Interview de Gilles Babinet, Serial entrepreneur

Autodidacte et passionné par la création d’entreprise, Gilles Babinet s’est fait connaître par ses nombreux succès entrepreneuriaux. Cet entrepreneur en série fourmille d’idées et témoigne d’une véritable émulation créatrice. Prenez garde : sa passion pour la création d’entreprise est contagieuse !

Présentez-nous votre parcours entrepreneurial

Mon parcours est celui d’un autodidacte ayant quitté l’école vers 15 ans pour travailler. Mon baccalauréat, je l’ai finalement passé en candidat libre à l’âge de 20 ans, avant de monter ma première société à 23 ans. Durant deux années, j’ai développé une entreprise d’alpinistes du bâtiment qui n’a rapidement pas trop mal fonctionné. Je me suis ensuite tourné vers un nouveau projet de création d’entreprise dans un tout autre domaine, celui du design industriel de produits high-tech (téléphones, ordinateurs…). Cette aventure a duré 8 ans. J’ai revendu l’entreprise Absolut Design en 2000 au groupe Euro RSCG.

Puis j’ai créé et développé Musiwave, une société spécialisée dans le service de musiques pour les opérateurs de téléphones, jusqu’en 2006 où je l’ai revendue à des américains. Depuis cette date, je me suis impliqué dans plusieurs projets entrepreneuriaux, à titres divers : Mxp4, une société qui produit de la musique interactive, Eyeka, une plateforme reliant les marques à des auteurs de photos et vidéos, DigiCompanion, spécialiste de la distribution de contenus digitaux destinés au campagnes marketing, Awdio, un site permettant d’écouter les clubs en live dans le monde entier et enfin Sawd, dont la vocation est de faire émerger de nouveaux talents dans l’univers de la musique et de l’image. En plus de ma holding personnelle, je suis impliqué donc dans six sociétés.

Quand vous étiez jeune, rêviez-vous de créer des entreprises ?

Je me souviens que vers 20 ans, un ami m’avait demandé ce que je voulais faire plus tard. à cette question j’ai répondu que, selon moi, être entrepreneur était la pire des voies et que gagner de l’argent en montant des entreprises était tout simplement sans intérêt ! A cette époque je cherchais mon orientation professionnelle. J’ai tout envisagé, du métier d’ingénieur jusqu’à certains métiers de la fonction publique, sans découvrir ce qui m’enthousiasmait réellement. Lorsque j’ai crée ma première société, je travaillais comme manœuvre dans une société d’alpinistes du bâtiment. Voyant que ce secteur regorgeait de travail, l’idée m’est venue de créer ma propre société. Je ne connaissais absolument rien à l’entrepreneuriat, et je pense qu’en ce qui me concerne cela ne m’a pas été défavorable : quand un jeune monte une société, il bénéficie d’une certaine bienveillance de la part des autres.

Les investisseurs vous ont-ils toujours fait confiance ?

Je n’ai fait appel à des investisseurs que très tard dans mon parcours d’entrepreneur. Mes premières sociétés, je les ai créées avec mes fonds propres. Aujourd’hui je ne monte plus une entreprise sans lever des fonds. Cela me paraît presque inconcevable de choisir de ne pas profiter de ce levier de développement exceptionnel. Bénéficier de l’argent d’investisseurs représente un avantage conséquent pour l’entreprise car le développement n’est pas freiné par un manque de fonds. Il peut donc se faire rapidement et à une plus grande échelle.

Comment réussissez-vous à conserver cette créativité entrepreneuriale ?

J’ai finalement assez peu d’idées moi-même, mais je lis beaucoup et je rencontre énormément de monde. La clé pour avoir la bonne idée au bon moment reste, je pense, de garder toujours les oreilles et les yeux grands ouverts. Une bonne idée est parfois la synthèse de nombreuses autres.

Votre vision de l’entrepreneuriat a-t-elle évolué à travers toutes ces expériences ?

L’expérience donne évidemment de bons réflexes. La réussite de mes sociétés m’a ouvert de nombreuses portes et m’a permis de me constituer un réseau relationnel solide. Grâce à ce network, j’ai toujours une personne à contacter en cas de difficultés, en ce qui concerne n’importe quelle question relative à la création d’entreprise. Mais, malgré l’expérience, je continue à faire des erreurs.

Quel est le principal réflexe que vous avez acquis à travers vos diverses expériences de création d’entreprise ?

Une chose évidente mais que beaucoup d’entrepreneurs omettent de faire : lorsqu’on a une idée de création, le premier réflexe à avoir est de passer du temps à surfer sur le net et à rencontrer des gens afin d’avoir un aperçu de tout ce qui peut ressembler à son projet, en France comme à l’étranger. Cette démarche apporte beaucoup car elle permet d’analyser le fonctionnement d’une idée proche de la vôtre, de déterminer les pièges à éviter ainsi que les points à développer pour se démarquer.

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