SARL : Majoritaire ou minoritaire ?

Selon que le gérant soit  majoritaire ou minoritaire, il ne dispose pas des mêmes pouvoirs à l’égard des associés même s’il possède tous les pouvoirs pour agir au nom de la société. La teneur des statuts peut influer et ils restent à prendre en compte. Mais vaut-il mieux être gérant majoritaire, égalitaire ou minoritaire ?

Le cas où il détient au plus 50 % du capital

Sa position dans la SARL

Pouvoirs de gestion : à l’égard des tiers, le gérant possède tous pouvoirs pour agir au nom de la société mais il n’en va pas de même vis-à-vis des associés. Tout dépend alors de la teneur des statuts.

Décisions importantes

En qualité d’associé, le gérant prend part aux votes en proportion des parts sociales en sa possession. N’étant pas majoritaire, il n’est pas en mesure d’imposer ses décisions à ses coassociés.

Risque de révocation

S’il possède moins de 50% des parts sociales, le gérant peut perdre à tout instant et à la majorité simple être révoqué par ses coassociés. Toutefois, cette révocation doit être motivée par un juste motif. À défaut, elle peut donner lieu à l’allocation de dommages et intérêts. De son côté, le gérant égalitaire, possesseur de 50% des parts sociales, ne peut être révoqué que par voie judiciaire pour cause légitime.

Son statut social et fiscal

Régime social. Le gérant relève du régime général des salariés s’il possède au plus 50 % du capital de la société, seul ou avec son conjoint, son partenaire pacsé, ses enfants mineurs ou d’éventuels co-gérants. En ce cas, il est considéré comme un gérant minoritaire.

Cotisations sociales. Il n’aura pas à s’acquitter de cotisations à défaut de revenu s’il est considéré comme gérant minoritaire et rattaché, par voie de conséquence, au régime général des salariés. A contrario, si la SARL lui verse une rémunération, il devra s’acquitter des cotisations patronales et salariales.

Retraite complémentaire. Minoritaire ou égalitaire, le gérant est tenu de cotiser au régime de retraite complémentaire des cadres.

Chômage. En cas de cumul du mandat social avec un contrat de travail portant sur des fonctions techniques, le gérant minoritaire pourra cotiser au régime d’assurance chômage des salariés si Pôle emploi note l’existence d’un lien de subordination entre lui et les autres associés. Le gérant égalitaire ou majoritaire, quant à lui, ne peut cotiser au régime de l’Unédic.

Régime fiscal. Le gérant voit sa rémunération imposée dans la catégorie fiscale des traitements et salaires. Les dividendes éventuellement perçues doivent aussi figurer à sa déclaration de revenus mais dans la catégorie des revenus mobiliers.

Si le gérant détient plus de 50 % du capital

Sa position dans la SARL

Pouvoirs de gestion : il dispose des mêmes pouvoirs que le gérant minoritaire. En fin d’exercice, le gérant rédige un rapport relatif à sa gestion. Il le remet aux associés. Ceux-ci peuvent alors lui demander de justifier certaines décisions et mettre en cause sa responsabilité. Toutefois, il leur sera impossible de le révoquer en assemblée générale puisqu’il prend part au vote.

Décisions importantes : étant majoritaire, le gérant a toute latitude pour prendre toute décision de gestion. Toutefois, s’il s’agit de décisions importantes entraînant une modification des statuts, il doit posséder 2/3 des droits de vote. Ainsi, le gérant sera notamment en mesure de décider de l’affectation des résultats de la SARL.

Risque de révocation. La révocation du gérant majoritaire peut seulement résulter d’une décision du tribunal de commerce saisi pour cause légitime par les associés.

Son statut social et fiscal

Régime social. S’il possède plus de 50% du capital de la société, seul ou avec son conjoint, son partenaire pacsé, ses enfants mineurs ou d’éventuels co-gérants, il est considéré comme un gérant majoritaire et est affilié au régime des travailleurs non-salariés (TNS)

Cotisations sociales. Il devra verser en début d’activité et même à défaut de rémunération des cotisations calculées sur une base forfaitaire s’il est considéré comme gérant majoritaire.

Retraite complémentaire. Il doit obligatoirement cotiser à un régime complémentaire des indépendants.

Chômage. S’il ne peut cotiser au régime de l’Unédic, le gérant peut souscrire une assurance chômage volontaire auprès de la Garantie Sociale de Chômage (GSC), de l’Association pour la Protection des Patrons Indépendants (APPI) ou d’APRIL par exemple. Régime fiscal : le gérant voit sa rémunération imposée dans la catégorie fiscale des traitements et salaires. Les dividendes éventuellement perçues doivent aussi figurer à sa déclaration de revenus mais dans la catégorie des revenus mobiliers.

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