HipHop NewStyle : quand la passion devient entreprise, Hamid Aouachria

C’est avec un baccalauréat littéraire en poche et après deux années de droit à l’université Paris Descartes, qu’Hamid Aouachria entrepreneur à la tête d’HipHop NewStyle, fait ses premiers pas dans le milieu de la danse. En 2002, il décide de tout laisser tomber, sans même en parler à sa famille, et suit son instinct. De là, il devient très vite un des ambassadeurs de la danse hip-hop à qui il donne un second souffle.

Là où on ne l’attendait pas.

Lorsque l’on a 22 ans et que l’on rentre dans un milieu où on ne vous attend pas, il n’y a pas grand monde qui vous prend au sérieux. L’artiste cherche donc à se construire une certaine crédibilité aux yeux de ses concurrents, mais aussi des professionnels déjà bien établis dans le domaine du hip-hop français. Le chorégraphe envisage tout de suite une perspective professionnelle et seulement après quelques cours, il décide faire de la danse son corps de métier.

Pourtant novice à l’époque, le jeune homme se révèle doué, et ne tarde pas à trouver sa place. Tout s’enchaine assez rapidement et de fil en aiguille, l’entrepreneur se met à son compte. Bien qu’il ne soit pas prêt et qu’il manque de technique, Hamid Aouachria gagne en confiance ce qui le pousse à louer un local où il donne des cours et établi le noyau dur de son futur réseau. Mais cela ne suffit pas : l’entrepreneur voit grand !

Une perspective différente 

HipHop NewStyle se constitue d’abord sous forme associative. Le danseur professionnel met ses services à disposition : ambassadeur, chorégraphe et directeur artistique. Hamid Aouachria est partout. Son but ? Développer un écosystème relatif à la danse hip-hop et tout ce qui gravite autour de cet art en proposant un maximum de services. HipHop NewStyle s’articule autour de trois pôles : les ateliers de danse, le service de spectacles clé en main, ainsi qu’une partie évènementielle propre à la promotion de la marque.

Si l’activité s’effectue en tant qu’association, Hamid Aouachria décide de ne pas tomber dans le travers d’un fonctionnement « beaucoup moins organisé ou sérieux ». Il décide d’aller à contrario et se calque sur l’esprit et la dynamique d’une entreprise pour gagner en qualité. Cette initiative porte ses fruits, puisque HipHop NewStyle, c’est aujourd’hui 20 intervenants, 26 cours réguliers et une progression depuis sa création.

La démocratisation de la culture urbaine

Hamid Aouachria prend du recul et veut aller encore plus loin. Il désire faire du « hip-hop un genre beaucoup plus organisé ». Cette volonté est accentuée en 2003 lorsqu’il investit dans la création d’un site internet : pari osé à l’époque, mais qui a permis à la marque de grandir et de gagner en visibilité. Hamid Aouachria est alors l’un des premiers à faire un site professionnel sur cette danse urbaine. Dans la foulée, il en profite pour acheter tous les domaines HipHop NewStyle ce qui lui permet, selon lui, aujourd’hui d’optimiser le référencement de son site sur Google.

L’entrepreneur a une vision de son avenir : il veut démocratiser le hip-hop en ouvrant son activité à un large public. Pour cela, il veut créer un maximum de partenariats et dynamiser l’univers de la danse urbaine. Voici le bel exemple d’un entrepreneur qui n’a pas froid aux yeux !

3 questions à Hamid Aouachria :

Avez-vous un modèle particulier ?

Non, j’ai beaucoup trop d’égo pour avoir un modèle. Cela dit, j’ai beaucoup de respect pour toutes les personnes qui sont derrière le festival Juste Debout. C’est aujourd’hui le plus grand rassemblement hip-hop du monde et ça se passe en France, ce n’est pas rien ! Je dois aussi dire, que je suis admiratif des institutions qui subliment la culture hip-hop, même si parmi elles il y a des concurrents. Cette concurrence ne m’aveugle pas, je suis conscient du travail qui ça représente et cela force au respect !

Comment est représentée la danse hip-hop en France et à l’étranger ?

Avant de répondre à cette question, il faut bien préciser qu’il y a une différence entre la culture hip-hop et la danse hip-hop. Il existe un certain fantasme américain qui me dépasse. Il est vrai que cette culture aux États-Unis est beaucoup plus développée, elle constitue un marché énorme. Pour ce qui est de la danse, la France n’a rien à leur envier. Toutefois, il subsiste un problème chez nous qui fait que peu de personnes osent monter un business autour de cette thématique : on est beaucoup trop attaché aux diplômes. On est dans une société qui a pour règle de mettre les gens dans des cases, alors que dans d’autres pays, on s’intéresse beaucoup plus aux résultats. Il y a un certain enthousiasme dont on manque cruellement et qui nous empêche d’avancer.

Était-ce difficile de vous constituer une certaine crédibilité aux yeux des professionnels ? 

Au sein même du milieu de la danse hip-hop, il y a un laisser-aller qui fait que l’on est très peu pris au sérieux. Personnellement, j’ai tout de suite voulu associer les bases du fonctionnement d’une entreprise à mon activité. HipHop NewStyle veut être représentatif du fait que le hip-hop peut être associé au monde du travail et à la création de métiers. C’est pour cela que je me suis associé à une agence de communication afin que notre image soit très professionnelle. Je veux professionnaliser les rapports entre les acteurs de ce milieu et qu’il y ait un échange de savoir-faire. Cette crédibilité, je l’ai aussi acquise lorsque je me suis installé dans des locaux. Cela génère tout de suite une certaine attention sur ce que je fais et on me prend plus au sérieux.

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