Vero, le réseau social « éthique » divise les internautes

Dans un milieu détenu par des géants comme Facebook, Instagram ou Snapchat, les petits nouveaux peinent à se faire connaître. Sans publicités ni trackage des données personnelles, le réseau social Vero fait pourtant parler de lui. Si son côté « éthique » séduit les utilisateurs, certaines remontées le placent déjà au cœur de la polémique…

La vérité, avant tout !

Pour connaître un tel buzz, Vero a fait le choix de surfer sur les critiques qui visent les géants comme Facebook ou Instagram. Les algorithmes et les publicités omniprésentes mettent depuis plusieurs mois en avant les posts qui génèrent du trafic au détriment d’autres publications toutes autant voire plus pertinentes. Pour répondre aux attentes des utilisateurs des réseaux sociaux, Vero apparaît comme une plateforme sans publicités. L’application affiche fièrement sa volonté de transparence sur ses conditions générales ainsi que sur la protection des données de ses utilisateurs (le nom « Vero », en italien, signifie d’ailleurs « Vrai », ndlr). Très épuré et avec une prise en main simple, le réseau social est très vite devenu une tendance notamment grâce à ces posts « rich media », (qui renvoie à des contenus dynamiques tels que les photos, vidéos, musiques, applications…) qui diffèrent des posts textuels disponibles sur Facebook ou Twitter. Même si Vero s’impose comme un léger changement dans l’univers des réseaux sociaux, le buzz n’est-il finalement pas l’œuvre d’une stratégie marketing réussie ?

L’origine du buzz, orchestré par la marque

Si le réseau social a vu sa notoriété grandir aussi vite, c’est essentiellement grâce à des influenceurs qui ont su le mettre en avant. En réalité, l’application existe depuis plus de deux ans et n’avait pas généré d’engouement jusque-là. D’abord découvert aux États-Unis, Vero s’est fait connaître par le biais de célébrités comme Zack Snyder, le réalisateur de « Justice League » et « Wonder Woman ». Touchant les jeunes générations grâce à ces films, l’application est devenue incontournable en l’espace de seulement quelques mois. Elle fut même l’un des sujets les plus discutés sur Twitter fin février. Très curieux, les utilisateurs se sont rués sur la nouvelle plateforme pour s’inscrire. Et il semblerait qu’ils aient bien fait puisque Vero a déclaré que son premier million d’utilisateurs posséderait un compte premium à vie gratuitement. Si l’application ne diffuse pas de publicités, elle demande en effet en échange une contribution aux utilisateurs sous la forme d’abonnement. En se servant de la notoriété des célébrités ainsi que d’un sentiment de privilège pour les premiers utilisateurs, la plateforme a su réunir tous les ingrédients pour faire le buzz. L’engouement fut tel que les serveurs n’ont pas résisté à la venue de plusieurs milliers de visiteurs.

Quand les retombées conduisent au bad buzz…

Ce buzz, bien qu’au départ provoqué, a finalement engendré des polémiques. Le fondateur Ayman Hariri (fils de l’ancien Premier ministre libanais, Rafiq Hariri, assassiné en 2005, ndlr) n’avait pas anticipé le fait que son passé puisse remonter à la surface… Pour revenir à cette histoire, avant le lancement dudit réseau social Vero, il dirigeait une entreprise de BTP saoudienne. Intitulée Saudi Oger, celle-ci fut accusée de ne pas payer les salaires de migrants recrutés illégalement en Arabie Saoudite. Le bad buzz a donc vite pointé le bout de son nez. Pour une application à la politique éthique qui se déclare « vraie », le passé de son cofondateur fait tâche. Après l’engouement sur Twitter pour télécharger l’application, le hashtag #DeleteVero (« EffacerVero », en français, ndlr) a vite pris le dessus. Reste maintenant à savoir lequel des deux buzz prendra, finalement, le dessus…

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