L’industrie du paiement est en pleine ébullition et évolution

Valeurs sûres il y a encore une vingtaine d’années, le paiement par chèque et en cash ont été rapidement délaissés aujourd’hui par des moyens de paiements plus modernes et sécurisés. La carte bancaire, apparue en 1967 mal reçue à son arrivée en France s’est progressivement installée au cours des décennies suivantes dans le quotidien des Français pour devenir leur moyen de paiement préféré. 

Le « sans contact », la révolution du paiement quotidien

L’écosystème bancaire a évolué notamment avec l’apparition du « sans-contact ». Cette option de paiement arrivée discrètement en 2010 rencontre un véritable engouement en ces temps de pandémie mondiale. Selon la Banque de France, « entre les mois de juillet 2019 et 2020, les paiements sans contact ont doublé de valeur (+ 120 %) et progressé de moitié en nombre de transactions (+ 60 %) ». 

Et tout en soulignant qu’il est encore trop tôt pour dresser un bilan définitif de cette tendance, «il ne nous remonte pas aujourd’hui de la part des réseaux bancaires ou des associations de commerçants le sentiment d’une augmentation de la fraude . De façon plus générale, le gouverneur a dressé un bilan détaillé de la sécurité des moyens de paiement et de la fraude en France en 2019.

Le paiement mobile profite de la crise sanitaire pour s’implanter

Une étude publiée en janvier 2020 estime que le secteur du paiement est en pleine forme grâce au commerce électronique et au paiement en ligne. Le cabinet de conseil estime que le marché va « passer de 1.500 milliards de dollars en 2019 à plus de 2.000 milliards de dollars de revenus en 2025 ».

D’ici 2022, le paiement par mobile pèsera 270 milliards d’euros contre 101 milliards en 2017, selon une étude réalisée par Statista en mai 2019. Le taux de pénétration du paiement mobile est aujourd’hui majoritairement le plus élevé en Chine et en Inde, avec respectivement 35,2 % et 29,6 %. Mais selon cette même étude, la France est bonne dernière avec 2,2 % contre 7,3 % et 6,6 % pour ses voisins espagnols et anglais. 

Selon François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, lors de la conférence de presse de présentation du dernier rapport de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement  « Le confinement a été un accélérateur de tendances qui préexistaient dans le changement des habitudes de paiement des Français ».

La cybersécurité au cœur de la frilosité des français

La frilosité des Français à utiliser son smartphone comme moyen de paiement s’explique selon plusieurs experts par une crainte sur la sécurité de leurs données bancaires en cas de vol de leur téléphone portable et par un plébiscite encore tenace envers la carte bancaire. Reste qu’avec la situation sanitaire, les Français ont changé leurs habitudes de consommation et trouver d’autres solutions de paiement . Il se pourrait que le paiement mobile s’impose durablement dans le paysage français dans les années qui viennent, au côté des paiements sans-contact, en ligne ou par monnaies virtuelles.

« Pendant le confinement, la vente à distance a très fortement augmenté. Après le confinement, (…) la vente à distance a eu plutôt tendance à revenir à son niveau d’avant, par contre l’augmentation du mode (de paiement par carte) sans contact, avec le relèvement de 30 à 50 euros, est spectaculaire », selon François Villeroy de Galhau

Par ailleurs, le gouverneur a dressé un bilan détaillé de la sécurité des moyens de paiement et de la fraude en France en 2019. 

L’an passé, « la niveau de fraude observé sur les paiements émis en France est resté maîtrisé sur l’ensemble des instruments de paiement, à l’exception du chèque« . Notamment, « alors que la carte reste de loin le moyen de paiement scriptural le plus utilisé et compte pour 60% du nombre d’opérations scripturales, son taux de fraude reste stable et proche de son plus bas niveau historique, à 0,064 %« . 

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