
Le nouveau ministre de l’Economie et du redressement productif, Arnaud Montebourg a décidé de convoquer les dirigeants des banques françaises pour leur demander des explications sur leur salaire.
Arnaud Montebourg voit rouge. Dans sa ligne de mire : la hausse des rémunérations des banquiers alors que le contexte de crédit s’avère difficile pour les petites et moyennes entreprises. Jeudi, devant le Sénat, il a dénoncé une envolée « indécente » de leur salaire en 2013 : +38% pour Jean-Paul Chifflet, patron du Crédit Agricole soit 2,14 millions d’euros, +8,1% pour Jean-Laurent Bonnafé, patron de la BNP, +14% pour le PDG de Natixis… Globalement ce ne sont pas les salaires fixes qui ont augmenté mais la part importante des bonus (+137% pour le PDG du Crédit Agricole, par exemple). Le ministre de l’Economie qui est connu pour ses échauffourées contre le monde de la finance s’appuie sur l’aval du Premier ministre, Manuel Valls pour convoquer les grands patrons de banques françaises et leur demander des explications.
Des crédits en hausse pour les PME
Selon Arnaud Montebourg, le « système bancaire [est] défaillant ». D’un côté, des rémunérations et des profits jugés « disproportionnés » ; De l’autre, un accès au crédit difficile pour les petites et moyennes entreprises dans un contexte économique peu favorable. Le ministre reproche aux banques de ne pas financer assez les entreprises et de freiner la croissance. Pour autant, la sortie du ministre n’est pas comprise par tous. La Banque de France a publié cette semaine une étude selon laquelle les banques accordent plus volontiers des crédits. Selon les statistiques, la demande en crédit d’investissement atteindrait des taux d’obtention supérieurs à 90% pour les PME au dernier trimestre 2013.