Interview de Olivier Alonso, Fondateur de Solvimo

Comment avez-vous créé Solvimo ?

J’ai d’abord monté une agence immobilière en tant que franchisé pour une grande enseigne du secteur. Au bout de huit mois j’avais compris comment ça fonctionnait, alors j’ai décidé de lancer mon propre réseau de franchise dans le secteur de l’immobilier. Au départ j’ai ouvert une agence pilote près de la Défense, en 2000, pour tester mes outils de marketing et de service clients. Et cette première agence a plutôt bien marché car nous étions les premiers à intégrer les nouvelles technologies dans l’immobilier. 

Comment avez-vous fait pour vous creuser une place face aux « dinosaures » de l’immobilier ? 

Il n’y avait alors pas de petits réseaux d’agences immobilières et c’est justement ce concept qui a plu. La taille du réseau nous a permis dès le début de nous différencier des grandes enseignes par l’accompagnement que nous avons proposé aux franchisés. Nous proposons à nos franchisés toute une palette de services, c’est ce qui a fait dès le départ la force de notre réseau. L’autre moyen de nous différencier a été l’utilisation systématique des nouvelles technologies et notamment un gros travail sur le référencement avec la création d’une multitude de sites internet, dédiés à la recherche de bien immobiliers sur les différentes territoires. 

Pourquoi avoir choisi de monter une franchise plutôt qu’une entreprise plus classique ?

Dès l’âge de 18 ans, j’allais chaque année visiter le Salon de la Franchise. J’étais passionné par cet univers : tous ces gens qui ne partaient pas de grand-chose et qui arrivaient à développer rapidement des entreprises grâce au système de la franchise… Je n’avais pas les moyens à l’époque de monter ma franchise, mais je ramenais chez moi toujours plein de catalogues ! Avec Solvimo j’ai accédé à ce rêve de jeunesse ! J’ai construit un réseau de franchise convivial dans lequel nous prenons le temps de bien accompagner les franchisés. 

Comment innovez-vous dans ce secteur traditionnel ?

En dehors de l’utilisation systématique de nouvelles technologies, telles que la mise en place des premières visites virtuelles, nous innovons en nous déployant à l’étranger. Nous avons monté il y a un an une agence Solvimo à Miami afin de proposer nos services aux 40 000 français qui habitent dans cette ville. Cette franchise fonctionne très bien et nous réfléchissons aujourd’hui aux prochaines villes aux Etats-Unis où nous pourrions développer le concept.

Vous travaillez énormément. Comment faites-vous pour vous ressourcer ?

Je suis passionné d’art et je fais moi-même de la sculpture monumentale d’art contemporain depuis mes 18 ans. C’est dans l’art que j’arrive à me ressourcer. J’ai la double casquette d’entrepreneur et d’artiste ! J’ai aussi décidé il y a quelques années, contre l’avis de tous, de déménager le siège de l’entreprise dans le sud de la France. Cette délocalisation en région a fait peur à mes partenaires au départ mais finalement tout se passe très bien. J’ai donc la chance de pouvoir me ressourcer sur les petites îles du Var le weekend ! Je fais aussi beaucoup de sport pour évacuer tout le stress du boulot généré par cette fonction de PDG. Il faut se créer des petites bulles d’oxygène qui permettent de décrocher, de s’échapper en pensant complètement à autre chose. 

Le fait d’être artiste vous apporte un regard différent sur le monde de l’entreprise ?

Oui, ma situation est assez atypique et m’apporte une vision des choses qui n’est pas forcément la même qu’un chef d’entreprise classique. Je relativise peut-être plus les évènements, j’essaie de voir les choses sous des angles différents. La pratique de la sculpture m’a donné le goût de créer de toutes pièces des choses qui n’existent pas.

Arrivez-vous à équilibrer vie personnelle et engagement entrepreneurial ?

J’essaie mais ce n’est pas facile, en tout cas dans les premières années. Je pense que, lorsqu’on se lance dans la création d’entreprise, il faut accepter que sa vie d’entrepreneur prenne le pas sur sa vie privée. Si l’on n’est pas prêt en accepter les conséquences, cela ne peut pas fonctionner et l’on se plante. Souvent les gens veulent garder leur confort tout en créant une entreprise, mais ce n’est pas réaliste. Au départ, il y a quand même des chances pour que la création d’entreprise sabote sa vie privée. J’en ai subi moi-même les conséquences…

Alors, face aux difficultés de l’entrepreneuriat, quel est votre truc pour tenir ?

J’essaie de me mettre en auto-discipline pour, à chaque fois, trouver les points positifs de chaque situation, même les plus compliquées. Des problèmes, il y en a tous les jours dans une entreprise. Si l’on n’a pas cette philosophie là, on ne tient pas le coup psychologiquement.

Avez-vous un conseil pour les entrepreneurs qui se lancent ?

Je leur conseillerai de ne pas monter une entreprise dans le but de gagner de l’argent, mais de le faire plutôt par passion. C’est la passion qui doit être le premier moteur. Si l’on n’est pas passionné par ce que l’on fait, on aura de grosses déceptions. L’argent est une conséquence de la passion !

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