La liste des ministres du gouvernement, voulue par François Hollande et dirigée par le Premier ministre Manuel Valls, a été annoncée mercredi matin par Pierre-René Lemas, secrétaire général de l’Élysée. Les membres du « gouvernement de combat » sont enfin dévoilés, le système paritaire maintenu.
Après le maintien surprise de Christiane Taubira, ministre de la Justice, Ségolène Royal revient comme convenu au gouvernement en tant que ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Le ministre de l’Éducation, Vincent Peillon est, quant à lui, remplacé par Benoît Hamon. Par rapport au premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault, le gouvernement Valls s’affine avec deux ministres de plein exercice en moins.
Du côté des ministres des entrepreneurs, on retrouve, à la place de Pierre Moscovici et Fleur Pellerin, Arnaud Montebourg nommé ministre de l’Économie, de Redressement productif et du Numérique et le deuxième nouvel entrant, François Rebsamen, qui occupe le titre de ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social. Michel Sapin est nommé ministre des Finances et des Comptes publics, et Marisol Touraine, dont le remaniement est sans effet pour elle, maintient sa place de ministre des Affaires sociales.
Les membres de l’équipe Valls en charge des entreprises
Arnaud Montebourg, ministre de l’Économie du Redressement productif et du numérique
Occupant le ministère du Redressement productif et du numérique, Arnaud Montebourg compte étendre son champ d’action aux compétences qu’il détenait déjà, l’Économie. Le ministre s’attaquera en priorité à la mise en œuvre du pacte de responsabilité, premier chantier de politique économique et industrielle. Après la décision de François Hollande, Arnaud Montebourg va devoir user de ses talents de persuasion pour faire accepter ce texte par les députés. Une mission plus difficile qu’il n’y paraît. En effet, la majorité semble se diviser auquel s’ajoute la menace de certaines voix des Verts et du PS qui menacent de ne pas voter le texte.
François Rebsamen, ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social
Pour ce nouvel entrant, son poste de ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social lui assure une place stratégique au sein du gouvernement. Le Président démontre en effet un réel attachement pour la négociation. La tâche qui lui est laissée par son prédécesseur Michel Sapin est pour le moins délicate en raison du poids des dossiers du chômage. Mais après le départ de Thierry Repentin aux affaires européennes, reste à savoir qui sera en charges de la formation professionnelle.
Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics
Après avoir occupé il y a près de 20 ans le ministère qui s’appelait autrefois Économie et Finances publics, Michel Sapin, nommé ministre des Finances et des Comptes publics, se voit alors attribué la lourde charge de réduire de 50 milliards d’euros la dépense publique. Lors de son passage rue de Grenelle, la loi sur la sécurisation de l’emploi et celle sur la formation professionnelle constituent deux de ces réformes. On note aussi le chantier des Assises de la fiscalité, également prévu. Sous la Vème République, cette dissociation entre Économie et Finances vient bouleverser le fonctionnement du ministère n’ayant jamais pris une telle forme jusqu’à lors.
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales
Pour Marisol Touraine qui conserve ses fonctions de ministre des Affaires sociales, le remaniement n’a pas d’incidence sur elle. Toutefois, on relève une légère différence quant à la mention de la Santé qui n’apparaît alors plus dans la dénomination officielle des ses fonctions. Cela résulte probablement d’une éventuelle prochaine nomination d’un secrétaire d’Etat à la santé qui renverrait, selon la presse, à Aquilino Morelle, l’ancien proche conseiller de François Hollande à l’Élysée. A l’origine de la réforme des retraites, Marisol Touraine devrait prochainement s’occuper du pacte de solidarité ainsi que des économies découlant du cadre de ce pacte. Elle sera également en charge de superviser d’importants chantiers sur la santé.