
Compte-tenu de la situation économique actuelle en Europe, selon la majorité des analystes, la Banque centrale européenne (BCE) envisage de maintenir son principal taux directeur jeudi, afin que les PME accèdent plus facilement aux crédits.
Malgré les indicateurs économiques décevants, ainsi que l’impact de la crise chypriote sur la zone euro, la BCE devrait soutenir le financement des entreprises. « La chute récente des indicateurs de confiance, les suites de la crise chypriote et des risques inflationnistes en baisse pourraient fournir une excellente justification à la BCE pour baisser ses taux cette semaine. Mais selon nous, elle va encore résister à la tentation », a expliqué Carsten Brzeski, économiste chez ING.
Le financement des PME reste difficile
A Francfort, certains membres du conseil des gouverneurs de l’institution monétaire se disent inquiets quant au coût élevé du crédit pour les PME dans les pays en crise.
Selon Michael Schubert, économiste chez Commerzbank, « ce n’est pas le niveau du taux directeur le principal problème, mais le fait que les taux de crédit dans la périphérie (les pays en difficulté) ne reflètent pas la politique de taux bas ».
En outre, le chômage dans la zone euro a atteint un niveau quasi record de 12% en février, par rapport à la population active concernée. Selon certains économistes, la BCE pourrait laisser les banques accorder des prêts aux petites et moyennes entreprises comme garanties, en échange de liquidités bon marché qu’elle leur verse. D’autres experts suggèrent que la Banque centrale européenne rachète des titres d’entreprises, à l’instar de la Banque d’Angleterre.
Un soutien contesté par les opposants
Certains des membres de la BCE sont opposés à cette action, dont la Banque centrale allemande. Celle-ci a protesté contre le programme de rachat de dette publique adopté en mai 2010 et sa nouvelle version en septembre 2012. Selon les opposants, la BCE doit uniquement se concentrer sur la stabilité des prix et non sur le financement des Etats.