
Tout porte à croire que les Français et le livret A, c’est de l’histoire ancienne. Depuis plus de trois mois, il semble que la collecte du produit d’épargne recule encore et encore. Des statistiques démontrent qu’en juin, plus de 130 millions d’euros ont été retirés du compte d’épargne contre 90 millions d’euros en mai. Comparé aux 15,5 milliards d’euros accumulés en 2013, le livret A n’a pu conquérir les Français cette année. Même si les sept premiers mois de l’année semblaient aller de bon train, il se trouve que le montant de 1,2 milliard d’euros ne suffit pas à concurrencer les chiffres de l’an dernier. Explications.
Un livret A déprécié des Français par l’abaissement de son taux de rémunération
Plus de retraits que de dépôts, tel est le bilan du livret A pour 2014. Selon les épargnants, le livret A n’est pas satisfaisant et ne rapporte plus assez. Pour rappel, le 10 juillet dernier, le gouvernement a déclaré une baisse quant au taux de rémunération- il passe de 1,25% à 1%. Une décision qui a pris effet le 1er août. Si l’on en croit l’Insee, cette formule aurait été déterminée selon le faible niveau d’inflation, ayant chuté à 0,5% au cours du mois de juillet.
Cette méthodique avance également que le taux du livret A aurait dû être abaissé à 0,5%, mais Bercy ne percevait pas les choses de la même manière. En effet, pour essayer de limiter les dégâts, le ministre des Finances a déclaré : « Ce taux, qui s’appliquera à compter du 1er août 2014, reste bien au-dessus de l’inflation actuellement constatée ; il permettra donc à l’épargne des Français de continuer à être correctement rémunérée, tout en favorisant un financement moins coûteux et abondant du logement social. »
Un taux qui n’aura jamais été aussi bas en France
Sans surprise, les réactions ne se sont pas faites attendre. Le geste de Bercy n’aura en effet pas su convaincre les Français, qui ont décidé de se concentrer sur les retraits, plutôt que sur les dépôts. Une situation nettement embarrassante et critique pour le Livret A- à savoir que le niveau de 1% reste le niveau le plus bas jamais atteint en France. D’ailleurs, la colère des Français est compréhensible ; difficile d’en ressortir gagnant avec une telle proposition. À voir les importants retraits effectués, cela va sans dire qu’entre le livret A et les Français, rien ne va plus.
Finalement, pour reprendre les mots de Philippe Crevel, économiste au Cercle des épargnants, « Angoissés par la situation économique, les ménages se montrent prudents… C’est le moment où les familles piochent dans leurs réserves pour financer les vacances, payer le dernier tiers provisionnel et préparer la rentrée scolaire ».