Suivre le secteur des technologies appliquées à l’éducation

Lorsque le monde des nouvelles technologies rencontre celui de l’éducation, un nouveau secteur apparaît : celui des EdTech.

Alors que la nouvelle génération d’écolier, appelée génération Z, est née en même temps que l’apparition des nouvelles technologies, l’école française reste encline à l’utilisation de supports traditionnels. Les tableaux noirs ornent encore les salles de classe et les stylos et cahiers demeurent toujours les outils indispensables aux enfants. Cette tendance n’est pas propre à la France. Dans le secteur de l’éducation, moins de 3 % du marché mondial est digitalisé. Cependant, certains pays mettent déjà à disposition des élèves des outils pédagogiques numériques. Au Canada, dans la région de Québec, 90 000 tablettes numériques ont été instaurées dans les écoles en 2014. D’après une étude ESSIE, le Danemark comprend 34 ordinateurs pour 100 élèves de primaires contre 10 ordinateurs seulement pour 100 élèves de primaires en France.

Une volonté de changement.

Face à la généralisation du numérique et l’apparition de nouveaux produits issus de la révolution technologique, les acteurs du monde éducatifs souhaitent évoluer. Selon le Ministère de l’éducation nationale, 97 % des enseignants estiment que les technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement représentent un atout pédagogique. Au-delà même d’une volonté, le développement du numérique devient un réel besoin pour les enseignants. S’ils souhaitent par exemple montrer une vidéo à leurs élèves, il leur faut un accès à internet dans la classe. Toutes les écoles ne disposent pas encore de cet accès. Le ministère suit cependant le chemin du renouveau. Il a mis en place un plan numérique pour l’éducation avec déjà 500 écoles et collèges qui bénéficient de manuels scolaires et de ressources numériques depuis la rentrée dernière. L’opinion publique va également dans le sens du changement. Selon un sondage Ifop, 88 % des français pensent que l’ordinateur portable fait partie des objets quotidiens pouvant servir de dispositif pédagogique.

Un phénomène mondial.

Cette prise de conscience du numérique dans le secteur de l’éducation ne concerne pas uniquement la France. Il s’agit en réalité d’un phénomène mondial. En Finlande, le ministre des affaires européennes et du commerce extérieur annonçait fin 2013 vouloir mettre en place des cours de programmation et de codage informatique dans les écoles primaires. Dans ce même pays, 90 % des enseignants utilisent les nouvelles technologies à des fins d’apprentissage individualisé. En Grande-Bretagne, 78 % des classes demeurent équipées en tableau numérique interactif. En 2012, l’éducation nationale de Corée du Sud souhaitait numériser la totalité des cours avant 2015.

Une nouvelle tendance : les MOOC.

A la mode dans les années 2010, les MOOC (« Massive Open Online Course » en anglais) sont des cours dispensés gratuitement sur internet. L’objectif étant de permettre à n’importe qui disposant d’une connexion internet de bénéficier de cours magistraux. La première forme de MOOC est apparue en 2002 aux états-Unis dans la prestigieuse université du MIT. D’autres grandes universités suivront rapidement cette voie comme celles de Stanford ou encore d’Harvard. De nombreuses plateformes web qui hébergent ces cours se créent en parallèle tels que Coursera, Udacity ou encore edX. La France aussi se positionne dans le secteur des MOOC. En 2013, le Ministère de l’enseignement et de la recherche a mis à la disposition des établissements d’enseignement supérieur une plateforme de cours en ligne intitulée FUN. Certaines voix s’opposent tout de même à ce système. Un collectif anti-MOOC a même été créé en France et dénonce dans une tribune au journal Libération, parue le 26 décembre 2013, « une privatisation des cours ».

Des entreprises qui s’installent sur ce marché.

Le secteur des technologies appliquées à l’éducation a vite rencontré ses premiers acteurs. De nombreux MOOC français sont apparus comme le site « Flot.sillages.info » qui propose des cours à destination des étudiants issus des classes préparatoires aux grandes écoles. D’autres entreprises proposent du contenu pédagogique en ligne que ce soit des fiches de cours ou des exercices comme les sites « Afterclasse.fr » ou « Kartable.fr ». Des applications mobiles ont également vu le jour dans ce domaine. « Pili Pop » permet aux enfants âgés de 5 à 10 ans d’apprendre l’anglais tout en s’amusant. La start-up Magic Makers fondée en juin 2014 par Claude Terosier et Sébastien Louit propose pour sa part aux enfants de créer leur propre jeu informatique grâce à des cours de codage. Au Kenya, la start-up « e-Limu » propose aux élèves défavorisés du pays une application numérique qui a pour but de capter l’attention des élèves pour leur donner envie de s’instruire, alors que les jeunes kenyans quittent en général les bancs de l’école à l’âge de 14 ans.

La robotique au service de l’éducation.

Après le monde des ordinateurs, des téléphones portables et des tablettes s’ouvre celui des robots. La société française Aldebaran fondée en 2005 par Bruno Maisonnier se spécialise dans la création d’humanoïdes. Le premier robot intitulé NAO voit le jour en 2006. Avant d’être commercialisé auprès du grand public, il demeure utilisé dans les écoles primaires et secondaires ainsi que dans l’enseignement supérieur. Il s’agit en réalité d’un nouveau support pédagogique qui permet de faire travailler les élèves de manière ludique. L’entreprise française a également développé un programme spécifique à destination des enfants autistes dans le but de les aider à communiquer et à s’épanouir.

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