Si Quentin Tarantino dirigeait un incubateur de start-up

Imaginons un instant que le célèbre réalisateur ait préféré la voie entrepreneuriale à la celle du cinéma. Si les héros de ses œuvres montaient des entreprises et que Quentin les supervisait, à quoi ressemblerait son incubateur ? Immersion dans le « réservoir start-up » !

Une ambiance rétro

Dès le hall d’entrée, le « réservoir start-up » affiche sa personnalité : des affiches de films de Jean-Luc Godard et de western spaghetti parent les murs des couloirs étroits, un vieux poste de radio tout droit sorti des années 70 diffuse la radio K-Billy, des abats jours oranges habillent des ampoules diffusant une lumière crue, l’incubateur donne dans le vintage ! Au bout du long corridor qui mène à l’espace de coworking, un petit stand Big Kahuna en forme de payotte sert de cantine aux occupants. La première salle, au décor boiséaccueillant, constitue l’espace de travail des jeunes pousses. Au deuxième étage, la structure dispose aussi d’un accélérateur de start-up. Supervisé par maître Pai Mei qui prodigue tous les conseils nécessaires pour devenir un vrai requin sur le marché, cette zone plonge ses occupants dans une ambiance beaucoup plus féroce et compétitive : les sabres offerts par Hatori Hanzo accrochés aux murs rouges donnent le ton, les entrepreneurs ne sont pas là pour plaisanter ! Le « réservoir start-up » présente donc des univers marqués que beaucoup d’entrepreneurs tentent d’intégrer…
Les entreprises sélectionnées par l’incubateur !

Winnflield&Vega’s : le nettoyage automobile à domicile

Fondée en 1994 par deux porteurs de projet de Los Angeles, cette start-up s’inscrit dans le secteur du nettoyage de véhicules. Ses deux créateurs, Jules Winnfield et Vincent Vega, réalisent en 1993 que la mégalopole dans laquelle ils ont grandi, qui compte plus de 1 000 kilomètres de routes empruntés par des millions de voitures chaque jour, ne propose aucun service de nettoyage de véhicule à domicile. « Quand on passe la moitié de sa journée en voiture pour aller travailler, on n’a pas forcément le temps ni l’envie de se rendre à l’autre bout de la ville pour la faire nettoyer » analyse Jules Winnfield. Suite à ce constat, les deux jeunes hommes décident de monter une entreprise qui fournirait un service de nettoyage de véhicules privés à domicile. La start-up se développe dans le quartier d’Inglewood, puis effectue une première levée de fonds en 1995 auprès de Wallace Cleaning, une chaîne de station de lavage bien implantée dans la ville et de Stan Wolf Company, qui dispense d’autres types de services à domicile. Cette étape permet à la jeune pousse de bénéficier d’un plus grand réseau et d’une meilleure visibilité. Suite à ce premier tour de table, Winnflield&Vega’ s’élargit son périmètre d’action et, seulement six mois plus tard, propose ses services dans trois nouvelles zones de la métropole californienne. Depuis lors, la start-up poursuit son expansion mondiale. Ce processus prend un tournant déterminant en 2000 lorsqu’elle exporte une partie de son activité à Tokyo suite à un partenariat avec Oren Ishii, célèbre entrepreneure du nettoyage urbain dans la capitale nipponne. Installée dans le quart sud-ouest de l’open space du « réservoir start-up », Winnflield&Vega’s fait face à une autre jeune pousse prometteuse : UnchainMy Job.

Faciliter l’accès à l’emploi des minorités : la start-up Unchain My Job

Cette jeune pousse du Mississippi connait elle aussi un succès retentissant. Fondée en 2013 par le docteur King Schultz et son ami de longue date Django Freeman, cette entreprise vise à garantir un meilleur accès à l’emploi aux minorités raciales. En 2011, le jeune Django se voit refusé le poste d’assistant dentiste « pour un motif fallacieux qui laissait clairement entendre que ma couleur de peau n’était pas la bonne », explique le jeune entrepreneur. Lorsqu’il rencontre King Schultz à un congrès quelques mois plus tard, Django Freeman lui fait part de cette mésaventure, qui révolte son interlocuteur. Le concept d’Unchain My Job nait à la fin de cette conversation : les deux hommes imaginent une plateforme mettant en relation des entreprises à la recherche de candidats avec des profils subissant une discrimination en raison de leur appartenance ethnique. « Notre première levée de fonds en 2015 nous a permis de financer une campagne de communication et de conclure rapidement une dizaine de partenariats avec de grandes entreprises disposant de nombreux postes à pourvoir » indique King Schultz. En quatre ans d’existence, la jeune pousse a signé plus de 60 partenariats avec des sociétés américaines et prépare une deuxième levée de fonds pour s’exporter à l’international. Derrière l’espace occupé par Unchain My Job se trouve une jeune pousse encore plus récente, 8 Files at A Time.

8 Files At A Time, l’entreprise qui simplifie les démarches juridiques

Depuis sa création en 2015, cette start-up rencontre un succès phénoménal. En 2012, Marquis Warren, jeune étudiant en droit, se lie d’amitié avec un de ses professeurs de l’université d’Harvard, John Ruth, qui l’encourage à développer son projet d’entreprise. 8 Files At A Time voit le jour suite à leur association avec Chris Mannix, un autre étudiant de la promotion de Marquis. Celui-ci détaille : « Nous partagions la même vision du système juridique américain, que nous trouvions trop complexe. Nous avons alors pensé à tous ceux qui ne disposaient pas de nos connaissances et avons décidé d’agir pour les épauler dans leurs diverses démarches. » Officiellement fondée en 2015, la jeune pousse effectue une campagne éclair de financement participatif sur la plateforme Kickstarter et recrute d’autres spécialistes du droit américain. Elle a déjà conclu 11 partenariats avec des avocats, notamment le réputé Saul Goodman, qui proposent leurs services. Les trois entrepreneurs ne comptent pas s’arrêter là et viennent de boucler un tour de table de 2 millions de dollars auprès du fonds d’Investissement Aldo Raine, spécialisé dans le financement de projets d’aide aux plus démunis.

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