Morning coworking, une entreprise où la bonne humeur ne semble pas faire défaut.

Créée en 2014, l’entreprise a réussi à rapidement s’imposer dans l’univers des bureaux et compte désormais 90 collaborateurs. Rachetée par Nexity en 2019 afin de se développer et d’asseoir toujours plus sa notoriété, l’entreprise a décidé de s’implanter d’abord à Paris et sa proche banlieue. Immersion dans une entreprise qui s’y connaît en cadre de travail.

Il est 10H30 lorsque nous arrivons dans l’espace de coworking de Morning Coworking. L’ambiance de l’entrée est chaleureuse et cosy avec une cafétéria dans laquelle des coworkers évoluent tout en étant concentrés sur leur travail. La responsable communication, Agathe, nous accueille et nous propose un café.

Les débuts du concept.

Pour l’histoire, Clément Alteresco fonde d’abord Bureaux à Partager, une plateforme d’échange de bureaux, en 2012. De cette première expérience un constat s’impose : celui d’un besoin sur le coworking. La marque Morning coworking naît deux ans plus tard, en 2014.

Si les deux enseignes se confondent au début, aujourd’hui les deux activités sont bien différenciées. Morning a d’ailleurs rapidement évolué et pris son envol. Elle dispose désormais de 21 espaces ouverts dont 2 qui sont réservés à une seule entreprise et qu’ils appellent « les QG ». Depuis ses débuts, l’entreprise a ouvert 47 espaces et gère aujourd’hui près de 60 000 m2, même si « d’ici à la fin de l’année, nous allons reprendre de très grands espaces et que nous avons fermé des petits espaces comme celui d’Asnières » comme nous le confie la responsable communication. Il faut dire que l’entreprise n’en est pas à son coup d’essai avec 120 000 m2 ouverts.

Le concept de Morning coworking.

L’entreprise propose des solutions d’espace de travail aux entreprises quelle que soit leur taille. Dans tous, il existe des « open-spaces dans lesquels des freelances peuvent venir et paient au mois aussi bien que des bureaux fermés de 2 à 40 personnes pour les sociétés qui ont besoin de flexibilité ». Si le fait de proposer du coworking et de partager des bureaux dans un même bâtiment reste traditionnel, les avantages restent dans l’absence d’engagement, le paiement au poste de travail et que tout le Facility management est géré par Morning Coworking. Les entreprises peuvent ainsi augmenter le nombre de postes à volonté ou les diminuer. A savoir qu’une personne présente dans un coworking n’a accès qu’au sien pour des raisons notamment de sécurité car les locaux sont ouverts 24/24 7j/7.

L’apparition d’une nouvelle offre.

Dans le prolongement, une autre offre a vu le jour : celle de l’aménagement sur mesure où une entreprise « peut prendre un plateau entier et coconstruire avec Morning des bureaux qui sont en phase avec les manières de travailler de l’entreprise ». Mais Morning va plus loin et propose, aujourd’hui, de « prendre le bail d’un espace indépendant, de s’occuper de tout et de louer au mois. Par exemple, les équipes de Too Good To Go qui étaient dans l’espace de République il y a 2 ans, sont passées à Richelieu sur un plateau entier où nous avons créé ensemble leur déco avec leurs codes. Nous venons d’ouvrir un espace pour eux dans le 18ème où nous prenons le bail mais ce sont des bureaux à eux. Nous avons fait les travaux mais Ils n’ont pas besoin de se soucier du ménage, du réseau wifi… ».

L’avantage ? Les startups qui n’ont pas le temps de s’occuper des services généraux et qui ont grossi très vite peuvent bénéficier de l’expérience de Morning qui « a la compétence et sait bien gérer ».

Les services proposés.

La société répond aux besoins de base comme internet et le ménage mais « nous n’en parlons même pas tellement ils nous paraissent essentiels ». En dehors des cafés qui sont présents dans les plus grands espaces, l’entreprise propose de mutualiser l’accueil mais surtout les animations. « Au sein de chaque espace, nous avons un manager qui va s’occuper de celui-ci et est dédié à gérer la gestion courante mais aussi à organiser des déjeuners, des petits déjeuners, des apéros ou encore des formations. Au sein global de la marque nous organisons aussi des événements qui sont ouverts au public sur toutes les thématiques. Tous les 3 mois, nous lançons un cycle d’événements qu’on appelle « les semaines de … l’impact, l’aventure, d’intégration. ».

