Interview de Oleg Tscheltzoff, PDG de la banque d’images Fotolia

Retrouvez notre entretien exclusif avec Oleg Tscheltzoff, PDG de la banque d’images Fotolia.

Parlez-nous de votre parcours ?

Après des études d’ingénieur, j’ai fait un MBA à HEC, puis j’ai été embauché par L’Oréal en tant que chef de produit. J’ai vite compris qu’être salarié d’un grand groupe ne me convenait pas et que j’avais un profil plutôt entrepreneurial. Je me suis alors lancé dans la production de spectacles pour les pays de l’est. J’ai d’ailleurs lancé Patricia Kaas en Russie ! Par la suite, j’ai créé une première entreprise, toujours en Russie, dans le domaine des télécoms. J’ai revendu cette société avant de rentrer en France pour créer avec mon meilleur ami l’entreprise Amen qui est devenue le numéro 2 français de l’hébergement de sites internet. Nous avons vendu Amen en 2004 puis avons lancé Fotolia avec Thibaud Elzière, un ancien collaborateur d’Amen.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’entreprendre ?

Au départ, j’avais cette volonté d’être libre dans mes choix et dans mes actions. Puis, dès que j’ai commencé à entreprendre, je me suis senti comme un sportif qui se bat pour se trouver à la première place du podium. Je sentais également qu’en créant mon entreprise je pouvais, à mon échelle, réussir à faire changer les choses.

Comment vous sont venues les idées d’Amen puis de Fotolia ?

Nous avons créé Amen à la suite à la loi de dé-régularisation des noms de domaine. Nous avons donc cherché à développer des offres packagées bon marché pour démocratiser l’internet, et Amen est née. L’idée de Fotolia est elle aussi liée au développement du web. Les personnes avaient besoin d’illustrer leurs sites web et leurs supports de communication, mais les photos proposées par les banques d’images traditionnelles coûtaient trop cher. Nous avons donc découvert qu’il existait une véritable demande pour des contenus visuels de qualité à des prix compétitifs. Aujourd’hui, Fotolia est la banque d’images leader en Europe sur le marché de la microstock avec plus de 550 000 clients et 1,7 millions de membres.

Quel est le cœur de métier de Fotolia ?

Fotolia est une place de marché de contenus visuels et vidéo libres de droits qui propose sur son site 8 millions d’images de photographes, de créatifs et d’agences photos parmi les plus renommées à travers le monde. Lorsque ces contenus sont retenus, ils sont mis en vente sur le site via un moteur de recherche multilingue qui fait apparaître les résultats indexés. Les agences de communication, les organismes de presse, les éditeurs, les administrations et collectivités locales et les TPE/PME achètent ensuite ces photos pour diverses utilisations : illustration de site web, de blog, de newsletter, de catalogue ou de publicité…

Avez-vous connu des moments difficiles ?

Lorsqu’Amen a été lancée, les clients ont afflué. Les débuts de Fotolia ont été très différents. Pendant presque un an et demi, nous avions pour objectif d’enrichir notre banque d’images. Nombre de mes associés pensaient que le site n’allait jamais décoller et qu’il valait mieux s’arrêter. Mais j’ai persévéré jusqu’au moment où le nombre de clients s’est mis à augmenter grâce au bouche à oreille. Les photographes professionnels, quant à eux, se sont aperçus qu’ils pouvaient gagner de l’argent grâce au volume de ventes généré.

Pourquoi avoir décidé de vous engager en tant que business angel ?

Quand je me suis lancé dans les affaires, il n’y avait aucun fonds pour m’aider à financer mes projets. Cela a été très difficile de devoir autofinancer mes projets et je n’ai pas réussi à concrétiser toutes mes idées faute d’argent. Je pense qu’il doit y avoir beaucoup d’entrepreneurs qui se trouvent dans cette situation et j’ai envie de les aider. Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi des opportunités. Je préfère placer mon argent dans des jeunes entreprises plutôt que de le laisser dormir à la banque.

Vous venez de lever 100 millions dollars. Comment avez-vous fait ?

Pour lever des fonds, l’important est que le business model soit clair et que la base soit saine, car la valorisation se fait par rapport à la profitabilité. Ensuite, je pense que l’entrepreneur doit être dans une vraie démarche active. Il ne suffit pas d’attendre que quelqu’un vienne vous racheter. Il faut s’entourer de conseillers et d’une banque d’affaires. Les financeurs cherchent à investir dans une entreprise à croissance explosive. Si votre boite a ce profil, il n’y a pas de raisons pour que vous ne réussissiez pas à lever de l’argent.

Quelles sont vos perspectives de développement ?

Nous lançons aujourd’hui un nouveau service avec flixtime.com : les contenus vidéos. Bien que de plus en plus à la mode, la vidéo reste très chère à produire. Nos clients peuvent désormais créer gratuitement des animations vidéos à partir de photos, de texte et de bande son. Nous continuons par ailleurs notre développement à l’international. Contrairement à nos confrères, nous sommes implantés localement dans 11 pays, et nos services sont disponibles en 10 langues. Nous développons une adaptation des moteurs de recherche pour chaque zone géographique afin de proposer les photos qui correspondent le mieux aux spécificités locales.

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