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[Téléphonie] Quel avenir pour Bouygues ?

Après le récent rachat de SFR par Numericable, quelles sont les solutions restantes pour l’entreprise de Martin Bouygues ?

Au lendemain de la défaite

Pendant de longues semaines, les grands acteurs de la téléphonie mobile nous ont tenus en haleine. C’est finalement Altice, maison-mère de Numericable, qui rachète SFR pour plus de 17 milliards d’euros. Et ce, un peu au nez et à la barbe de Bouygues Telecom, qui se retrouve clairement sur le carreau, au milieu d’un échiquier réorganisé, face à de nouveaux géants : SFR/Numericable, Free et Orange.

Mais Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi, explique qu’une alliance SFR/Bouygues aurait été impossible : « Un rapprochement avec Bouygues aurait créé un groupe avec 47% de part de marché en valeur dans le mobile, ce qui était intenable au plan de la concurrence. Le régulateur aurait demandé des remèdes très importants afin de rééquilibrer le marché. »

Une déclaration qui peut faire enrager les équipes de Martin Bouygues, qui réalisent avoir joué le rôle du « lièvre », simplement pour faire monter le prix des enchères de la cession. Mais si l’entreprise n°3 de la téléphonie mobile déclare avoir pris acte de ce rachat, il n’est sans nul doute qu’elle va réagir – voir contre-attaquer.

Quelles solutions ?

Bouygues pourrait être tenté de rompre son accord de mutualisation avec SFR. En effet, les deux opérateurs mutualisent une partie de leur réseau. Ce qui permettrait un éventuel rapprochement avec Orange, pour un nouvel accord de mutualisation. Mais la vente de SFR ne pourra sans doute pas être vue comme un motif de rupture.

Un autre angle d’attaque pour Bouygues est la possibilité de porter l’affaire en justice, en dénonçant le « manque de transparence dans le processus de mise en vente de SFR ». Ou bien une concurrence déloyale devant la suprématie de ce « duopole ».

On parle aussi d’une fusion ou d’un rachat d’un groupe de Telecom étranger. Les noms de Vodafone et Carlos Slim circulent déjà.

Un rachat par Free ?

Fourtou a aussi ajouté que, à l’inverse, une alliance avec SFR aurait été trop faible face à l’outsider Free. Par contre, les rumeurs couplant cette fois Bouygues et… Free se multiplient. Quoi de plus équilibré finalement que de voir Iliad/Bouygues face à Vivendi/Altice et Orange sur le devant de la scène ?

En effet, Bouygues a presque l’obligation maintenant de prendre du poids pour survivre sur ce nouveau marché. Et seule la firme de Niel est encore accessible. De plus, Free possède un réseau fixe, qui manque à Bouygues Telecom. Selon le journal Les Echos, Xavier Niel offrirait jusqu’à 5 milliards d’euros pour racheter son concurrent. Mais il est peu crédible que Martin Bouygues y réfléchissent pour une telle somme, lui qui préférerait une fusion.

Ce qui est clair, c’est que le marché des opérateurs mobiles connaît un vrai tremblement de terre. Comme dans une série z, on attend mariages, traîtrises, coups bas, et alliances. Il va falloir suivre les prochains épisodes.

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