
Les organisations syndicales sont sans doute en colère depuis l’annonce du président du Medef, Pierre Gattaz. Il ne s’agit, selon lui, que d’une mesure transitoire mais il souhaite instaurer temporairement un salaire inférieur au Smic pour, entre autres, permettre aux jeunes d’entrer sur le marché du travail.
Une solution pour résoudre le chômage ?
Pour trouver du travail, « le niveau élevé du Smic est une marche d’escalier à franchir en France » souligne Pierre Gattaz, lors de son rendez-vous presse mensuel. Il faudrait, selon lui, « avoir temporairement un système permettant » à « un jeune ou quelqu’un qui ne trouve pas de travail, de rentrer dans l’entreprise de façon transitoire avec un salaire adapté, qui ne serait pas forcément le salaire du Smic ».
« Il vaut mieux quelqu’un qui travaille dans l’entreprise avec un salaire un peu moins élevé que le Smic, de façon temporaire et transitoire, plutôt que de le laisser au chômage », estime Pierre Gattaz. C’est une piste à explorer quand on sait que le niveau de chômage atteint 11%. Encore faut-il attendre qu’il en débatte avec le gouvernement.
Une proposition qui ne fait pas l’unanimité
Pierre Gattaz affirme que « nous sommes au bord du précipice » et qu’il y a une nécessité de création d’emplois en France qui ne doit plus attendre même s’il faut « sortir de la doctrine et du dogme ». De précédentes propositions similaires ont été entendues durant ces dernières semaines et notamment par Pascal Lamy, ex-directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Ce dernier a plaidé il y a deux semaines pour davantage de « flexibilité » sur le marché du travail et notamment pour les « petits boulots » payés moins que le Smic.
Force Ouvrière a très vite réagi en affirmant dans un communiqué que Pierre Gattaz « entend ressusciter un Smic jeunes » et qu’« une telle proposition est indécente et sera combattue par Force Ouvrière ». Selon la force syndicale, cette demande « devrait faire réfléchir le gouvernement qui accède très facilement aux revendications du Medef », y compris en dispensant « les employeurs de leurs cotisations aux accidents du travail et aux maladies professionnelles pour les salariés au Smic ».