
Lundi soir, l’agence d’évaluation Moody’s a dégradé la note de la France, relative aux obligations qu’émet le Trésor français pour se financer sur les marchés, dix mois après Standard and Poor’s. La France perd son triple A et n’est plus créditée que d’un Aa1 chez Moody’s, qui cite notamment une perte de compétitivité graduelle et soutenue de l’économie française et des rigidités de ses marchés du travail, des biens et des services.
Rappelons que les agences de notation, en émettant des avis sur la capacité des Etats à rembourser leurs dettes, influencent les marchés. Résultat, cette dégradation entraîne systématiquement une hausse des taux d’intérêt appliqués aux prêts attribués à cet Etat, autrement dit la France. Par ailleurs, l’agence maintient la perspective négative sur sa note, ce qui implique l’éventualité d’une autre dégradation dans les années à venir.
« Il s’agit d’une sanction de ce qui n’a pas été fait dans le passé, des réformes qui n’ont pas été conduites », a déclaré le ministre des Finances, Pierre Moscovici. « C’est aussi un encouragement à mettre en oeuvre rapidement et fortement les réformes que nous avons décidées et qui vont dans la bonne direction : sérieux budgétaire, stabilisation de la zone euro, pacte de compétitivité », a-t-il précisé.
Par ailleurs, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, mardi matin sur France Inter, a repris les paroles de Pierre Moscovici sur le fait que « La France reste une valeur sûre », souhaitant «relativiser la portée de cette décision ». Pour les taux d’emprunts, « la France arrive en deuxième position derrière l’Allemagne », a-t-elle ajouté.
« L’heure est à la mobilisation générale. Hollande doit comprendre que passer son temps à taper sur l’héritage, comme Moscovici l’a fait hier, est inefficace. Il faut arrêter les hausses d’impôts et tout mettre sur la compétitivité », a déclaré Jean-François Copé mardi matin sur RTL. « Je préconise de ternir l’objectif des 3% de déficit, mais qu’on l’accompagne de réformes structurelles. Pour cela il n’y a que le rapport Gallois, tout le rapport Gallois, soit exactement ce que propose l’UMP. L’argument sur l’héritage anti-sarkozyste ne tient pas », a-t-il ajouté.
Quant à Fitch Ratings, la troisième des grandes agences de notation internationales, elle prévoit d’intervenir courant 2013 sur l’évolution de la note AAA qu’elle attribue à l’Etat français, déjà placée sous perspective négative.