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Vivastreet pointé du doigt pour « proxénétisme aggravé »

Le 15 février dernier s’ouvrait, sur demande du le Nid, mouvement abolitionniste de la prostitution, une enquête préliminaire à l’encontre du site de petites annonces. Celui-ci publierait des offres de prostitution dans une de ses rubriques et tirerait une bonne partie de ses revenus de l’escorting selon Le Monde. 

Les dessous du deuxième site de petites annonces français

Avec dix millions de visiteurs par mois, Vivastreet représente le deuxième site de petites annonces gratuites le plus consulté de l’Hexagone après le bon coin. Il semblerait pourtant que son chiffre d’affaires ne provienne pas de la vente d’objets mais plutôt de l’escorting. Le journal Le Monde s’était penché sur la question et révélait dans son article « Vivastreet : les dessous de la prostitution par petites annonces » que le site français réalisait entre 40 % et 50 % de bénéfices grâce aux quelques 7 000 annonces des rubriques d’escorting. Le directeur de l’entreprise, Cédric Brochier avait pourtant assuré au quotidien que toute annonce à caractère illégale se voyait supprimée. Ce commerce lui rapporterait tout de même entre 10 et 11 millions d’euros…

L’escorting comme source de revenus

En janvier 2017, la rubrique incriminée, « Services adultes – Erotica », contenait encore 6 800 annonces. Cette partie du site, réservée à des utilisateurs abonnés, constituerait la première source de revenus de Vivastreet. Ce type d’annonces, qui génère le plus important trafic sur le site, demeure payant, et il faut débourser 80 euros pour y poster une offre de cette catégorie. Pas de tarifs ni de photos explicites, mais des propositions évocatrices : « massages », « moments de relaxation », « rencontres courtoises » figurent dans cette rubrique. Le journal 20 Minutes, qui a dévoilé l’affaire le 14 avril 2017, détaille les différents noms sous lesquels elles sont publiées et étaye son propos en rapportant une conversation téléphonique avec l’une des personnes offrant ce type de services sur Vivastreet : « C’est 120 euros la demi-heure, 180 l’heure. Je propose l’amour avec pénétration vaginale. Pas de sodo [sodomie] ». Lorraine Questiaux, du mouvement abolitionniste de la prostitution Nid confirme que depuis « l’entrée en vigueur de la loi pénalisant les clients de prostituées il y a un an, on s’est aperçu que le phénomène se déplaçait de la rue vers les sites d’annonces tels que Vivastreet ».

Une enquête préliminaire demandée par le Nid

Cette organisation luttant contre la prostitution au nom de la protection des femmes déposait plainte contre Vivastreet le 1er décembre dernier. Ce geste faisait suite à d’autres plaintes préalables, comme celle déposée en novembre par les parents d’une jeune fille de 14 ans se faisant passer pour une masseuse de 20 ans sur ce site. Le journal 20 Minutes révèle que le dossier a mené à l’ouverture d’une enquête préliminaire le 15 février dernier auprès de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH). Le site de petites annonces est officiellement accusé de « proxénétisme aggravé ».

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