Nous programmons des rencontres entre les différentes entreprises et nous avons une personne 100 % dédiée à la communauté qui sert à créer les bonnes synergies, à réaliser des rencontres pour échanger dans un domaine donné, à mettre en place un déjeuner de tous les boss d’un espace ensemble, ou encore à connecter les personnes en fonction d’un besoin particulier qu’elle a identifié. Nous avons déjà bon nombre d’exemples de boîtes qui ont travaillé ensemble ». Plus globalement, les lieux offrent des salles de jeu (babyfoot, billard), salles de sieste, voire dans certains des salles de sport comme Clichy ou République. Enfin, il propose de louer aussi des espaces pour les entreprises désirant faire de l’événementiel.

Un concept basé sur la location.

La stratégie de l’entreprise repose sur un développement uniquement sur Paris et sa première couronne. Elle est ainsi présente sur Paris mais aussi sur Neuilly, Bagnolet, Boulogne, Levallois, … Le concept est simple : elle n’achète pas et loue tous ses espaces.

Si Morning a commencé par des baux temporaires et par récupérer des espaces « qui étaient inutilisés ou en attente de projet immobilier ou de réfection », elle peut aujourd’hui prétendre à des « baux de 12 ans que nous signons comme celui de l’hôtel de la Marine, place de la Concorde ». L’entreprise continue de mixer les deux types de modèle mais dispose aujourd’hui de baux longs termes qui permettent de stabiliser l’activité. « Autrefois, nous allions voir les espaces pour les exploiter durant une durée donnée. L’avantage pour celui qui nous le confiait était que nous le mettions au propre et que nous lui évitions des frais de gardiennage. Aujourd’hui, nous mixons les deux modèles ».

Les bureaux au cœur du quartier Sentier.

L’équipe de Morning, en elle-même, évolue aujourd’hui principalement sur deux lieux. Le bureau de République et celui du Sentier, qui s’avère un peu particulier, car avant de devenir un espace de Morning, les bureaux étaient occupés par « Numa ». Nous avions à cœur de continuer le concept d’un café coworking qui était implanté au cœur du Sentier et, il était important pour les gens du quartier. Nous nous sommes dit que c’était dommage de le refermer au public et du coup nous l’avons laissé ouvert.

Le RDC est ainsi ouvert au public en tant que café coworking alors que le reste des étages n’est accessible que par les coworkers. L’entreprise a pour le moins pas mal bougé de lieu. Si elle a débuté à WAI (BNP Paribas), elle s’est déplacée à la BPI pour atterrir avenue Trudaine puis République et enfin Courcelles. « C’est vrai que nous avons beaucoup changé de bureaux, et nous avons surtout grossi, mais finalement cela nous a permis de tester un nouveau modèle, et surtout de vraiment éprouver l’une de nos valeurs qui est la confiance ! Au final ? Cela fonctionne bien, les équipes apprécient davantage les moments passés ensemble et sont impatientes de se retrouver, et nous n’avons pas perdu en productivité malgré la flexibilité ! » nous raconte le fondateur, Clément Alteresco

La flexibilité, leur atout.

Ses équipes disposent ainsi sur le lieu de 60 places, les autres salariés étant présents à République pour la plupart mais également sur les lieux dont ils ont la charge et la responsabilité. L’organisation reste flexible puisque chaque salarié peut travailler dans n’importe quel espace. « Nous n’avons pas de bureau attitré et nous sommes donc 100 % flexibles. Nous pouvons travailler en bas comme à l’étage. Mais aussi nous avons droit au télétravail autant que nous voulons tant que cela ne nuit pas au travail d’équipe. Il faut juste être connecté sur Slack aux horaires de bureaux. Au final, chaque équipe fonctionne selon ses besoins. Les équipes ventes télé-travaillent assez peu car ils ont besoin d’être ensemble. A la communication, nous sommes assez flexibles a contrario. Cela dépend vraiment de chacun et de l’équipe. Le management est quasiment horizontal. Nous dialoguons et nous fixons ensemble notre manière de travailler. »

Un accueil des nouveaux collaborateurs. Morning réalise une étape d’intégration des nouveaux collaborateurs comme nous le raconte Marie « Nous avons mis en place avec un système de parrainage pour tous les nouveaux. Nous organisons un déjeuner afin de les présenter et de les rassembler pour qu’ils arrivent en même temps afin que nous puissions tous les accueillir et discuter. Ils deviennent une réelle promotion, à l’image en quelque sorte d’une école, et suivent ensemble une semaine de formation, de visite (Morning tour), de présentation de chaque service qui va leur permettre de bien s’intégrer. Nous leur présentons les valeurs de l’entreprise (par les RH) avec un guide d’accueil, un trombinoscope, l’ordinateur etc… puis, toutes les activités business de Morning afin qu’ils aient une vraie vision d’ensemble. »

Une culture d’entreprise forte.

