La mobilité des salariés, un tournant à prendre ?

Anticiper le changement de poste, d’emploi ou de service de ses salariés fait partie de la gestion des carrières et des compétences d’une entreprise. La mobilité des salariés, source de performance, de motivation est pour chaque entreprise, chaque salarié un tournant à prendre ? Comment le prendre sans aller dans le décor ?

Selon, l’enquête de L’IFOP pour Cadre emploi, auprès d’un échantillon de 1001 personnes, du 7 au 15 février 2022, un cadre sur quatre a déménagé au cours des deux dernières années.

La mobilité géographique est une expérience vécue par 24% des cadres sur les deux ans qui viennent de passer. Ce déménagement prend davantage la forme d’un changement de localité pour une agglomération d’une taille similaire (16% des cadres). Parmi ces cadres, 11% ont changé de région, 64% des personnes concernées ont conservé leur travail dans leur région d’origine. Cependant, et d’une manière plus globale, ce déménagement, avec ou sans changement de région, est source de satisfaction pour 78% des personnes.

La mobilité professionnelle aujourd’hui ?

La mobilité professionnelle s’est installée en raison des diverses évolutions comme une évidence pour les salariés, pour les entreprises… et pour les pouvoirs publics. Par ailleurs, ,a mobilité professionnelle est devenue une réalité ancrée dans les carrières de nombreux Français. La carrière à vie n’est plus dans l’ambition des familles. Elle n’apparaît plus comme le modèle à suivre en raison de tous les bouleversements.

Selon le sondage réalisé par l’Ifop pour le compte de Hopscotch cette mobilité s’est installée dans les habitudes des français actifs car une personne interrogée sur deux (52%) a à ce jour exercé au moins trois métiers différents au cours de sa carrière, et que seuls 5% n’ont connu aucun changement de métier. Mais le plus intéressant est qu’au cours des 5 dernières années, 43% des actifs ont déjà vécu une période de mobilité professionnelle, c’est-à-dire une mobilité interne, une mobilité externe ou une mobilité géographique. La mobilité est donc dans les nouvelles manières d’évoluer dans sa carrière.

Fait significatif, la proportion de personnes ayant expérimenté une mobilité est plus élevée chez les cadres et les professions intellectuelles supérieures (61%), et augmente selon la taille de l’entreprise. Cette nouvelle manière de vivre l’entreprise touche une majorité de personnes entre  25 à 39 ans (51%).

Mais est-ce difficile de réaliser une mobilité ?

Il semble que selon les personnes interrogées la mobilité n’est pas si facile à obtenir. Plus des deux tiers des actifs français estiment qu’il est aujourd’hui difficile de changer de secteur d’entreprise, de métier ou d’entreprise. Cette difficulté est particulièrement élevée lors d’ une reconversion. 77% estiment qu’il est difficile de changer de secteur d’activité et 75% de changer de métier, contre 65% qui ont le sentiment qu’il n’est pas facile de changer d’entreprise, proportion très élevée. Cependant, les plus jeunes, ainsi que ceux qui ont le plus d’atouts à faire valoir sur le marché du travail, comme un diplôme supérieur ou un statut de cadre, sont plus nombreux à estimer qu’il est facile de changer d’entreprise, et les travailleurs indépendants se montrent plus mobiles sur leur secteur d’activité et dans leur métier.

Quelles sont les mobilités les plus plébiscitées ?

Il semblerait que les résultats soient proches les uns des autres : la mobilité externe est de 12%, la mobilité interne 16% et la mobilité géographique 15% (changement de localité que ce soit au sein de la même entreprise ou non).

Le fait d’avoir déjà vécu une mobilité enclenche le désir de mobilité !

Les populations qui ont fait l’expérience d’une mobilité sont plus nombreuses à l’envisager de nouveau comme les cadres et professions intellectuelles supérieures (49%) ou encore les habitants de l’agglomération parisienne (45%). Les types de mobilité professionnelle les plus envisagés suivent la même tendance que la mobilité vécue. La mobilité externe 14% est en hausse alors que la mobilité interne est à contrario en baisse.

La mobilité, un atout incontestable

Pour les actifs ayant changé de poste, le bilan est positif : 62% partagent ce constat, contre seulement 11% qui estiment qu’elle a eu principalement des conséquences négatives. Les moins de 25 ans sont plus nombreux à avoir bénéficié positivement de cette expérience (70%). Mais pour réaliser cette mobilité les actifs ont dû franchir un certain nombre d’obstacles.

Mais pourquoi certains ne souhaitent pas vivre une mobilité professionnelle ?

54% se sentent bien dans leur entreprise ! 31% citent le manque d’opportunités ou bien la peur de l’impact potentiel sur leur vie personnelle (26%) ou une crainte plus générale liée au changement (14%). Une mobilité motivée davantage par des aspirations liées à son équilibre de vie que par des considérations strictement professionnelles.

Quelles sont les raisons de la mobilité ?

Le salaire (59%) et le souhait d’avoir un meilleur équilibre entre sa vie privée et sa professionnelle (48%). Parmi les personnes dont la mobilité a pu ou pourrait être motivée par l’attrait de vivre dans une autre région de France, les régions de l’Ouest (Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Bretagne) ainsi que la région PACA sont plébiscitées.

La mobilité s’associe aussi à la notion de risque (45%) avant celle d’opportunité de relever des défis (35%) et de nécessité de s’adapter pour rester attractif sur le marché du travail (20%). Une plus grande proportion voit dans la mobilité une occasion de se lancer un nouveau défi parmi les classes socio-économiques plus aisées et les plus diplômés.

La mobilité professionnelle risque de se développer davantage quand les besoins économiques contraient les actifs à évoluer.

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