Bien que la levée de fonds constitue une solution pour les entrepreneurs, l’emprunt bancaire ou l’augmentation de capital demeurent également des moyens de se financer. L’épargne personnelle, l’aide des réseaux ou des aides publiques dédiées aux entreprises, sont autant de sources de financement à envisager avant de créer son entreprise. D’autre part, si les business angels acceptent en principe d’investir dans une start-up à hauteur de 50 000 et jusqu’à 500 000 euros, les capital-risqueurs offrent des montants bien plus élevés. Après avoir levé 45 millions d’euros en 2014, l’entreprise Cardiorentis, spécialisée dans le domaine pharmaceutique, a entamé une nouvelle levée de fonds à hauteur de 66 millions de dollars pour parachever son développement.

De nombreuses start-up ne nécessitent toutefois pas autant de capitaux pour grandir. Le financement participatif constitue, pour de nombreux créateurs d’entreprise, un excellent moyen de se pérenniser tout en gardant le contrôle de leur start-up. KissKissBankBank, Ulule mais aussi de nombreuses plateformes de crowdfunding permettent aux entrepreneurs en herbe de se lancer sur un marché en faisant appel à des donateurs externes. Ces kickstarters contribuent à certains succès mondiaux tels que pour celui de la société Games.com et ses MMO qui ont permis d’amasser plus de 50 millions de dollars en moins de 48 h !

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