La réinvention professionnelle chez les actifs, une préoccupation majeure

Quand on voit des métiers qui disparaissent, on sent que l’avenir est fragile et que ce qu’on tenait pour une compétence qui permet de vivre dans la sécurité de l’emploi peut être remise en question par des évolutions et des circonstances  exceptionnelles comme celles de la crise sanitaire. Dans la vie quotidienne, de nombreuses personnes ressentent le besoin de changer de vie, que ce soit professionnellement ou personnellement. La réinvention professionnelle devient une préoccupation chez un certain nombre d’actifs. Elle pousse ces derniers à changer de métier voire même à se lancer dans l’entrepreneuriat. Mais quels en sont les principaux enjeux ? Et comment accompagner des salariés dans leur réorientation ? Dans le cadre d’une étude réalisée par OpinonWay pour Elle Active en 2018, 2 001 personnes ont été interrogées sur leur volonté de se réinventer professionnellement.

Les actifs se réinventent

Malgré les apparences, la réinvention professionnelle touche presque une personne sur deux puisque 48 % des interrogés ont déclaré s’être réinventés professionnellement et 25 % l’ont même fait à plusieurs reprises (selon une étude réalisée par OpinonWay pour Elle Active, auprès d’un échantillon de 2 001 personnes, ndlr). Ce n’est toutefois pas une étape facile. Faire des changements radicaux professionnellement engrange souvent des difficultés au sein d’une carrière. Et même si cela paraît peu courant, il ne s’agit pourtant pas d’une idée marginale : les Français sont 32 % à envisager la réinvention professionnelle.

Pour beaucoup, cette étape n’est pas à prendre à la légère et demande de l’expérience. Changer de carrière nécessite de nouvelles formations et parfois même de reprendre des études. Pour être le moins pénalisé par cette réorientation, 54 % des actifs pensent qu’il vaut mieux se réinventer en milieu de carrière, vers 35,3 ans. À cet âge, les actifs ont en effet acquis suffisamment d’expérience pour la faire valoir, même dans un autre secteur. Le changement peut s’avérer radical et une expérience professionnelle d’au moins dix ans peut être vue comme un atout. En dessous de cet âge, il devient plus difficile de justifier d’une vie professionnelle suffisamment remplie pour appréhender un nouveau métier.

Changement radical ou non ?

Au sein des sondés, 78 % estiment que se réinventer correspond à un changement de métier et 70 % pensent qu’il s’agit du bon moment pour créer sa propre entreprise. Opérer un choix aussi radical correspondrait généralement à un changement ou des problèmes personnels ou encore une nouvelle situation familiale engendrant une remise en question sur son travail au point de se réorienter. Même si la réinvention professionnelle peut paraître synonyme de révolution, ce n’est pas toujours le cas. Les actifs qui souhaitent changer de vie n’envisagent pas nécessairement une réorientation radicale. Seulement 43 % ont complètement changé de métier et, parmi les autres, 24 % ont élargi le champ de leur mission, tout en conservant le même métier. Un bon moyen pour retrouver de la motivation sans pour autant envisager une révolution.

De l’envie à la nécessité

Mais pourquoi se réinventer professionnellement au juste ? Les causes sont multiples et varient selon chaque individu. Des éléments restent néanmoins récurrents. Ils correspondent à l’environnement personnel ou bien professionnel. Un tel changement reste, en principe, motivé par des raisons particulières : pour 51 %, il s’agit d’une simple envie. L’objectif repose sur la découverte, faire parler sa curiosité ou encore l’envie de se surpasser, de maîtriser sa vie. Pour les personnes interrogées, l’envie constitue une priorité pour la réinvention professionnelle mais elle correspond parfois aussi à un mal-être chez les actifs. Si plus de la moitié fait ce choix par envie, 43 % le font par nécessité. La motivation à changer de travail relève souvent de problèmes et de difficultés rencontrées dans son métier. Les plus récurrents qui les poussent à revoir leurs objectifs sont :

Les difficultés professionnelles participent, certes, à envisager le renouveau mais les principaux déclencheurs restent la démotivation dans son travail, être « placardisé », stagner ou être licencié. La réinvention professionnelle ne surgit donc pas de nulle part mais répond à des enjeux liés au métier et parfois à l’entreprise, elle-même.

Faire face à la réinvention professionnelle de ses salariés

En tant que dirigeant, voir des salariés faire le choix de se réinventer professionnellement peut être difficile. Il s’agit parfois de perdre un élément que l’on apprécie et qui s’avère très compétent dans son domaine. Même si cela peut vous inquiéter, 45 % des sondés déclarent tout de même s’adresser à des personnes compétentes dans leur entreprise lorsqu’ils s’interrogent sur leur avenir. Aider ses salariés à provoquer ce changement sans pour autant qu’il soit radical doit faire partie des missions d’une entreprise. Et pour appréhender correctement la situation, l’essentiel reste de communiquer avec vos salariés afin de trouver des solutions ensemble.

Notez qu’un des points primordiaux pour vos salariés demeure l’accompagnement. Si ces derniers souhaitent un profond changement, pourquoi ne pas leur proposer des solutions au sein de votre structure ? S’ils étaient auparavant devant un bureau toute la journée, envisager de les tester sur le terrain semble être une idée judicieuse. Les actifs souhaitant se réinventer ne sont en effet pas fermés à une proposition interne. 59 % estiment d’ailleurs qu’il est possible de faire ce process sans changer de structure. Aider ses salariés dans ce genre de situation reste cependant très marginal, les entreprises préférant généralement ne pas donner suite. Mais lorsqu’il s’agit d’un véritable talent, faire un effort pour le conserver (sans le contraindre ou le forcer à rester chez vous s’il ne le désire pas) s’avère souvent une bonne option.

Si la notion de réinvention professionnelle peut faire peur, ce type de changement n’est pas forcément synonyme de départ massif de salariés. Il est tout à fait possible de les conserver au sein de votre entreprise en leur proposant un poste avec d’autres responsabilités. Changer de métier risquerait d’ailleurs de devenir monnaie courante. Les entreprises doivent, par conséquent, se préparer à de tels changements en proposant un réel accompagnement. Et n’oubliez pas, pour qu’un salarié se sente bien, faites en sorte que la culture de votre entreprise soit accueillante, divertissante et chaleureuse !

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