L’entreprise dispose d’une culture d’entreprise forte avec de nombreuses animations. Une fois par mois, une réunion est ainsi organisée pour parler des projets qui ont été mis en place. Mais d’autres événements et techniques ont été instaurés comme un séminaire une fois par an, une semaine dans un gîte en juin pour télétravailler à la campagne ainsi que des outils qui leur permettent de se connecter et de faire des feedbacks (retours, ndlr) comme Slack.

Les équipes sont d’autant renforcées par des outils comme « Briqs », une monnaie virtuelle qui permet de féliciter les collaborateurs ou de les encourager quand il se passe quelque chose ou « que quelqu’un a été sympa. Nous pouvons offrir ainsi une grasse matinée, un massage ou bien que tous les gens de l’équipe envoient un message sympa sur la personnalité du concerné ». Pour consolider la culture d’entreprise, les collaborateurs sont invités à être présents tous les vendredis afin d’instaurer des rituels et « d’être bien connectés aux gens ». L’entreprise ne dispose pas vraiment de « délégué du personnel à proprement parlé. Nous avons ce que nous appelons les rois ou reines du kiff. Ils sont là pour organiser des soirées, des team building, et encore inviter un prof de sport toutes les semaines. »

La gestion de projet.

La société privilégie aujourd’hui la gestion de projet et l’autonomie. « N’importe qui peut dire j’ai un projet, je trouve que c’est une bonne idée et je veux que cela devienne un projet. Il y a par exemple les développeurs qui nous ont fait un énorme « qui est-ce ? » avec les photos des gens qui défilent et nous devons donner tous les prénoms. Après nous avons un classement des scores. ». La société propose surtout de faire ce qu’ils appellent des « one PPM », correspondant à un Projet Par Pois. Chacun peut ainsi faire ses propositions personnelles comme « je veux apprendre l’anglais, je veux perdre 3 kg, … ». A la fin du mois ils présentent ce qu’ils ont appris. Aujourd’hui chacun est invité à lancer un projet et faire évoluer l’entreprise.

De nombreuses idées viennent de collaborateurs et chaque vendredi, ils doivent proposer une idée. « Nous faisons un email chaque semaine. Nous disons ce que nous avons aimé, pas aimé, ce qui va se passer la semaine prochaine et nous proposons une idée ». Ces dernières sont compilées et votées par un comité des idées. Les idées gagnantes peuvent être réalisées par n’importe quel collaborateur dans la start-up. Et les nouveaux ne sont pas en reste puisqu’ils « doivent normalement réaliser une idée. J’ai par exemple réalisé une bière Morning et nous avons récolté 1 000 litres de bière » se remémore Marie.

Un développement à pas de géant.

Si l’entreprise aujourd’hui dispose d’une belle assise, la plus grande difficulté a résidé dans le fait d’avoir la légitimité de prendre un bail et des espaces « quand les fondateurs étaient deux en teeshirt dans le milieu de l’immobilier assez corporate, il leur a fallu prouver leur sérieux sans troquer leur personnalité. Ce comportement correspond à notre valeur « Bas les masques » qui est cette notion de ne pas perdre d’énergie à ne pas être qui on est et à se créer un personnage. On n’est pas obligé de troquer notre personnalité et on peut venir comme on est. »

Depuis janvier de l’année dernière, nous avons Nexity au capital, la légitimité n’est plus en cause. Aujourd’hui, l’entreprise se considère comme l’acteur le plus « sécurisant du marché puisque nous sommes français, que nous avons un groupe derrière nous qui peut nous assurer des garanties financières solides et qui nous permet de pouvoir monter en termes d’espace et de prendre des baux plus longs et pour de plus grandes surfaces. ».

Pour se développer Morning compte privilégier le développement sur Paris et notamment dans le centre de la capitale. Avec l’arrivée prochaine du site de la Concorde, la société réalise une ouverture de taille et prestigieuse. Pourtant, elle ne compte pas s’arrêter là puisque « d’autres lieux arrivent et nous voulons mettre l’accent sur les QG et en ouvrir une dizaine cette année ». Les Rooftop ? Pas un critère même si c’est « chouette. Il sera difficile de concurrencer le site de la Concorde en termes de panorama » conclut Agathe.

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