
Qu’est-ce que la « majorité au capital » ? Comment les entreprises peuvent-elles la perdre ? Quelles sont les véritables conséquences de ce type de situation ? Eléments de réponses.
Les entreprises n’hésitent plus à faire appel à des actionnaires du monde entier pour financer leur activité. L’idée est on ne peut plus simple : en ouvrant leur capital à ces apporteurs de fonds pouvant provenir des quatre coins du globe, les entreprises favorisent une arrivée d’argent qui permettra de réaliser de nombreux investissements, un accroissement de la production, la conquête d’un nouveau marché à l’étranger, etc. Mais là où le bât blesse, c’est qu’en parallèle de cette ouverture du capital à des apporteurs de fonds, l’entreprise perd son indépendance et elle peut même perdre ce que l’on appelle la majorité au capital.
De quoi parle-t-on lorsque l’on évoque une perte de majorité au capital ?
On parle de « perte de majorité au capital » dès lors qu’une entreprise ne détient plus 50% de son capital. Un actionnaire majoritaire est donc celui qui détiendra plus de 50% des parts du capital délivrées et ouvertes aux investisseurs. Un exemple récent est celui de l’entreprise Peugeot. En ouvrant davantage son capital à des actionnaires chinois détenant déjà quelques parts du capital de l’entreprise française, Peugeot a vu son pouvoir de décision être réduit, bien que les investisseurs chinois ne soient pas encore majoritaires. Un exemple qui permet d’illustrer parfaitement ce qu’est la perte de majorité au capital et ses conséquences.
Quelles conséquences pour une perte de majorité ?
Les conséquences en cas de perte de majorités peuvent être nombreuses et plus ou moins graves selon l’entreprise concernée et la situation. Dans un premier temps, il est certain qu’en perdant la majorité au capital, l’entreprise perd un pouvoir de décision. Lors des grands rassemblements, des réunions annuels et bien évidemment des conseils d’administration, l’entreprise pèse moins lourd sur les choix stratégiques à prendre. Elle a toujours son mot à dire, mais l’actionnaire majoritaire décide avant elle et au-delà même de ce qu’elle peut être amenée à dire et énoncer. En perdant son pouvoir de négociation, ou du moins en le voyant être atténué, l’entreprise n’est plus réellement la seule à pouvoir décider de son avenir et de la direction à donner ainsi que des axes stratégiques à emprunter. Pour reprendre l’exemple de Peugeot, on peut s’apercevoir que la perte du pouvoir de décision ne rime pas nécessairement avec des choix en opposition parfaite avec ce qui avait été fait jusqu’alors mais qu’elle influe clairement sur la gestion courante de l’entreprise.