Quelques conseils pour rendre votre site handi-accessible

Entre 15% et 20% de la population souffrent d’un handicap, d’une forme ou d’une autre : handicap visuel, auditif, moteur… Ne pas proposer  un site accessible, c’est se priver de millions de visiteurs potentiels. Un site web accessible est un site dont les contenus sont consultables par tous les internautes. Les personnes valides, seniors, personnes en situation de handicap (déficience visuelle, déficience auditive, mobilité réduite, troubles cognitifs).

L’handi-accessibilité numérique en France

En France, 12 millions de personnes vivent avec un handicap soit 24% de la population active et 18% de la population totale (source INSEE). Tout comme l’accessibilité des locaux, celle des sites web est un enjeu d’intégration des personnes handicapées. Il s’agit de donner à tous l’accès à l’information via les nouvelles technologies quel que soit le handicap : visuel, auditif, moteur ou cognitif. En la matière, les services publics doivent selon la loi donner l’exemple mais l’accessibilité numérique des personnes handicapées constitue pour une entreprise privée un enjeu autant éthique que commerciale.

L’article 47 de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005, portant sur « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » impose, « l’accessibilité des services de communication publique en ligne pour les services de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent ». En fait, il s’agit pour les services publics de donner l’exemple avant une généralisation probable dans les années à venir de cette obligation au secteur privé.

En juin 2015, le directeur interministériel des systèmes d’information et de communication (DISIC) a publié un nouveau référentiel général d’Accessibilité pour les Administrations (RGAA) qui rendra progressivement accessible l’ensemble des informations fournies par les services de l’Etat et des collectivités territoriales. L’enjeu est crucial. Par conséquent, Il en va de l’égalité des droits et des chances. Malgré la bonne volonté affichée, le chemin est encore long avant de parvenir aux objectifs de la loi de 2005. Selon une étude BrailleNet, publiée débute 2014, seuls 4% des sites Internet de l’administration affichaient une déclaration de conformité en la matière.

Un challenge technique mais pas insurmontable

En tant qu’entrepreneur, si vous souhaitez vous montrer précurseur dans ce domaine, vous aurez un certains nombre de défis techniques à relever, mais rien d’insurmontable. Il s’agit d’appréhender les principales catégories de handicaps et d’apporter la meilleure réponse possible tant dans la forme que le fond. Tour d’horizon de quelques actions simples mais efficaces par catégorie de handicaps.

Handicaps cognitifs : Adopter un style rédactionnel et des menus de navigation simples et clairs. Privilégier un vocabulaire courant et des phrases courtes.

Handicaps auditifs : Il concerne principalement la lecture des vidéos. La non perception de la bande son de ces dernières peut être contournée par la mise en place au montage d’un sous-titrage synchronisé ou d’un encart avec traductions en langage des signes.

Handicaps visuels. Ce dernier ne concerne pas que les non-voyants mais tous ceux qui des daltoniens aux malvoyants ont des difficultés à naviguer sur un site non adapté. Les textes doivent développer un fort contraste avec le fond et utiliser une taille de police assez grosse. Une option zoom doit pouvoir permettre d’agrandir les zones de textes pour faciliter leur lecture. Des balises spécifiques doivent être mise en place à la conception du site pour permettre une navigation via un navigateur vocal ou un convertisseur en braille.

Handicaps moteurs. Préférer les raccourcis clavier à une navigation par la souris ou le touchpad. Pour le reste, les actions mises en place pour répondre aux handicaps visuels sont utiles aussi pour cette catégorie.

En outre, on le voit, quelques actions ciblées permettent d’améliorer considérablement l’handi-accessibilité d’un site web. Un petit effort qui contribue à faciliter la vie des 12 millions de français concernés. Un chiffre qui démontre, au-delà de son aspect éthique, tout l’intérêt commercial d’une démarche qui permet de toucher des consommateurs encore trop marginalisés sur le WEB.

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