Ma boîte risque d’être à découvert ce mois-ci, que faire ?

Vous êtes un entrepreneur qui a toujours été un excellent gestionnaire de son compte personnel et le découvert ou le crédit ne font pas partie de vos habitudes. Seulement gérer une entreprise c’est être confronté à des imprévus souvent liés au retard de paiement ou au besoin d’investir pour développer sa croissance. Il faut donc changer de posture et appliquer la bonne stratégie financière.

Connaître des périodes de creux dans la trésorerie est normal. En dialoguant le plus en amont possible avec votre banquier, vous pourrez trouver ensemble des solutions pour résoudre des difficultés de découvert et de trésorerie temporaires.

La croissance de votre start-up est au beau fixe et votre carnet de commandes est plein. Tout va bien ! Sauf que, pour honorer tous vos contrats, vous allez devoir embaucher de nouveaux salariés, acheter des machines supplémentaires, augmenter vos achats de matières premières… Et tout cela sans avoir encore pu toucher l’argent de ces contrats. Résultat : la situation de rêve à laquelle vous pensiez être enfin parvenu se transforme en véritable cauchemar. Le gros trou qui s’annonce dans votre trésorerie pourrait bien remettre en question l’avenir même de votre start-up. Il serait dommage de devoir mettre la clé sous la porte à cause de ce pic de croissance ou d’être obligé de refuser ces contrats qui pourraient bien faire décoller votre business…

Le besoin de trésorerie : késako ?

Une entreprise se retrouve en situation de besoin de trésorerie lorsque le solde de son compte bancaire pro est négatif. C’est le cas lorsque le crédit dont elle dispose ne suffit pas à payer les salariés, les fournisseurs ou les charges fiscales et sociales. Cette situation se produit dans des cas très différents : lorsque le chiffre d’affaires augmente rapidement et que la marge commerciale est insuffisante, quand des clients paient leurs factures en retard, lorsque les charges de l’entreprise sont trop importantes par rapport aux rentrées d’argent, quand il est nécessaire de faire des investissements, lorsque l’activité connaît une baisse temporaire ou, tout simplement, en cas d’activité saisonnière. Dans tous les cas, avoir un besoin de trésorerie fait partie du cycle de vie naturel d’une entreprise, notamment lorsque le chiffre d’affaires se développe.

L’anticipation, le maître-mot d’une bonne gestion !

Pour réussir à anticiper les besoins de trésorerie au maximum, la clé est de mettre en place un suivi régulier des rentrées et sorties d’argent attendues. Pour cela, pas besoin de documents compliqués ou de logiciels spécifiques. Il suffit de créer un tableau prévisionnel précis et actualisé sur l’année mettant en valeur les encaissements et les décaissements en tenant compte des échéances de paiement afin d’y voir plus clair en termes de besoin de financement. Un chef d’entreprise, qui sait exactement où il en est, sera en mesure de réagir à temps. 

Mieux vaut prévenir que guérir : cette expression convient parfaitement au sujet du besoin de trésorerie. Pour gérer au mieux les éventuels creux dans sa trésorerie, l’entrepreneur doit apprendre à anticiper au maximum les difficultés pour en parler le plus en amont possible avec sa banque. Plus tôt le futur besoin de trésorerie pourra être abordé avec le conseiller bancaire, plus celui-ci pourra trouver des solutions adaptées pour passer ce cap en douceur. Le chef d’entreprise doit au maximum éviter d’aborder cette difficulté de trésorerie après que le découvert soit avéré, c’est-à-dire avant que les chèques ne soient prélevés ou que le virement des salaires soit à faire dans la journée. En anticipant, le dirigeant évite de mettre son banquier devant le fait accompli, l’obligeant ainsi à réagir dans l’urgence.

Les différentes solutions bancaires

Le partenaire bancaire dispose de plusieurs options pour aider l’entrepreneur à gérer un besoin ponctuel de trésorerie sans être obligé de connaître une situation de découvert. Les ventes peuvent être financées sous forme d’escompte d’effet de commerce qui permet à l’entrepreneur de disposer de la somme de la créance sans avoir besoin d’attendre que le client règle ses factures. Autres solutions, la mise en place du rachat des factures par la banque (loi Dailly), ou encore l’affacturage des créances clients. Cette dernière solution consiste à transférer vos propres créances commerciales à un établissement spécialisé. Celui-ci pourra alors vous transmettre le montant des factures dont vous attendez le paiement et se charger de récupérer les créances auprès du client. En cas de besoin de trésorerie, vous pouvez également faire le choix de mettre en place une ligne de trésorerie temporaire ou permanente sous forme de crédit de trésorerie, de découvert autorisé ou de ligne de caisse. Cette dernière est un crédit de court terme qui permet un temporaire sur un compte pro afin de bénéficier d’une certaine souplesse pour gérer les dépenses immédiates et les encaissements différés. Enfin, il est souvent possible d’anticiper les besoins en trésorerie en renforçant les fonds propres et surtout en affectant des financements adaptés aux investissements.
Il est vivement recommandé de ne jamais financer d’achat de matériel en puisant dans sa trésorerie en compte. Pour effectuer des achats matériels (en cas d’augmentation des commandes par exemple), il est davantage adapté d’avoir recours à un prêt d’équipement dédié ou au financement locatif (crédit-bail, location financière…). Ces financements moyens termes permettent de conserver de la trésorerie disponible pour les moments de tension. Dans tous les cas, aborder les difficultés de trésorerie le plus tôt possible et traiter la question clairement avec son conseiller bancaire permet de ne pas avoir recours à des solutions plus coûteuses et plus risquées (décisions dans l’urgence, incidents de paiement.). La règle est donc l’anticipation et le dialogue : la confiance réciproque dans ce partenariat banque-entreprise repose sur ces deux principes.

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