Bien cerner les concepts de seuil de rentabilité et de point mort

Si vous êtes porteur de projet , il est des mots qui ne vous sont guère familiers en comptabilité. Or, tout entrepreneur doit cerner les concepts de seuil de rentabilité et de point mort car ils ne sont pas dévolus  aux comptables ou l’experts-comptables. Focus sur ces deux mots essentiels.

Il ne faut pas confondre le « seuil de rentabilité » avec le « point mort ». Les deux sont issus du même concept mais le premier s’exprime en niveau de chiffre d’affaires (en monnaie) alors que le second s’exprime en temps (nombre de jours, de mois ou d’années nécessaires pour être rentable).

Quand parlons-nous de point mort ou de seuil de rentabilité ?

Le point mort désigne le moment où l’entreprise atteint le seuil de rentabilité. En fait, l’entreprise commence à réaliser des bénéfices quand elle dépasse ce point. Ce que nous appelons « seuil de rentabilité » désigne le chiffre d’affaires à partir duquel l’entreprise commence à être rentable, c’est-à-dire en mesure de payer ses charges fixes. Ainsi, ce niveau d’activité réalise un bénéfice qui résulte de la différence entre le niveau des ventes et les charges variables découlant implicitement du chiffre d’affaires.

Pour calculer le seuil de rentabilité, il faut répartir l’ensemble des charges en deux catégories. D’une part, vous avez les charges fixes qui figurent l’ensemble des dépenses que l’entrepreneur doit obligatoirement assumer, qu’il vende ou qu’il ne vende pas. D’autre part, vous avez les charges variables qui représentent la totalité des dépenses découlant automatiquement du niveau des ventes (ce sont principalement les approvisionnements correspondant au chiffre d’affaires réalisé, les frais de transport sur les achats et/ou sur les ventes, la commission versée sur les ventes, etc.).

Comment calculer le seuil de rentabilité ou point mort ?

Voici un schéma en 7 points  Déterminer

  1.  Le montant des charges fixes : l’assurance, le loyer, les impôts, les charges financières, les amortissements à venir (vous pouvez les trouver sur le dernier bilan ou les obtenir auprès de l’expert-comptable)
  2. Le montant des Charges Variables (CV) : il varie proportionnellement à l’évolution de l’activité comme l’achat des marchandises destinées à être revendues ou transformées.
  3. Le Chiffre d’Affaires prévisionnel (CA)

Calculer

  1. La Marge sur Coûts Variables (MCV)
  1. Le Taux de Marge sur Coûts Variables (TMCV)

Calculer

  1. Le Seuil de Rentabilité (SR)

Puis, calculer

  1. Le Point Mort en nombre de jours (PM)

Une fois distingués ces deux types de charges, calculez la marge sur coûts variables, en d’autres termes, le montant prévisionnel des ventes qui correspond aux charges variables générées par ces ventes. Puis, traduisez cette marge en pourcentage de chiffre d’affaires pour obtenir le taux de marge sur coûts variables [(marge sur coûts variables/chiffre d’affaires) x 100]. En divisant les charges fixes par le taux de marge sur les coûts variables, vous obtiendrez le seuil de rentabilité (exprimé en monnaie). Dès que les ventes dépasseront le montant du seuil de rentabilité, l’entreprise commencera à dégager des bénéfices. C’est donc un bon indicateur pour vérifier la faisabilité du projet, car vous pouvez le traduire concrètement en nombre d’heures à facturer, en nombre d’articles à vendre en moyenne par jour ou par semaine, etc.

À quoi ça sert ?

Cette marge de bénéfices permet à l’entreprise de posséder les moyens nécessaires de payer toutes les autres charges de l’exercice, autrement dit les charges fixes qui sont qualifiées de « charges structurelles » par opposition aux « charges opérationnelles » qui visent les charges variables. Enfin, bien qu’il se base sur des informations prévisionnelles et sur des hypothèses qui ne sont pas toujours conformes à la réalité, le seuil de rentabilité demeure un indicateur essentiel pour avoir une approche réaliste d’un projet ou d’un produit.

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